J’ai soudain eu envie de relire La ferme des animaux. Je suis donc allée bouquiner dans mon ancien quartier.
Dix ans. Dix années passées dans ce 3e étage coin Berri et Mont-Royal (que j’ai sous-loué pendant ma parenthèse asiatique). Presque toute ma vingtaine, et le début de ma trentaine. Des tas d’histoires, d’éclats de rire, de larmes aussi… Dix ans d’intensité.
J’ai beau me plaire dans mon nouveau «chez nous» de banlieue, jamais je ne me sentirai aussi bien que dans ce quartier surévalué, surcritiqué, «surtoutte» par tout le monde, surtout par ceux qui n’y ont jamais vécu. J’en ai eu marre par moments, moi aussi. Mais jamais assez pour ne plus l’aimer. Le quitter, oui. Mais le quitter comme on choisit de mettre fin à une histoire d’amour qui a fait son temps, pas parce qu’on aime plus… On a simplement pris des chemins différents.
Je me dirige chez Champigny (je fais officiellement partie du clan des «vieux», j’appelle toujours la succursale de Renaud-Bray qui se trouve au coin de Marie-Anne «Champigny», Custco, «Club Price» et Couche-Tard, «Provisoir»…). Sur Saint-Denis, un nouveau resto. Tiens, Urban Outfitters (il n’aurait pas ouvrir quelques années plus tôt celui-là?)… Même mon vieux St-Hubert est rendu class!
Ma librairie préférée. Petit Trésor hurle comme une damnée (quand on habitait toujours le quartier, je pouvais bouquiner pendant des heures avec bébé qui ronronnait dans le Baby Björn), je ne m’y retrouve plus dans les réaménagements, je cherche comment descendre du 2e avec la poussette…
Le temps passe.
M’en vais relire un de mes livres préférés du cégep (et c’est samedi soir!).
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T’es rendue en banlieue toi? Ça fait changement du Viêt-nam ça!
T’en fais pas pour Champigny. Même les employés appellent ça encore comme ça (en tout cas, moi ça me conforte).