Il y a deux ans, j’ai écrit une capsule radio au sujet de Tribe Wanted, une communauté qui a élu domicile à la fois dans le cyberespace et sur l’île de Vorovoro, à 25 minutes de bateau de la plus grande île fidjienne. À l’époque, le projet m’avait rappelé les idéaux du roman culte The Beach (je ne suis pas la seule à y avoir pensé on dirait). J’ajouterais aujourd’hui, à la lumière des reportages lus récemment (National Geographic l’a comparé au Ewok Eden…), que l’aventure a quelque chose de Fantasy Island!
D’abord, c’est quoi? Lancé le 3 avril 2006, le projet est en fait le résultat de nombreuses séances de brainstorming entre Ben Keene et Mark Bowness, deux Anglais alors âgés de 26 ans qui cherchaient un bon flash de «jeune entreprise Internet» (ça, c’est la traduction officielle de l’office québécois de la langue française pour Internet start-up). De fil en aiguille a germé l’idée de créer une communauté en ligne qui franchirait la frontière du réel pour devenir une tribu en chair, en os… et en jupes de paille. Ne restait plus qu’à trouver une île déserte…
Point de départ des recherches des deux partenaires: «private island» et «lease» tapés sur Google. C’est finalement à Fidji que ce petit paradis potentiel a trouvé son ancrage. Après une opération séduction de cinq jours auprès du Native Land Trust Board (NLTB), les deux entrepreneurs ont vu leur idée folle se concrétiser. L’entente: un bail de trois ans s’élevant à 53 000 $, la promesse de donner 26 500 $ à la communauté et d’offrir du travail aux habitants des lieux.
Depuis, les membres (en ligne c’est gratuit) votent sur Internet pour prendre diverses décisions (infrastructures, règlements etc), puis séjournent sur l’île (en rotation avec les autres citoyens depuis septembre 2006) s’ils le souhaitent moyennant quelques centaines de dollars (220 $ par semaine, pour être plus précise).
L’un des objectifs du projet est aussi d’offrir un environnement écologique. Les participants travaillent bénévolement et proviennent de tous les milieux (la majorité sont des Anglais). Ce passage du reportage de National Geographic me semble bien résumer l’esprit qui règne sur l’île: «On Vorovoro the usual depressing wall between tourists and locals was noticeably low: digging postholes, shoveling compost, and washing dishes side by side draws people together.» On est loin de Lost…
Ce qui frappe le plus en visitant son site deux ans après son lancement, c’est l’ampleur médiatique qu’a pris le projet. Un livre, une série documentaire diffusée sur BBC2 (Paradise or Burst), TribalTV… Évidemment, qui dit popularité dit détracteurs, comme le rapporte Daily Telegraph.
De septembre 2006 à janvier 2008, 400 personnes âgées de 4 à 67 ans ont visité l’île. L’un des instigateur, Mark Bowness, l’a pour sa part quittée pour s’attaquer à thenerve.tv.
Reste à savoir maintenant ce qui va se passer quand le bail prendra fin le 31 août 2009…
3 Commentaires
Je n’avais jamais entendu parler de ça, c’est cool. On ira peut-être faire un tour à la fin du contrat d’Alex… By the way,savais-tu que Bruno Blanchet était rendu à Taiwain. Si tu as des incontournables à lui proposer, tu peux lui écrire, il répond toujours!
ciao!
Je n’ai plus son mail, l’as-tu? Merci! 🙂
[…] Romain, un Français qui prépare un voyage autour du monde, et Tribewanted, dont j’ai déjà parlé ici. Des compagnies aériennes comme Southwest, Jetblue et Delta airlines annoncent régulièrement […]