Je suis sous le choc. J’ai beau avoir eu quelques réserves lors de la lecture de certains guides, Lonely Planet reste pour moi LA référence en matière de voyage. Qu’un auteur ait pu plagier et inventer des passages dans plus d’une douzaine de bouquins me jette à terre.
En plus d’avoir accepté un voyage gratuit (ce qui est contraire à l’éthique de la maison – à la limite, ce ne serait pas si terrible si c’était dit et assumé, comme on le fait abondamment dans la presse touristique, mais Lonely Planet a bâti sa réputation sur les voyages sacs au dos, avec les meilleurs plans dénichés par ses auteurs et non par ce que les bureaux de tourisme veulent « ploguer »), Thomas Kohnstamm a avoué avoir vendu de la drogue pour financer ses voyages et ne pas avoir mis les pieds en Colombie pour la rédaction de son guide sur ce pays ! Pour sa défense, il dit simplement : « Ils ne me payaient pas suffisamment ». Soit. Mais de là à mentir ? En sachant qu’il ne s’y est pas rendu, on pourrait au moins croire qu’il a fait une bonne recherche à distance. Quoique dans le cas d’un guide, on VEUT que l’auteur ait testé sur le terrain ce dont il parle. Ce n’est pas simplement pour parler d’une tendance d’ailleurs ou présenter deux ou trois lieux branchés. Le mot le dit : GUIDE. On compte sur lui pour nous ouvrir la voie et nous éviter quelques bévues.
Ces révélations ont été publiées dans le livre Do Travel Writers Go To Hell? , que vient de lancer l’auteur. Lonely Planet affirme être en train de réviser tous les ouvrages concernés. On peut trouver les dernières infos en ce sens sur le site de l’éditeur. À propos de la Colombie, on apprend par exemple que Thomas Kohnstamm avait été mandaté pour rédiger les chapitres d’introduction (histoire, culture…) et non pour faire des critiques sur le terrain. N’oublions pas que plusieurs personnes collaborent aux différentes éditions… N’empêche, arriverez-vous à faire confiance aux guides de voyage désormais ?
Chose certaine, Kohnstamm a réussi son coup promo…
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le plus comique c’est qu’il avait demandé des infos à une “chic colombienne” qu’il “datait” à ce moment… How funny! Ça explique peut-être certaines mésaventures que nous avons eu dans le sud de la Chine…
Shit… ca joue dur dans ce domaine là!!!
@ Julie: Effectivement! lol Mais de savoir qu’il n’avait été mandaté que pour la rédac des chapitres d’intro remet les choses en perspectives je trouve. Et il a surtout travaillé sur les guides d’Amérique du Sud, donc pas la Chine. 😉 Moi aussi j’ai eu plein de péripéties avec le LP Taiwan qui m’ont fait souvent douté de son utilité. N’empêche, je pars rarement en voyage sans un guide LP!
@ Yan: J’avais déjà entendu que c’était super pas payant d’écrire des guides de voyage, même si tout le monde veut faire ça. Mais comme LP est quand même big, je pensais qu’ils faisaient exception. Dans le champ!
Lonely Planet fait aussi partie de mes guides de référence même si j’utilise aussi parfois les guides Periplus (super efficaces sur l’Indonésie et l’Asie en général). Mais cette semaine j’ai aussi publié un article sur les nouveaux guides pratiques Michelin, pour les francophones, et on me garantit qu’ils sont très utiles.
L’histoire Lonely Planet me fait un peu sourire même si je suis surprise d’apprendre que les auteurs sont si mal rémunérés qu’ils trichent… Le prestige de LP en prend un coup. Mais je trouve aussi un peu facile l’excuse “il ne travaillait que sur la partie culture, histoire,…”. Si je partais en Colombie prochainement, ce n’est pas le LP que j’achèterais !…
😉
Je pars en Irlande la semaine prochaine, quel guide dois-je acheter ?!…