J’en ai déjà parlé ici: la détention d’Ingrid Bétancourt et des otages colombiens est l’un des dossiers que je suis de près depuis plusieurs années. Je me souviens qu’au moment où j’avais interviewé la fille de l’ex-candidate à la présidence colombienne, quelques mois après son enlèvement, je me disais que leurs retrouvailles étaient bien peu probables.
Puis, le miracle est arrivé. Je me souviendrai toujours du moment où j’ai vu la nouvelle: c’est un message de son groupe de soutien sur Facebook, lu dans une chambre d’hôtel, en Alberta, qui me l’a appris. J’ai passé l’heure suivante à lire tout ce que je pouvais trouver sur Internet, pleurant à chaudes larmes.
Hier soir, à Larry King Live, j’ai eu l’impression que l’adrénaline était tombée et que Mme Bétancourt avait vraiment besoin qu’on lui foute un peu la paix. Comment peut-on lui demander de réveiller autant de mauvais souvenirs alors qu’elle vient tout juste de retrouver les siens? (J’avoue cependant que moi aussi je me questionne depuis sa libération au sujet de son ancienne collaboratrice Clara Rojas et de ce qui s’est passé réellement lors de la naissance de l’enfant de cette dernière…) Pourquoi accepter de faire toutes ces entrevues, là, tout de suite, alors qu’elle n’a pas pu serrer ses enfants dans ses bras pendant près de sept ans? Je comprends qu’elle se battra désormais pour faire libérer les autres otages (elle a d’ailleurs affirmé qu’elle ne se couperait les cheveux que quand ce serait le cas!) et qu’elle veut profiter de la tribune qui lui est offerte pour tenter de sensibiliser le monde à sa cause. Mais ça pourrait attendre un mois ou deux, non?
“We could be over there, we could be the ones left in the jungle,” a-t-elle dit à Larry King hier soir. “We had this incredible luck to be here, so for me it’s very, very important, very important to ask all the people that can help us to fight for the release of the ones who are still in the jungle.”
Paraît qu’elle vient de s’apprête à signer un gros contrat d’édition pour raconter son enfer dans la jungle. Je continuerai sans aucun doute à suivre chacun de ses pas. Cette femme m’impressionne, mais en même temps, je n’ai jamais compris comment on peut sacrifier sa famille pour la vie politique. Heureusement, depuis sa libération, elle répète que sa priorité est d’être aux côtés de ses enfants. Parions que ces derniers, qui semblent avoir eux aussi la piqûre de la politique (pouvait-il en être autrement?) l’appuieront dans sa lutte.
En attendant, grâce à Hollywood, on pourra voir sa vie au grand écran!
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Ah Marie-Ju, Ingrid connait les médias et sait très bien que dans 1 mois ou 2, ce sera trop tard. Ils la veulent maintenant, toute l’attention est sur elle, il faut en profiter…
Oui, c’est une vraie bête médiatique. Mais je n’ai pas l’impression que le buzz s’essoufflera très vite dans ce cas-ci…
Même si je ne l’avais pas suivie autant que toi, je suis fascinée par Ingrid Betancourt.
Je suis heureuse q
Bon, on accroche ne touche et voilà notre texte qui coupe !
Désolée !
Donc :
… Je suis heureuse que tu abordes la question de la vie familiale vs politique. Je suis troujours un peu déroutée quand je vois des gens faire des choix professionnels qui les éloignent de leurs enfants de moins de 18 ans pendant des mois et des mois ! Bien sûr il faut pouvoir poursuivre ses rêves, mais en conciliant le tout, il me semble…
En tout cas je voudai lire son livre, absolument !