«Canal Street tire son nom d’un canal qui fut creusé au début du xixe siècle afin de draîner Collect Pond — un plan d’eau insalubre — dans l’Hudson. Le plan d’eau fut comblé en 1811 et Canal Street fut achevée en 1820 suivant le trajet que le canal empruntait. La disparition de Collect Pond transforma en fait les environs en marécages, les nombreuses sources de la zone n’étant plus draînées. Les bâtiments construits le long de Canal Pond se dégradèrent rapidement et les conditions de vie de la portion orientale de la rue s’effondrèrent, provoquant son inclusion dans le bidonville des Five Points.
De nos jours, Canal Street est une zone commerciale bourdonnante, remplie de magasins à faibles loyers et de vendeurs de rue à l’Ouest et de banques et de bijouteries à l’Est.»
(Source: Wikipédia)
Canal Street, c’est d’abord et avant tout un gros bordel où s’entassent des vendeurs itinérants autour de boutiques qui ont pignon sur rue. La spécialité: les copies de sacs et de lunettes griffés. Des fashion victims de partout viennent s’approvisionner dans ce royaume du faux, trimballant des sacs remplis de pseudo-Chanel et autres copies de grandes marques. Des hommes tenant des affiches plastifiées avec photos des sacs à main les plus hot de l’heure accostent les badaudes, les invitant à les suivre dans des endroits plus discrets. D’autres affichent au grand jour leur commerce de toc. La contrefaçon semble ici la chose la plus naturelle de la Terre.
Faudra que quelqu’un m’explique un jour. Au-delà de la question d’éthique (oui, je suis à cheval sur les principes – bien que j’avoue m’être déjà procuré de fausses lunettes Gucci en Thaïlande après avoir échappé ma paire dans l’eau lors d’une balade en long boat!), je ne comprends absolument pas le plaisir de posséder du faux. Je n’ai pas les moyens de m’acheter le dernier Louis Vuitton? Tant pis (et tant mieux: au risque de me faire lapider par toutes les fashionistas qui passent par ici, je les trouve plutôt moches – quoique le «monogramouflage» peut être intéressant si on aime le look millitaire… J’opterais en fait plutôt pour un Jimmy Choo, un Gucci ou un Roberto Cavalli si j’avais le budget de Paris Hilton). Je trouve quelque chose qui correspond davantage à mon budget et surtout, à ma personnalité. «L’exclusivité» ne passe pas que par la rareté qui s’achète à gros prix, il me semble.
Je peux cependant comprendre celui de posséder un véritable objet de luxe quand on peut se le permettre. C’est une manière de s’offrir un peu de confiance en soi. Une preuve tangible de sa réussite. L’assurance de ne pas faire de faute de goût, également, comme me l’a mentionné la rédactrice en chef d’un portail consacré au luxe il y a quelques années. Mais me balader avec un faux, je ne pourrais pas. Même si la copie était parfaite, MOI je saurais. Et ça ne ferait que me rappeler à quel point je suis fauchée (c’était le cas avec mes fausses lunettes Gucci)! Si mon désir de me pavaner avec les mêmes sacs qu’Angelina, Madonna et Nicole était vraiment aussi fort, j’opterais pour la location. Aux États-Unis, Bag Borrow or Steal a fait ses preuves. Au Québec, la compagnie française derrière sacdunjour.com a lancé stillchic.com l’année dernière. Je serais bien curieuse de voir s’il y a un réel marché pour ça ici (d’ailleurs, le site Web ne semble plus fonctionner – aurait-on déjà mis la clé dans la porte?)…
Quelques clichés de Canal Street telle que je l’ai perçue en ce dimanche après-midi de septembre (très mauvais moment pour s’y rendre, vous avez raison)…
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