Billet très intéressant sur le site de Radio-Canada à propos du phénomène Obama en Afrique. Comme le relatait ma copine Hélène qui vit au Kenya depuis quelques mois, la journaliste Sophie Langlois parle de l’impact de la victoire du président américain.
Les Africains se sont approprié sa victoire comme si c’était véritablement un des leurs qui allait emménager à la Maison-Blanche le 20 janvier prochain. L’espoir que cet homme suscite ici est troublant. Les Africains se nourrissent du symbole de sa réussite comme on s’abreuve à la source après une longue traversée du désert. On a beau mesurer l’ampleur des désillusions à venir, on ne peut s’empêcher d’être ébloui par la force de cet espoir. Un espoir à la fois démesuré et lucide.
Elle ajoute plus loin:
Son élection agit comme un formidable baume sur l’ego meurtri des Africains. Leur conscience collective reste marquée au fer par l’esclavage, l’oppression colonialiste, suivie par la répression de leurs propres frères, peut-être la pire. La victoire de Barack Obama, cet homme au drôle de nom, fils d’un Kenyan musulman, Luos de surcroît, une ethnie opprimée au Kenya, ouvre subitement des chemins que les Africains croyaient fermés aux Noirs, surtout aux Noirs d’Afrique. Tout d’un coup, ils savent que tout est possible. (…) L’histoire de Barack Obama leur donne le droit de rêver. C’est déjà beaucoup.
Il y a une réelle ébullition en Afrique en ce moment (amorcée avant les élections américaines, quand même!), qui se décline de mille et une manières. Bien sûr, la misère, les guerres civiles et les autres problèmes ne se régleront pas en criant «Obama». On part de loin. Mais un peu d’espoir et de positivisme ne peuvent qu’être bénéfiques, non? Remarquez, la «balloune» pourrait être facilement pétée aussi. Les frontières resteront les frontières.
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