J’ai l’air très cool, comme ça, à annoncer à tous vents que je pars encore, mais en réalité, je suis terrorisée. Pas par Mickey, Donald, ou les frites qui se jetteront dans mon assiette à la moindre occasion. Par l’avion.
Moi qui ai toujours adoré voler, voilà que l’éventualité de partir sans ma fille me pétrifie. J’en ai fait des crises d’angoisses terribles avant d’aller en Jamaïque, première fois où je décollais sans elle depuis sans naissance. Demain matin, une fois attachée à mon siège, je sais que je devrai lutter très fort pour ne pas laisser les scénarios d’horreur prendre le dessus sur le bonheur d’aller passer quelques jours au chaud. (Sans compter la pluie verglaçante annoncée, qui risque de me glacer le sang tout au long du trajet jusqu’à l’aéroport…)
Depuis la naissance de ma puce, j’ai une peur irrationnelle qu’elle se retrouve orpheline de mère. Plus tordu encore: qu’elle m’oublie si cela arrivait. Probablement des effets post-traumatiques irréversibles dus à l’écoute répétitive du Petit Castor. Mes craintes se sont bien sûr atténuées au fil des mois (à deux ans, elle conserverait quelques souvenirs, non?). Mais pas à l’approche d’une séparation, si courte soit-elle. Surtout si elle implique de prendre l’avion…
Pourtant, je sais que sitôt dans les airs (en fait, quelques minutes après, moment où les problèmes surgissent généralement), je me mettrai à roupiller comme un bébé. Je sais aussi que je profiterai de mes trois petites journées en Floride, même si j’apporte beaucoup de boulot avec moi. Mais la boule est là quand même, au fond de mon ventre.
Je l’ai déjà écrit dans une chronique: je croyais avoir aimé avant l’arrivée de cette fillette née avec des favoris. Eh ben non. Je l’aime avec toute mon intensité, mes travers, mes failles et mes forces. Je l’aime de mon tout, même s’il est plein de trous.
J’en deviens ridicule. Je me prive d’écrire des petits mots d’amour sur les pages Facebook de mes amis pour ne pas qu’ils soient interprétés comme prémonitoires au cas où je mourrais. J’écris ces quelques lignes parce que je me dis qu’en parler est la meilleure manière de conjurer un peut-être-mauvais sort. Je me dis aussi que ce serait vraiment con que l’avion s’écrase avec ma nouvelles valise zébrée remplie de mes nouvelles robes et paires de chaussures, mais ça, je préfère le garder pour moi.
Voilà. C’est moi. Marie-Julie, mère zéro zen.
J’espère au moins que je trouverai de la mayo pour mes frites.
AJOUT 11/02/09, 14h36: Ai effectivement dormi pendant presque toute la duree du vol… 😉
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Je te comprends… Je passe par les mêmes réflexions avant un décollage… Et je tremble déjà de mes futures réactions quand mon chum partira avec ma puce cette année…
Mais je te dis à bientôt et je te souhaite de trouver la mayo 😉
“Depuis la naissance de ma puce, j’ai une peur irrationnelle qu’elle se retrouve orpheline de mère. Plus tordu encore: qu’elle m’oublie si cela arrivait. “.
Ma mère biologique m’a mis en adoption la nuit de ma naissance et s’est sauvé de l’hopital dans les heures qui ont suivi.
Je ne l’ai jamais vu (bon, peut être, il y a vraiment longtemps, quelques secondes, alors que je pleurais sur son ventre, et elle aussi [Pas sur mon ventre là])
Je ne l’ai jamais connu.
Elle m’a sûrement parlé en espagnol.
Je l’aime.
@Milou: Merci! Je posterai une photo de mayo sur Twitter! lol
@Pierre-Luc: … et tu l’aimes?
Oui.
Vraiment.
Je suis tellement reconnaissant envers cette femme là. Elle m’a donné la vie ! Une vie que j’aime tant.
Elle a donné son enfant, la chose la plus précieuse au monde pour une mère pour le mieux de cet enfant là. Elle savait que pauvre comme elle était, j’aurais fini dans la drogue et le cartel colombien sinon.
Aujourd’hui, j’ai réussi dans la vie. Surtout parce que je refuse que ce sacrifice là aurait été en vain.
Pendant 9 mois de sa vie, elle a décidé de me porter au lieu de se faire avorter avec un cintre. Elle a choisi de me donner la vie et de me donner la chance d’en vivre une de qualité. Toute mon enfance, je pleurais souvent en me demandant pourquoi ma mère m’avait abandonné. Je me disais que si elle m’aimait tant, justement, elle n’aurait jamais voulu se séparer de moi.
Aujourd’hui, j’ai compris. Elle m’a sauvé la vie cette madame là. Je ne peux être qu’en admiration envers ça.
Yeah! Mayo-frites !
La dernière fois que j’ai demandé de la mayo aux US pour manger avec mes frites, le serveur m’a regardé comme si j’étais fou…
De toute façon, l’Amérique du Nord ce n’est pas la meilleure place pour trouver de la bonne mayo 🙁
Je suis obligé d’écumer les épiceries européennes de Montréal (quoi que ça se démocratise dans certaines autres épiceries).
Bref, bon courage dans ta croisade mayo-frites !
@Pierre-Luc : ton acceptation de ce geste et ta vision des choses sont très touchantes.
Aux US, le mieux que tu peux espérer, c’est de la Miracle Whip. Heureusement, tu as l’imagination fertile 🙂
Bon voyage, et contente de voir que tout s’est bien passé… j’ai hâte de voir ta valise zébrée! 😉
@Pierre-Luc: Vraiment touchante, ton histoire. Wow.
@Julien: Généralement, je mélange de la dijon avec. Mais pour moi, les meilleures sauces sont celles de Frites Alors! Avis à ceux qui passent par là: essayez celle qui porte le nom du resto et la rémoulade.
@Isabelle: Je suis arrivée à trouver un plat comestible sans frites ce midi: un sauté à l’asiatique accompagné de riz. Ils ont quand même trouvé le moyen de paner le poulet…
@laderoutee: Rien que pour toi, je viens de publier la photo que j’ai prise ce matin et envoyée sur Twitter via Twitpic! 🙂
Hooo-là! Comme je me retrouve dans ce billet! Une angoisse épouvantable de la séparation de ma part bcp plus que de celle de mes enfants. En voyage l’an dernier pour une semaine, nous avons téléphoné à la maison…six jours sur sept et peu profité des moments de répit. La marmaille nous manquait trop.
Même si c’est plus de logistique, même si nous avons le temps d’en voir bcp moins avec (beaucoup) d’enfants, je ne suis réellement zen que quand ils sont tous près de moi.
@Grande-Dame Je repars seule une semaine pour le travail en mai. Je repasserai sans aucun doute par les mêmes angoisses. Mais bon Dieu que ça fait du bien de savourer quelques instants de solitude! Ça ne m’empêche pas d’appeler tous les jours… Et après, quand on se retrouve, quel bonheur! 🙂