Europe Sur la route Voyager avec des enfants

Vive la France

27 février 2009

Je vais vous sortir un grand cliché, là. Ce que j’aime le plus de l’Europe, c’est cette impression que l’histoire est là, tout près, partout. Que chaque pierre contient des pages et des pages de cette histoire, et qu’en tendant l’oreille, on peut presque l’entendre nous la raconter…

Prenez cette photo accrochée au mur de la salle à manger du resto La Diligence, que tiennent Cécile et Olivier. Devant la bâtisse où ils passent toutes leurs journées depuis bientôt six mois, une charrette est garée. Une enseigne sur laquelle on peut lire «garage d’autos» est apposée sur la façade, et au-dessus de l’entrée qui mène à la cours, on peut lire «écurie». J’aime bien imaginer les villageois venir chez le garagiste à cheval. (Je photographie ladite photo demain et la publie ici, promis. EDIT: La voici!)

Je me sens dans un film depuis notre arrivée. Les personnages défilent, tous plus typés les uns que les autres. Au bar du resto, nous avons croisé celui qui faisait rouler l’établissement dans les années 1950. Puis, nous avons fait la connaissance d’un mec né à Longueuil et de son grand-père, venu lui rendre visite à l’époque (et qui nous a demandé six fois d’où nous venions), du voisin qui s’arrête tous les jours pour bavarder, du cousin qui vient donner un coup de main au bar, du groupe d’habitués qui se font tous la bise, jour après jour… Il faut dire que côté personnages, Cécile et Olivier ont été gâtés depuis qu’ils se sont lancés dans la restauration. Lors de notre première visite, en 2006, ils nous avaient présenté le représentant d’une compagnie de produits sanitaires qui s’appelait… Nanus. Oui, nous aussi, nous rions encore.

Pendant notre balade exploratoire cet après-midi, Chéri a émis un commentaire qui m’a bien fait réfléchir à propos des culs-de-sac, qui sont légion ici. «La notion de vie privée est bien différente de l’Amérique du Nord. Toutes les cours sont délimitées par des clôtures. Une rue ne débouche pas forcément sur une autre, comme chez nous. Les gens ont donc plus d’intimité d’une certaine manière.»

J’aime bien l’histoire, disais-je. Encore plus quand je réalise que j’ai tout faux, que le récit auquel je m’attendais n’est pas celui qu’on risque de me servir… Comme cette note griffonnée sur une porte (du chinois à votre avis?).

chinois

Je vous avais prévenu. J’aime bien me servir un petit cliché de temps en temps. Et puis, après tout ce vin, une bonne rasade de clichés remet les idées en place! lol

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Aucun commentaire

  • Répondre laderoutee 28 février 2009 - 13 h 50 min

    J’avais ressenti la même chose (full cliché tu dis! ;-)) mais surtout en voyant les champs, dans le côté plus campagnard de la Provence… Contrairement à nos champs d’ici(?), j’avais l’impression (en plein été) qu’il y avait tant de couches et de siècles de diverses cultures et végétations empilées à certains endroits, que la terre ne savais pas lesquelles choisir pour “s’exprimer”… La végétation avait l’air toute mêlée !?

  • Répondre Julien 1 mars 2009 - 16 h 26 min

    Chéri a bien cerné l’esprit des lieux… En fait, le meilleur moyen de t’en rendre compte est de comparer un commerce ici et un commerce en France.

    En Amérique du Nord, le commerce est une extension de l’espace public alors qu’en Europe, il est une extension de l’espace privé.

    Quand tu rentres dans un petit commerce en France, tu rentres CHEZ le commerçant. Sa boutique, son resto ou son café deviennent une extension de sa maison où ils reçoit les gens.

    Ça explique la dynamique du bar de Cécile et Olivier…

    D’ailleurs, ici tu ressens la différence dans la fa¸on dont les gens t’accueillent dans les commerces. La politesse est parfois (souvent ?) déficiente…

    D’ailleurs, je conseille la lecture du livre “Pas si fous, ces Français”, écrit par Jean-Benoît Nadeau et sa conjointe Julie Barlow, à tous ceux qui prévoient un voyage en France.

    Je pense que vous en apprécierez d’autant plus votre voyage et votre découverte de la culture française 🙂

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 1 mars 2009 - 16 h 45 min

    @laderoutee: Hi! Hi! J’avoue que je n’avais jamais regardé les champs sous cet angle… J’avais tellement aimé la Provence moi aussi!

    @Julien: C’est tout à fait ça. Le prolongement de la vie privée!

  • Répondre Julien 1 mars 2009 - 16 h 48 min

    @Mariju: il va falloir que je me planifie un voyage…

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