Vous aimez l’aventure? Oubliez le tourisme en zone de guerre et suivez-moi! L’adjectif «rocambolesque» prend tout son sens quand on se risque à voir du pays à mes côtés. Impossible pour moi de voyager sans qu’il ne m’arrive mille péripéties. C’est parfois ma faute (je suis tellement dans la lune!). Parfois pas.
Je me suis déjà rendue à l’aéroport 24h trop tôt. J’ai déjà voulu faire le «check-out» 24h trop tôt dans un hôtel, me croyant le lendemain. À Taïwan, outre quelques pépins de santé, j’ai un jour oublié ma carte dans un guichet automatique (et m’en suis rendu compte trop tard). À Vancouver, j’ai découvert une fraude sur ma carte de crédit en arrivant, la semaine dernière. Pendant le même voyage, ma paye n’a pas été déposée dans mon compte bancaire comme prévu. Et nous avons raté notre vol de retour à cause de mon étourderie (j’étais persuadée que nous décollions à 18h, mais c’était en réalité à 15h30)…
À Mumbai, alors que ma soeur voyageait pour la deuxième fois de sa vie, j’ai par erreur fait annuler nos billets de retour en voulant simplement changer la date. Je n’ai jamais vue ma frangine, si zen d’habitude, dans un tel état de panique (ce qui contrastait avec mon calme olympien – comment puis-je être aussi relaxe dans ce genre de situation alors que je suis un vrai «paquet de nerfs» dans la vie de tous les jours?). Nous nous sommes retrouvées «stand-by» et avons dû faire la moitié du trajet séparément (dans ce cas, l’histoire s’est bien terminée pour moi puisqu’un transit supplémentaire m’a permis d’obtenir un credit voucher de 800 euros pour un prochain vol).
Mais l’une de mes aventures les plus dingues – le genre d’histoire qui ferait pousser un soupir d’exaspération si elle était relatée dans un film parce qu’elle semble trop invraisemblable – s’est déroulée entre Montréal et St. Maarten en décembre 2000. Mon ami Patrick et moi avions obtenus des billets par l’entremise de son cousin, alors employé d’Air Canada, nous permettant de voyager à une fraction du prix. Le hic, c’est qu’à cette période de l’année, tous les vols vers St. Maarten étaient complets et que nos billets nous faisaient passer après les voyageurs réguliers.
Obstinés, nous décidons de nous rendre à Toronto, persuadés que les possibilités seraient plus nombreuses de là-bas. Sur place, on nous dit qu’il est impossible de nous trouver des sièges. Nous passons la nuit dans une auberge miteuse (mais nous offrons tout de même un repas de rois bien arrosé avant d’aller dormir)…
Le lendemain matin, nous prenons un taxi avec tous nos bagages. Nous descendons et je prends mon sac. Mais Patrick n’a pas le temps de saisir sa valise dans le coffre arrière que le chauffeur a déjà repris sa route! Le voilà qui saute dans un autre taxi et se lance à sa poursuite. Pendant ce temps, j’attends patiemment dehors, là où il nous a déposé (précisons ici que nous n’avons que des manteaux légers puisque nous sommes supposés être dans les Caraïbes). Patrick revient quelques minutes plus tard avec tout son bardas. Nous reste maintenant à dégoter des places sur un vol…
Une fois à l’aéroport, toujours rien. «Allons jusqu’à la Barbade et prenons une compagnie locale pour nous rendre à St. Maartens ensuite», propose Patrick. Ce que nous faisons.
Arrivés là-bas, le prix des billets nous fait friser la crise d’apoplexie. Nous rendre à destination équivaut à débourser le même montant que si nous avions acheté un billet Montréal-Philipsburg avec Air Transat! Je tente de retirer de l’argent dans mon compte. Ma paye allant être déposée le lendemain, je n’ai pas les fonds nécessaires à l’achat du billet. Patrick non plus ne s’attendait pas à un coût aussi élevé. Nous voilà donc tous les deux, tremblotants, en train de grapiller tout ce que nous pouvons dans nos comptes respectifs et avec nos cartes de crédit (quelle idée de faire un paiement sur sa Visa par Internet la veille quand on sait qu’il y a des délais de trois à cinq jours!)…
Nous sommes finalement montés à bord d’un bel avion de Liat à la déco très seventies, tapis orange et rideaux bruns à carreaux jaunes inclus. Le dépliant avec les consignes de sécurité ressemblait à une parodie tellement il contenait de clichés raciaux (toutes les couleurs étaient représentées, de la peau jaune fluo à la rouge sang!). Chemin faisant, nous nous sommes arrêtés dans toutes les îles pour faire descendre et monter des passagers.
Notre final destination. Nous attendons nos bagages. J’aperçois mon sac. Nous attendons, attendons. La valise de Patrick n’arrivera que le lendemain…
Vous me croyez si je vous dis que le vol de retour s’est déroulé sans anicroche?
AJOUT: J’avais oublié l’épisode où j’ai été coincée à l’aéroport de Taipei pendant une douzaine d’heures à cause d’un typhon. Impossible d’aller nulle part, tout était inondé! C’était le jour de mon 27e anniversaire… Je raconte l’anecdote dans Cartes postales d’Asie.
5 Commentaires
Ah vraiment très drôle. Mais tout de même, des souvenirs inoubliables.
Moi dernièrement j’ai été coincée à l’aéroport de Guilin en raison de la première grève dans l’histoire de China Eastern. Bien évidemment, plutôt que de nous donner l’heure juste sur la situation, le personnel de la compagnie nous a servi des excuses dans le genre: bris mécanique, brume sur Shanghai, avion en retard… ça a duré 24 heures!
@Lili: Je sais qu’une part de moi aime bien que rien ne soit jamais banal. Mais bon, la maladie, on s’en passerait. L’aventure Montréal-St.Maarten par contre, on se la raconte souvent encore en riant à quel point tout est absurde!
@Veronique: 24h? J’espère au moins que l’aéroport était mieux que celui de Taipei parce que moi, je n’avais absolument rien trouvé à manger de toute la nuit! J’ai bien dû acheter 5 jus de mangue dans le distributeur… À l’époque, il n’y avait pas wifi non plus.
Disons que j’ai mangé beaucoup de nouilles! 🙂 Et on était bien loin du wifi!
[…] grâce à wifi et aux téléphones intelligents. Je ne crois pas jamais guérir complètement de mon étourderie, mais il faut avouer que l’expérience m’aide tout de même à éviter […]