J’ai horreur des obligations. Particulièrement quand elles impliquent d’astiquer un plancher, de frotter un chaudron ou de nettoyer une cuvette. La simple vue d’un balai me plonge dans un spleen profond. Une serpillère? J’avale le pot de Nutella en entier à la petite cuillère (à chacun ses anti-dépresseurs). Je ne vous parle même pas des produits d’entretien, dont la seule évocation provoque convulsions et vomi en jets (j’aimais trop l’image – désolée! hi! hi!).
Mais le pire calvaire reste pour moi le rangement. Je suis absolument incapable de comprendre le concept «une place pour chaque chose». Comme si mon cerveau n’avait pas été programmé pour la logique et le pratique. Je crée quotidiennement de véritables tours de Pise composées de bouquins, de calepins de notes, de dossiers de presse, de circulaires et autres magazines de tailles variées. Je dois effectuer des fouilles archéologiques chaque fois que je cherche un papier important (que je ne trouve jamais – mais que je n’ai pas jeté, ça j’en suis sûre!). Mon legging préféré? Probablement enfoui sous la pile de vêtements que j’ai essayés ce matin (j’ai la fâcheuse habitude de me changer plusieurs fois avant de me décider… et de les jeter dans un coin ensuite). Les travaux d’excavation m’apparaissant souvent comme une corvée (il faut parfois creuser très longtemps), il m’est déjà arrivé d’abdiquer avant même de commencer et d’aller faire du shopping. Parce que oui, je suis paresseuse en plus (mais pas quand il s’agit de shopping)…
Au fil des ans, j’ai développé une ruse pour m’éviter le tædium vitæ: je «photoshope» mentalement mon environnement. Des magazines jonchent le sol? Pulvérisés! Quelques traces de doigts dans la fenêtre? Où ça?
Même plus besoin d’y penser, je ne vois ni la poussière, ni les robes multicolores qui s’entassent devant ma penderie. Ma fille est en train de développer d’incroyables habiletés en course à obstacles. On aura beau dire, contourner des traîneries tous les jours, c’est extra pour le développement moteur.
Pourquoi je vous raconte tout ça? Parce que même si j’ai une semaine de boulot complètement dingue, que je ne pense qu’à tester la caméra Flip Ultra HD reçue hier pour la comparer à la Mino HD et que je me retiens à deux mains pour ne pas monter les images tournées à Venise en mai dernier, j’ai dû prendre mon courage (et le pot de Nutella) à deux mains pour faire le grand ménage de notre chambre. Ma penderie étant à peine visible de mon lit à cause de l’Everest de vêtements, je n’avais plus le choix. (Accessoirement, Chéri avait migré au sous-sol, exaspéré par mon désordre.) Mon sac à dos trônait au centre de la pièce, témoignant de mon envie de fuir plutôt que de m’attaquer aux pénibles tâches du quotidien.
Cinq heures plus tard, le résultat n’est pas parfait. Mais moi non plus, alors ça fait le compte!
P.S.: Je ne savais pas que j’avais autant de robes d’été!
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Le ménage ça craint, j’hais ça aussi, la poussière on s’en fout! Sauf que j’aime trouver mes trucs quand j’en ai besoin. J’adore pouvoir fouiller dans mes armoire sans ouvrir la lumière car je sais où j’ai rangé ce que je cherche.
On a passé le fin de semaine a nettoyer la cabane moi et Jen en revenant de vacance (Le chat avait foutu le bordel). À la fin on a perdu ces deux jours et rien ne parait vraiment mieux mais techniquement c’est propre.
Je pense que c’est une mauvaise habitude qui se développe quand on passe trop de temps à l’hôtel.
Mais qu’à certains endroit, c’est chiant à quel point ils rangent tout et plient tout pour toi.
@Sébastien Lavoie: Du gros fun, votre retour à la réalité! (Peux-tu bien me dire ce que tu fous avec un CHAT???)
@Pierre-Luc: lol Je ne pense pas avoir passé suffisamment de temps à l’hôtel pour que ça ait un impact. Dans mon cas, c’est chronique. Je suis née avec un sens du bordel inouï. J’ai même remporté le trophée «Miss Bordel» quand je vivais aux résidences du cégep! Et puis, je dois avouer que l’ordre – tu sais quand c’est tellement parfait que tu n’oses toucher à rien? – m’ennuie un peu. Cela dit, j’ADORE ma chambre avec rien qui traîne sur le plancher!
Une seule solution l’adoption d’un génie de ménage! Le mien s’appelle Shni, il est coloré mais malheureusement d’une piètre aide au réel! 🙂 Le ménage est un petit calvaire pour celui qui n’en a pas le don… La solution que j’ai découverte aidée de Shni est le concept du minimalisme… Moins t’as de trucs à ranger, moins tu en arraches! 😉
@Etolane: Un génie? lol Jeter provoque en moi des crises 1) de nostalgie (il faut me voir relire, larmoyantes, tous les billets échangés avec mes copines au secondaire assise au milieu du fouillis) 2) d’angoisse (et si je jetais quelque chose qui pourrait être important plus tard?) et 3) de panique (mon Dieu! j’ai oublié l’anniversaire d’Unetelle alors qu’elle m’envoie des cartes tous les ans depuis mes 8 ans!)…. Alors Shni, peut-être, mais le minimalisme = mission impossible!
C’est là où le génie aide! Il remet en perspective son objectif! 😉 Mais blague à part, je comprends l’angoisse de jeter ces petits trucs qui tissent la toile de nos bulles de vie. Je crois que c’est aussi pour cela que j’adore le virtuel, cela prend pas de place et cela se range comme un charme!
Bon, à part Chéri et Trésor qui sont remplacées chez-moi par les deux poilues (kayla et Milka), je pense que nous sommes des jumelles siamoises séparées à la naissance ;-))
@Etolane: Exactement. Je retrouve tout très vite dans mon ordinateur avec «spotlight»! 😉
@indigonat: Alors il ne faudrait jamais qu’on soit colocs! lol
Ahhh une autre comme Josh Freed qui ose parler de son bordel ! Ça fait un bien fou de te lire ! Assumons, assumons, yesss ! (Euh… t’aime pas les chats ? Ces êtres qui vivent toute leur vue dans un spa – dodo, caresses, dodo, bouffe, dodo, caresses, dodo…. ?!!!)
Marieju: Mes deux poilues, qui sont deux énormes chiennes, contribuent elles aussi au bordel. Elles ont le poil long et le perdent tout le temps. Mon meilleur ami est le Swiffer, l’outil parfait pour les paresseuses. 2 minutes et tu te débarrasses du poil…:-)))