Malgré le boulot et les menaces de grève ce Via Rail, je profite bien de mes moments de répit chez mes parents. Quelques images de nos premières 24 heures au pays des bleuets…
Comment ai-je trouvé L’Échappée bleue, dont le restaurant a ouvert ses portes il y a trois ans? D’abord, mentionnons que le site est situé à proximité de la plage municipale de Saint-Prime, ce qui permet de combiner une journée de baignade à une bonne bouffe au resto ou un séjour dans l’un des chalets du complexe.
J’ai entendu parler de L’Échappée bleue pour la première fois grâce à Facebook. Une visite sur leur page Web m’a ensuite convaincue d’aller y faire un tour. «…L’Échappée bleue pourra enfin vous accueillir à l’été 2009 dans le tout premier gîte d’étape écologique du Québec (tambours, trompettes et tout le kit!).» L’idée: ouvrir d’autres gîtes le long de la véloroute des bleuets au cours des prochaines années. La coopérative mise sur le tourisme durable, ce qui lui semble salutaire puisqu’elle a remporté de nombreux prix et bourses, dont l’une de 50 000$ offerte par le groupe Transat A.T. inc. dans le cadre de son programme visant à soutenir les initiatives en tourisme durable, en novembre dernier. Précisons que ce prix est remis à seulement quatre entreprises dans le monde entier.
Forcément, j’avais de grandes attentes en me rendant au restaurant. «Comme Coopérative de solidarité, L’Échappée bleue veut vous faire découvrir les petites merveilles de nos producteurs régionaux», peut-on lire sur le site. «Vous ne trouverez ni la tourtière ni le filet de doré parmi nos spécialités. Nous avons plutôt choisi d’innover et de composer notre menu à partir des produits de notre terroir régional.» C’est à cause de cette phrase que j’ai légèrement sourcillé en trouvant spaghetti, pizza aux fruits de mer et hamburger sur la carte. (J’entends déjà mes amis qui vivent dans le coin me dire: «T’es au Lac, MJ…» Je sais, mais je constate, c’est tout!) Un bon compromis: une pizza trois fromages avec le Rosé du Saguenay, le cheddar de la Ferme des Chûtes et le suisse Perron. Les vinaigrettes et autres produits Épicéa sont également mis en vedette (et vendus sur place).
Petite déception au moment de commander l’apéro: aucun cocktail signature ou, du moins, avec une touche d’originalité. J’aurais aimé goûter une boisson contenant une liqueur produite ici (je ne parle pas forcément de liqueur de bleuets – la région ne se résume pas qu’à eux!) ou décorée de fleurs indigènes. Quelque chose que je n’aurais pu trouver nulle part ailleurs. J’ai dû me contenter d’un Bacardi breezer avec un peu de grenadine. Bon. Mais j’aurais pu le boire n’importe où.
En entrée, mon père, ma mère et moi avons opté pour le Saint-Félicien portefeuille et sa gelée de piments à la marguerite, chaudement recommandée par le très sympathique serveur. Nous n’avons pas été déçus. La pâte filo était bien feuilletée et le fromage, divin (j’adore le fromage!). Le goût sucré de la gelée se mariait parfaitement à ce dernier. J’ai ensuite choisi le mijoté de wapiti, également pointé par le serveur. Si la viande et les pommes de terre étaient savoureuses (quoique la viande aurait pu être plus tendre à mon avis – mais c’est peut-être le wapiti, je n’en avais jamais mangé), le riz pilaf servi en accompagnement m’a paru plutôt insignifiant (pour être honnête, j’avais l’impression de manger du riz «en can») et la salade, un peu fanée. Mon père a choisi la brochette de poulet (qui n’était pas suffisante pour satisfaire son appétit d’ogre!) et ma mère, pour une salade arrosée de vinaigrette Épicéa (qu’elle a adoré).
Impossible de partir sans prendre un dessert! Pendant que «Grand-Maman Cool» dégustait une crème glacée avec coulis de bleuets et rose comestible (qui s’est avérée être une orchidée), j’ai savouré la pomme en cage au rhum nappée de caramel (ce ne sont pas les noms exacts, je les écris de mémoire). Délicieux.
Verdict? Un restaurant sympathique à découvrir, mais sans s’attendre à une révolution dans l’assiette. Je suis certaine que la pizza et paninis (ici appelés «croque-minets») sont succulents. Si vous avez envie d’une pizza ou d’un panini…
Bien sûr, il ne faut pas oublier le contexte. Le restaurant est situé près d’une marina. Les vacanciers n’ont pas tous envie de goûter à des plats innovateurs. Je m’attendais toutefois à quelques suggestions plus surprenantes. À des mélanges de saveurs d’ici auxquelles on ne songe pas spontanément. À plus de fleurs comestibles (pourquoi ne pas en faire une salade?) et de plantes indigènes. Sans oublier le poisson. Oui, tout le monde pêche truites et dorés dans les parages, mais les réinventer à l’aide d’une sauce ou d’un assaisonnement particulier m’aurait semblé plus pertinent qu’un spaghetti étant donné la mission de l’endroit.
N’empêche, c’est un bon début dans un coin de pays où la cuisine traditionnelle est encore au top et je ne peux que saluer l’initiative. Utiliser les produits d’Épicéa m’apparaît par exemple une excellente idée. Je suis curieuse de voir comment le tout va évoluer au cours des prochaines années!
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Belles photos… Et merci pour cette critique resto! D’après ce que tu décris de l’endroit, ça ne me surprend pas qu’ils soient “obligés” d’avoir du bon vieux spaghetti sur le menu; j’ai un cousin qui est restaurateur et qui est capable de faire des plats tout à fait originaux et décadents, mais les gens du village où il a son resto ne semblent pas être intéressés par les nouveautés quand ils viennent… Enfin, ça semble être une belle découverte tout de même cette Échappée bleue!
Hello toi|!
Bonne critique pour ce site issu d’une belle volonté d’innover tout en faisant découvrir des produits de chez nous, dans un cadre charmant, n’est-ce pas qu’il l’est?
Le resto, sans se prétendre gastronomique il faut le souligner, se démarque à mon avis par la bonne qualité du service et des repas sans prétention, à prix très raisonnables. De toutes manières moi j’adore son ambiance, surtout quand il s’y trouve quelques voyageurs venus de contrées lointaines-tu me connais!
Il te reste à découvrir un autre site du bord du lac, plus privé celui-là. Know what I mean? 🙂
Juste pour corriger ce qui a précédé:
l’adresse de mon site web 🙂
@Valérie: Oui, je pense vraiment que c’est à découvrir. Mon seul bémol était le décalage entre ce qu’on nous vend sur le site Web et ce qu’on trouve dans l’assiette. Tout est une question d’attente. En sachant ça maintenant, j’y retournerais avec l’idée de prendre un snack tout simple plutôt que de trouver LE plat innovateur.
@Marie Fillion: Trop drôle: as-tu pris tes messages sur Facebook? Je viens de lire ton commentaire… après t’avoir écrit. 😉
Bonjour,
Votre chronique est vraiment banale. S’agit-il de qualifier un terroir et ses spécificités ou encore quelques choix de plats. ? C’est raté. Vous auriez pu élargir vos horizons pour mieux cerner le rôle de l’Échappée bleue au Lac-Saint-Jean, la mobilisation qu’elle a permis, les distinctions qu’elle met en évidence, le projet de société qu’elle porte pour les gens de la place ! Mais bon…. peut-être la prochaine fois.
Mon but n’était absolument pas de parler de la mission de L’Échappée bleue – je crois qu’avec tous les prix remportés et la couverture médiatique, nous la comprenons et l’appuyons – mais bien de donner mon avis sur un endroit pour lequel j’avais beaucoup d’attentes. L’idée est fantastique, le concept est fantastique, mais j’aime trouver dans mon assiette ce qu’on me vend, et cette fois-ci, l’innovation n’était pas au rendez-vous tel qu’on me l’a fait miroiter. C’est un endroit charmant et j’adore l’idée des gîtes qui ceinturent la véloroute des bleuets. Mais ça ne change pas le décalage entre ce que nous promet le site Web côté bouffe et la réalité!
Bonjour Marie-Julie,
Je suis ravie de savoir que vous avez aimé mes vinaigrettes et je vous remercie pour les liens vers mon site.
J’ai de nouveaux produits à faire découvrir, si vous repassez dans la région n’hésitez pas à me contacter et vous pourrez gouter à mes bons plats du terroir 😉
A bientôt
J’ai été chef toutes ces années à l’Échappée bleue. Les commentaires sont justes mais je dois toutefois apporter certaines précisions.
Il est vrai que les produits du terroir étaient fortement affichés. Quand on parle du terroir, parle-t-on forcément de grande gastronomie? Non!
Seulement comme exemple, la poutine était composée de pommes de terre du Jardin des Sables de Chambord et du fromage de la Fromagerie Perron. Le porc était en provenance de la boucherie Perron. Tous les fromages venaient du coin. Que dire des légumes. À 90% de 2 producteurs locaux.
Évidemment, il faut plaire à la clientèle locale (pas facile ça) et si on révolutionne du début à la fin tout un menu, on se fait bouder sans possibilité de retour. Imaginez!
Autre point et réalité; la main-d’oeuvre. Ce fut mon cheval de bataille toutes ces années. Du personnel peu ou pas qualifié dont on s’efforce d’enseigner notre savoir. Il y un prix à celà. Qui vous dit que la madame ou le jeune étudiant veut forcément apprendre tout ça. La passion on ne l’a pas tous dans le sang. Pour certain c’est le plaisir, pour d’autres c’est la paye. Choisissez.
En terminant, j’ai adoré travailler dans ce beau coin de pays et comme toute l’équipe, avons donné sans compter temps et énergie.
Je suis gérant d’un autre restaurant et mon St-Félicien en portefeuille m’est demandé! Signe qu’il y a aussi eu du bon!!!
@Carl Dubois: Merci beaucoup pour ces précisions. Votre commentaire apporte un éclairage très pertinent. Je comprends tout à fait la situation. Je retourne bientôt dans la région. Peut-être l’occasion de goûter d’autres plats de la carte! 🙂