J’aime la chaleur. Je ne sens jamais autant mon corps qu’enveloppé par cet air lourd, humide, pénétrant. Je le laisse s’étendre doucement sur ma peau. Une tartine au goût de sel.
J’aime me sentir en suspension dans cet air-coton, nid douillet dont les plumes me chatouillent quand je déambule sans les 44239 épaisseurs de tissus nécessaires à ma survie l’hiver au Québec.
J’aime l’odeur des corps qui se révèle, sauf, peut-être, dans le métro à l’heure de pointe. J’aime l’idée que la chaleur fasse fondre toutes nos façades – parfum, maquillage, crème – et dévoilent au grand jour notre réelle identité.
J’aime l’obligation de ralentir le pas, moi qui sprinte d’habitude d’un chapitre à l’autre sans prendre le temps de sentir que mes jambes me portent.
Lâcher prise et s’abandonner à l’inexorable lenteur.
La lenteur comme une oeuvre collective qu’on peaufine à grand jet de sueur et de mascara fuyant.
Je suis un lézard au mascara fuyant.
P.S.: Cela dit, j’ai quand même la clim à la maison! Non mais…
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Autrice, journaliste, recherchiste, chroniqueuse, machine à idées et questionneuse en série, Marie-Julie Gagnon se définit d’abord comme une exploratrice. Elle collabore à de nombreux médias québécois et internationaux depuis plus de 25 ans. Elle a publié une quinzaine de livres, dont les essais « Voyager mieux : est-ce vraiment possible ? » (Québec Amérique, 2023), « Que reste-t-il de nos voyages ? » (Éditions de l'Homme, 2019) et le récit «Cartes postales du Canada » (Michel Lafon, 2017), en plus de diriger les deux tomes du collectif « Testé et approuvé : le Québec en plus de 100 expériences extraordinaires » (Parfum d'encre, 2017 et 2023) et de coécrire « Le voyage pour les filles qui ont peur de tout », (Michel Lafon, 2015 / 2020). Elle a lancé le blogue Taxi-brousse en 2008 et visité plus d'une soixantaine de pays, dont le Canada, qu'elle ne se lasse pas de sillonner de long en large.
Certains voyagent pour voir le monde, elle, c’est d’abord pour le « ressentir » (et, accessoirement, goûter tous les desserts au chocolat qui croisent sa route).
Sur Twitter, Instagram et TikTok: @mariejuliega. Sur Facebook: facebook.com/montaxibrousse/
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bienvenue à Dubai petit lézard… on annonce 43 degrés aujourd’hui ce qui fera 57 degrés avec le facteur humidex. On a même enregistré une pointe de 71 degrés hier après-midi. Le plus fou là dedans, c’est que c’est pas si dégueulasse. Ok, on passe pas un temps fou dehors mais j’aime quand même sentir le vent chaud sur ma peau. Une impression de marcher dans un immense hammam. J’adore définitivement l’été moi aussi!
oh que c’est bien dit! Tu me fais revenir aux étés de Montréal, bien chauds, collants, gluants … je n’ai jamais râlé contre la chaleur (et je n’avais pas la clim à la maison). J’aimais le cri strident des cigales, la lumière à travers le feuillage…
J’avais l’impression que sans un été bien chaud, je passais très mal l’hiver (qui lui se faisait toujours un point d’honneur d’être bien froid)…
Ayant maintenant fait le choix de l’été (presque) perpétuel, je te remercie de m’avoir ramené virtuellement à mon ile du nord…
Mais que j’aime la chaleur, moi aussi!
“P.S.: Cela dit, j’ai quand même la clim à la maison! Non mais…”
*TOUSSE!*
Je ne suis sûrement pas un lézard… J’aimais l’été avant jeudi passé… Je ne vis pas à la chaleur, la sueur qui me colle sur le corps m’empêche de sourire, j’adore le 20 degrés celsius, j’adore les nuits à 10-15… Je ne me plains jamais de l’hiver, ni de l’aiutomne, ni du printemps, mais quand il fait plus que 25 degrés à l’ombre je veux quitter pour la sibérie!!!
Très beau texte. Mais bien sûr, avec la clim à la maison, tu as une perspective tout à fait autre que la nôtre, nous les non climatisés qui avons parfois du mal à dormir. Quand je suis rendue à avoir du mal à travailler sur l’ordi parce que je ne peux pas rester les jambes croisées (trop de sueur, ça glisse…), je trouve ça moins drôle. Par contre, une chaleur pas trop humide, à l’ombre dans un parc, je ne suis pas contre.
Je me disais (presque) la même chose hier (mais en moins de mots…!). Et que ce sont sans doute ceux qui ceux plaignaient de la pluie en juillet qui se plaignent de la chaleur maintenant.
PS: j’ai pas la clim à la maison. Non mais! (Par contre, je l’apprécie au bureau!)
Moi aussi, je suis un lézard… L’été semble s’être installé pour quelques jours en Bretagne. Un vrai miracle!
Bon lézardage.
😉
J’adore ce texte. Il se savoure comme un macaron glacé! 😉 Moi aussi je suis contente de ce revirement de chaleur! 😀 Pour le temps que cela dure, à quoi bon s’en plaindre!!! J’ai pas la clim (ni même un ventilateur!) mais le lac sert de rafraichissement instantané…
Beau texte je vote Lézard aussi!
Je crois que ma haine pour l’hiver était quand même plus développé que la tienne…
Il va faire 40C toute la semaine ici… sans humidex.
Pas de canicule pour saluer mon passage à Québec à la fin juillet! Dommage, ma ville est si belle sous un ciel ensoleillé.
Heureusement que j’ai eu mes deux semaines de vacances en Italie pour parfaire mon bronzage! D’ailleurs selon moi, c’est la Toscane qui a le climat idéal durant l’été: chaud, sec et brise marine le jour puis frais le soir pour mieux dormir!
ah ah,” je suis un lézard” est une phrase que je dis souvent mais contrairement à vous, je ne saurais exprimer si bien cet état jubilatoire que provoque la chaleur…jusqu’à un certain niveau.
Mais pas de clim pour moi!
Ta poésie était tellement puissante (bravo, vraiment !) que tu as failli me charmer (et tu as conquis un de mes amis 🙂 !); j’en ai presque oublié ma HAINE de la trop forte chaleur (et des bibittes qui prolifère en 2 secondes dans la poubelle et de la malaria et la dengue qui apparaissent dès qu’on descend de latitude ou d’altitude et le smog et la mort des personnes âgées et bref tout ce qui va avec cette température MALSAINE !)
(En passant, je suis 100% d’ac avec sergerodrigue et je veux préciser à P-G Martin que je me plains quand il fait 30 ou + et humide mais JAMAIS s’il pleut, grêle, tonne. Il y a des Québécois qui se plaignent tout le temps… d’autres qui ont des préférences marquées, comme MarieJu et moi (chacune à notre opposé !))