Gros débats avec des copains auteurs et blogueurs sur Twitter aujourd’hui. L’arrivée de micro-librairies Renaud Bray dans les supermarchés IGA Extra faisaient ruer ces derniers dans les brancards. Et les librairies indépendantes? écrivaient-ils.
Oui, les librairies indépendantes. On est tous d’accord là-dessus: elles sont essentielles et on les adore. Les bons libraires sont rares et on les apprécie. Mais les gens susceptibles d’acheter des livres en faisant leur épicerie les fréquentent-ils, de toute façon? Et si, en découvrant un bouquin chez IGA, ils avaient envie d’aller plus loin et se mettaient à fréquenter une librairie classique?
Dans notre petit marché du livre, je trouve que chaque nouveau point de vente est un plus. D’accord, le choix sera limité. Oui, c’est vrai que les best-sellers en profiteront surtout. Mais je crois vraiment qu’il n’y a pas de mauvaises manières d’attirer les gens vers la lecture. Et qu’un lecteur gagné est un lecteur potentiel d’un auteur d’ici!
P.S.: Pour Noël, j’achète des livres québécois en cadeau! Oui, même ceux que j’ai reçus en service de presse (dont le magnifique Ambiance des Caraïbes de Carolyne Parent). C’est ma cause à moi. Et vous, quelle est la vôtre?
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J’ai la discussion sur Twitter justement. Je trouvais que j’avais pas rapport à la joindre vraiment.
Mais je suis aussi de ton avis.
Les personnes qui fréquentent les librairies indépendantes vont continuer d’y aller pour plein de raisons (trend et convictions)
Une personne qui ne va pas du tout dans une librairie à la base ira encore moins dans une librairie indépendante. Au mieux, ça va intéresser les gens qui ne lisent pas de romans du tout à lire des grands succès déjà établi et éventuellement les amener à approfondir leurs lectures.
Au pire, ça fait rien pentoute.
@Pierre-Luc: Je pense vraiment que si quelqu’un découvre des auteurs qu’il aime – même très grand public – ça peut l’amener à vouloir aller plus loin, que ce soit dans une librairie d’une grande chaîne ou une librairie indépendante.
De mon côté, je ne prenais même pas la défense des libraires. De toute façon, ceux qui vont se mettre de l’argent dans les poches seront IGA et Renaud-Bray.
Je pense qu’on ne s’adresse surtout pas à la même clientèle. Les auteurs qui auraient le plus besoin de visibilité seront les grands oubliés. Leurs livres demeureront sur l’étagère d’une librairie, dans un coin sombre. Ce sont les vedettes qui se retrouveront sur les tablettes du IGA: les gros noms, les livres de recettes et la 192ième biographie sur Céline Dion.
Les gens qui se donnent la peine de fouiller, ceux qui achètent déjà les auteurs moins connus en librairie continueront de le faire en librairie. Mais ceux qui consomment de la littérature de masse n’iront pas plus en librairie pour faire des découvertes. Ils ne le font pas en ce moment, autant qu’ils achètent leurs best sellers chez Costco, Walmart et Pharmaprix, ils ne se donneront pas plus le mal de faire des découvertes ailleurs.
Si ça peut inspirer les gens à cuisiner davantage, j’adopte. Et ce n’est pas juste pour le trip d’avoir le dernier de Di Stasio dans sa bibliothèque, non, non, pour partir dans l’allée d’épicerie, s’inspirer, créer et savourer!
@Patrick Dion : Au pire, ça ne nous enlève rien. Au mieux, on gagnera quelques lecteurs. Alors pourquoi être contre ces micro-librairies?
@L’ethno-goumande: Tout à fait!
Ma crainte avec l’arrivée des librairies dans les super-marchés est le suivant: les multi-magasins où l’on trouve de tout finissent par nuire tout simplement aux magasins spécialisés.
Exemple: le livre Papilles et molécules de François Chartier se vend un peu partout en librairie au prix de 39,95$. Il y a plusieurs mois, je l’ai vu à 29,95$ chez Wal-Mart. Oui, peut-être qu’un client du Wal-Mart qui n’a pas l’habitude d’aller en librairie n’aurait pas vu ce livre autrement; reste qu’entre vous et moi, peu importe mes convictions profondes, je suis, comme plusieurs, beaucoup plus tentée de l’acheter à 10$ de rabais… Au bout du compte, c’est le multi-magasin qui s’en met plein les poches parce qu’il “vole” des achats populaires aux librairies qui ne peuvent pas se permettre d’offrir des rabais aussi importants… Ce concept nuit énormément aux librairies indépendantes.
Enfin, j’ai bien hâte d’aller voir ça en personne et de discuter avec leurs libraires! 😉
Honnêtement les amis, avec le salaire qu’un auteur gagne au Québec pour écrire son livre, j’ai vraiment hâte d’être invitée à une séance de signature de mon livre chez IGA.
Chais pas, d’un coup qu’ils me donneraient dix pots de Haggen Dasz en remerciement?
@Marieju: C’est ce que je disais au début sur Twitter: ça n’enlève rien mais ça ne donne rien non plus (sauf de l’argent dans les poches de R-B et IGA).
@Geneviève: Si y en a deux qui peuvent dire qu’elles vont se retrouver là, dans le rayon des auteurs à succès, c’est bien toi et Marie-Julie!
Marieju,
Je crois aussi que ça permettra une plus grande diffusion pour les livres. Combien de personnes de mon entourage achètent déjà des livres chez Costco. Moi, j’aime les librairies, et je continuerai de les fréquenter, mais qui sait, si je ne me laisserai pas tenter par un livre en “épicerie” de temps en temps, comme je le fais sur Amazon.ca.
Je crois que l’important c’est d’encourager la lecture auprès du plus grand nombre de gens. On disait que la vidéo tuerait le cinéma et il se porte plutôt bien. Les libraires vont survivre, et qui sait, peut-être attireront-ils un nouveau public.
Pat… il parait que 3,000 exemplaires, c’est un succès et que c’est super dur d’y arriver… J’imagine qu’avec un poulet rôti, une pinte de lait et une boîte de kleenex, on y arrive plus vite?
Ah ben moi en tant que 450 sans voiture, j’avoue que j’aimerais bien trouver des livres à mon IGA ( car c’est l’épicerie la plus proche pour moi).
Je suis une trrrrès grande lectrice et je ne peux pas toujours me rendre à Montréal pour des bouquins. Je n’ai pas non plus le budget pour m’en acheter une grosse réserve en une fois.
Alors quand je ne peux me déplacer, il m’arrive d’acheter chez PJC ou Uniprix et je suis frustrée du peu de choix. J’y ai quand-même acheté des livres québécois dont je n’avais pas entendu parler et que souvent, j’ai trouvé très bons.
Ok, c’est plus facile de se procurer des polars américains, mais il n’y a pas que ça.
Et si une micro-librairie débarque dans mon IGA et que je veux disons un bouquin de Marie-Julie Gagnon et qu’il ne s’y trouve pas, je pourrai toujours le demander au gérant. Car c’est certain que si je ne vois que des Harlequins ou des “Chevaliers d’émeraude” par centaine, je n’achèterai pas.
Donc pour moi et pour les gens en régions éloignées aussi, je trouve que l’idée est bonne.
De plus, mes enfants risquent de recommencer à me demander des livres en m’accompagnant choisir de la bouffe, alors je pense que mon budget littérature va gonfler et donc quelque part, aider certains auteurs…
@Geneviève: je ne compterais pas trop sur la crème glacée en cadeau, les super-marchés IGA n’offrent même pas de privilèges à leur propres employés (fait vécu) et les conditions de travail y sont vraiment moches – mais ça c’est un autre sujet! Bon, ça y est, IGA ne me suivra jamais sur twitter 😉
@Patrick Dion: Ça dépend pas mal du distributeur en fait…
@Nathalie R: Tout à fait!
@Geneviève: Même à 1000, on est contents…
@Milou: Commander en ligne, ça ne te tente pas? 😉 J’avoue commander de plus en plus sur le Web…
@Valérie: hi! hi! (Ça me marche pas avec Apple en passant: j’ai essayé! lol)
Parlant d’offrir des livres québécois pour noël, dans la revue Enfants Québec il y a toute une sélection fait par des libraires de la Librairie Monet pour les jeunes de 1 à 13 ans. À voir!
(la revue est offerte au salon du livre)
Des livres qui empiètent sur la place qui était réservée aux magazines à potins c’est toujours bon non ?
@Julien: Je pense que tu te trompes si tu penses que les magasines à potins vont disparaître à cause de ça!
@1capricieuse: Merci pour la suggestion!
@Julie et @Pierre-Luc: Bah! Moi j’aime tout: les livres, les petits comme les gros… et même les mags à potins! 😉
Ma cause à moi ? Offrir un beau livre pour enfant lors des fêtes d’enfants. J’ai horreur qu’on ensevelisse les enfants sous les cadeaux, surtout qu’ils se retrouvent avec tout en double, en triple (ma filleule a 3 jeux de mémoire : celui qu’on lui a offert en bois, un de Dora et d’un Bob l’éponge. Ça va faire !). Depuis que je me suis aperçue qu’ils ne recevaient pas de beaux livres pour enfants (pourtant, que de magnifiques trouvailles on peut faire !) j’ai enfin trouvé moyen de faire plaisir et de ne pas ajouter de babioles à la pile de cossins, de trucs et de gugusses (sans oublier les patentes !)
@Marie l’urbaine: Tellement une bonne idée! J’en achète régulièrement à ma fille aussi (mais câline qu’ils sont chers!).
Moi aussi j’aime offrir des bouquins aux enfants ( aux miens, à ceux des autres et même aux inconnus ( dans le temps des fêtes, il y a un système chez Renaud-Bray entre autres).
C’est vrai qu’ils sont chers souvent par contre.
Mais il y a une librairie sur St-Denis qui en vend jusqu’à 50% moins cher ( me souviens plus du nom, devanture jaune et bleue je crois).
Il y a des livres dans les supermarchés en Europe depuis toujours. L’expérience démontre qu’on y trouve surtout des Bestsellers américains, des bios de vedettes, des confessions de stars, parfois un Marc Lévy, rarement un Zola. Ne vous attendez pas à trouver un petit auteur local et encore moins à discuter avec un libraire pour commander un bouquin. C’est l’uniformisation de l’offre littéraire et la mort des petits libraires indépendants qui perdent ainsi le peu de volume qu’ils pouvaient faire en offrant aux côtés des petits éditeurs des briques sur Céline Dion ou des recettes de di Stasio.
@Pascal: Oui, je suis certaine que ce sera le cas ici aussi. MAIS je persiste à croire (naïvement peut-être, mais tout de même) que donner le goût d’acheter des livres peut éventuellement entraîner les gens à vouloir aller plus loin et, dans ce cas, se rendre dans de «vraies» librairies.