Je suis une fille de mots, pas de chiffres. Moi, dès que les choses deviennent trop concrètes, je me perds. Parlez-moi philo, parlez-moi en vers, mais surtout, ne me vendez pas de statistiques. De pourcentages. De tableaux Excel.
J’ai débuté ce blogue il y a plus de deux ans afin qu’il devienne mon ultime espace de liberté. L’endroit où je pourrais divaguer comme bon me semble. Voyager, même dans l’immobilité. Me permettre des notes dans la marge. Me faufiler entre les lignes. À ce moment, j’avais clairement envie de faire du choc des cultures ma niche principale. C’est toujours le cas. Rien ne m’allume plus que plonger dans l’inconnu et de le voir me renvoyer mon ignorance en pleine face. Le monde comme un grand point d’interrogation.
Comme je le dis souvent, je ne cherche pas forcément les réponses, mais j’ai besoin des questions. D’une part d’aléatoire. De sentir la machine à rêve s’emballer au détour d’une rue, au hasard d’une rencontre. De trouver l’équilibre sur le fil ténu qui sépare le possible de l’impossible. De tomber, souvent. De me relever, toujours.
D’oublier d’où je viens. De découvrir où je pourrais aller.
J’ai toujours permis à mon Taxi-brousse de dévier un peu de sa route et le ferai à nouveau. Mordue de ciné (même si je manque de temps), de culture et de bonne bouffe, je visite parfois d’autres univers le temps d’un billet (ou d’une série, selon). Pas question de m’emprisonner dans un carcan, même s’il porte le sceau de ma passion.
Seulement voilà, les offres de publicité, de partenariats et d’échanges se font de plus en plus nombreuses et je ne sais trop que faire de tout ça. Moi, j’écris. Je pense avec mon coeur, ma tête étant toujours fourrée dans les nuages. Je réponds parfois ; j’ignore souvent. Je ne parle pas votre langue. Je ne vois pas non plus l’intérêt de «courir la chance de gagner un voyage» en faisant de la publicité gratuite. J’accepte certaines invitations avec grand plaisir, en mentionnant chaque fois quand j’ai eu droit à certains privilèges. À chacun ses obsessions: la mienne, c’est la transparence.
Malgré tout, je jongle, je jongle… Est-ce si important, au fond, de développer un côté business?
19 Commentaires
Ça démontre ton grand talent de communicatrice, ainsi que l’intérêt du marché publicitaire. Il faut enlever quelque chose de nos têtes: « L’argent c’est MAL ! » Moi sans argent je n’ai ni d’aide à domicile, ni de technologie pour palier à mon manque d’autonomie.
Au mieux, partage les profits avec un organisme ?
Lâche pas M-Ju 😉
Vous savez, faire l’objet de pub ou en être le véhicule n’enlèvera aucun trait de la qualité de votre blogue.
Un excellent post sur le débat (en anglais et dans un blog de mode): http://kendieveryday.blogspot.com/2010/05/friend-friday.html
Marie-Julie,
Te lire est chaque fois un réel plaisir, et apprendre à mieux te connaître à travers tes billets, une joie sans cesse renouvelée.
Ta transparence est tout à ton honneur. Peu importe le chemin que tu emprunteras, nous serons nombreux, j’en suis convaincue, à t’accompagner. Parce que les gens de passion méritent l’attention. Et parce que les mots que tu chéris sont l’objet de mes amours aussi.
Continue sur ta lancée. Et qui t’aiment te suivent!
J’ai eu cette même réflexion. Je serais bien content de vivre de mon “espace-à-moi” sur le web mais j’ai aussi cette obssession, ce T.O.C même pour la transparence et l’honnêteté envers les gens qui consomment des petits bouts de “Yan Thériault”.
Je ne peux pas nier que mes plans d’exploration artistique incluent du “personal branding”. Mais les bénéfices que je compte en tirer sont collatéraux (nouveaux contrats d’animation, réalisation ou idéation).
Je sais que dans la communauté, certains blogueurs dissimulent de la publicité jusque dans leurs Tweets. C’est là que j’ai de la misère…
Food for the brain!!
Love you MJG!! Continue ton bon travail!
Oooh que je me pose aussi cette question!
J’apprécie mon blogue tel qu’il est, simple et sans revenus… mais il m’arrive aussi d’envier ceux et celles qui possèdent ce côté business et qui ont su tirer profit de leurs blogue.
Je crois vraiment qu’il est possible de le faire sans se dénaturer, tout en gardant sa transparence, mais demander moi pas comment franchir se pas! Je ne m’y connais pas, ni en chiffres.. ni en programmation!
@Alain: Je ne pense même pas que ces trucs-là seraient vraiment payants. Par contre, ça me ramène à me demander si je devrais accepter de vendre des espaces publicitaires sur mon blogue. Chose certaine, je veux conserver ma liberté éditoriale.
@Eurotrip Tips : Merci! J’irai lire l’article dès que possible.
@Mélanie: Oh! Merci! Ton petit mot me touche, t’as pas idée!
@Yan Thériault: Merci Yan!!! Moi aussi ça me rend dingue de voir passer tous ces billets/tweets sans aucune mention des avantages/cadeaux offerts…
@1capricieuse: Exactement! C’est le chemin pour mettre tout ça en place que je n’ai aucune envie de faire…
Suis-je naïve de croire que l’authenticité peut survivre à la pub? Et plus encore, de penser que ceux qui t’approchent savent déjà à quoi tu carbures ?
L’argent peut aussi être synonyme de liberté, c’est quand on obsède avec qu’il corrompt, non? Enfin, selon ce que je découvre en te lisant, fort agréablement d’ailleurs, je ne te crois vraiment pas à risque.
Bon jonglage!
Marie,
dans tes réponses, tu dis que tu veux conserver ta liberté éditoriale. A ce que je sache, c’est ton blogue. Si tu veux mettre de la pub dedans,c’est ton choix. Te connaissant, tu ferais surement une selection judicieuse qui te ressemble, qui va dans ta ligne de pensée. Par exemple, je me poserais de grosses questions en voyant des pubs de DODGE RAM sur ton blogue!!
Par contre, si c’est une publicité de voyage, là, je ne vois pas de probleme!
Tu es ton patron alors fais ce qu’il te plait!! Les gens ne cesseront pas de te suivre pour ca!!
En tous cas, moi je trouve tres plaisant de lire ton blogue (honnetement, je ne lis pas tout mais c’est normal, nous n’avons pas tout en commun) et je vais continuer a te suivre encore longtemps!!
Longue vie à Taxi-brousse (avec ou sans pubs)!!
L’indépendance, ça n’a pas de prix. As-tu vraiment besoin de ce 30$ par mois supplémentaire? Poser la question c’est y répondre.
Sylvain Robert m’enlève les mots de la bouche et je suis bien d’accord avec Alain. Les blogs monétisés ont tendance à être stigmatisés même s’ils offrent un contenu de grande qualité.
C’est ton blog et même si tu fais une pub (pour quelque chose que tu aimes, ça tombe sous le sens pour moi), tu continueras à dire ce que tu veux quand tu veux sur ton espace de liberté.
Exemple : Dans quelques temps je vais écrire un article sur un livre qui m’a beaucoup plu. Je mettrai plusieurs liens d’affiliation avec Amazon si les gens ont envie de l’acheter. Non seulement j’écris sur quelque chose que j’aime en disant exactement ce que j’en pense, le bon comme le mauvais, mais en plus je facilite la vie de mes lecteurs pour l’obtenir. Et au passage je me fais une petite commission sur chaque achat sans qu’il y ai répercution sur le prix de vente.
Il y a mille manières de faire de la pub sur un blog, il suffit juste de choisir celles qui nous conviennent, d’autant plus si tu as des offres à ne plus savoir quoi en faire.
Je reçois des offres tous les jours également et j’étudie chaque fois la proposition, le site, la réputation et je refuse la plupart du temps car ça ne me convient pas ou aussi parfois parce qu’ils payent très mal (ils nous prennent parfois pour des esclaves de l’écriture).
Autre exemple, quand je voyage je prend systématiquement une assurance. Pour avoir expérimenté un rapatriement, c’est pour moi une chose impérative. Je l’ai toujours pris au même organisme, ce qui m’a donné l’idée de leur faire une page dans le menu c’est l’onglet “assurance” (car ils sont très pro, pas cher, etc) et de faire un partenariat avec eux.
Dans cette exemple, je ne pense pas enlever de l’authenticité à mon blog. Je promulgue quelque chose qui me tient à coeur car j’ai des amis qui ont eu de gros problèmes en voyage, j’en parle d’ailleurs sur la page.
Merci pour ce moment de réflexion.
On pourrait jaser longtemps de la valeur de ce genre de partinariat (surtout pour la marque) mais comme toi je me permets de bifurquer un peu pour te dire à quel point je trouve ton blogue est un bel héritage pour ta fille qui pourra un jour relire ces textes et encore mieux comprendre sa mère. Quelle richesse. J’espère que tu trouves le temps de tout archiver – comme nous, elle se fera un plaisir de te lire et t’en sera reconnaissante.
Merci Michelle. Si tu savais à quel point ton petit mot me touche… Partir aussi souvent vient aussi avec une certaine culpabilité «d’abandonner» les miens. Ce que tu dis me permets de voir les choses sous un autre angle. Merci.
Le plus souvent dans les offres de partenariat/échange sur un blog, c’est la partie qui propose qui voit un gain pour son produit ou son entreprise. Demandes-toi à qui tu as envie de rendre service, ça va simplifier tes décisions devant ces propositions! 😉
Je comprends tes interrogations. Durant les 20 ans consacrées à l’organisation de congrès et colloques internationaux, j’ai reçu des centaines d’offres de fournisseurs. Ne voulant rien devoir à personne et étant moi aussi pour la transparence, j’ai toujours refusé et demandé que les % proposés soient imputés au client. Avec le recul je réalise que je suis la seule perdante. Pourquoi ? ce surplus de revenus n’aurait lésé personne, mais m’aurait permis d’être moins stressée dans mon quotidien.Tu fais un travail extraordinaire, pour lequel tu as travaillé fort! On n’arrive pas à ce que tu fais du jour au lendemain! Si tu n’aimes pas ou ne comprends pas techniquement ce que cela implique, demande à un autre qui sait et décide jusqu’où tu veux aller. Les sous servent a alléger le quotidien, pas devenir riche…
Je vais être égoïste et tu en feras ce que tu voudras. Le plaisir de te lire ou de voir tes photos est un voyage en soi (sans parler de ton côté gourmand). Demeure authentique!
Merci… C’est vraiment gentil. 🙂
[…] levée, la moitié des blogueurs voyages ont d’abord le sens des affaires, l’autre moitié a surtout un penchant artistique. Je peux écrire, faire de la vidéo, avoir plus de 12 000 abonnés sur Twitter et bien me classer […]
[…] (j’en ai notamment parlé dans le billet publié suite à mon premier TBEX en 2013 et dans «Fille de mots» en 2010), mais disons que pour les gens comme moi, qui font toujours passer le plaisir avant la business, […]
[…] chiffres m’ont toujours royalement emmerdée. Je suis d’abord une fille de mots. Encore aujourd’hui, je ne suis pas de celles qui se présentent à des rendez-vous de […]