Tout le monde veut écrire des livres. Le pire, c’est que tout le monde est persuadé de pouvoir le faire. D’être le prochain auteur à succès. Le secret le mieux gardé en ville – que dis-je? – du système solaire!
Seulement voilà, il y a la vie qui va. La vie qui vient. Et nous qui galérons dans le ressac.
Il y a les rêves mis de côté parce qu’il faut bien bouffer. Ceux qu’on met entre parenthèses le temps que les enfants grandissent. Ceux qu’on se convainc d’oublier parce que les années finissent par les diluer peu à peu. Si pâles, à côté des réalités fluorescentes du quotidien.
Il y a ceux, aussi, sur lesquels on tape jusqu’à ce qu’ils soient bien enfoncés au sol parce qu’on a trop peur de ne pas être à la hauteur de tout ce qu’on a pu imaginer. S’autoriser à rêver vient avec une pression terrible. Mieux ne vaudrait-il pas balayer tout ça sous le tapis plutôt que de risquer la chute libre? Ce n’est pas parce qu’on rêve très fort qu’on cesse d’être lucide.
Je suis entourée de gens inspirants. Certains osent m’embarquer dans leurs aventures, m’offrant ainsi de jolis coups de pied au cul. D’autres agissent comme bougies d’allumage, parfois sans même le savoir. Au détour d’une conversation, d’une info lancée de façon impromptue, hop! ça explose. Vous vous rappelez, les petits bonbons qui pétillaient en bouche au contact de la salive? C’est l’image qui me vient quand je pense aux idées qui se mettent à sautiller dans ma tête parce qu’un mot, une phrase ou une réflexion a reparti la machine.
À tous ces copains et copines, merci pour la confiance, les encouragements et les critiques constructives. Merci pour nos échanges, qui m’aident à réapprivoiser tranquillement mes rêves. Parce que c’est exactement ce qui se produit en ce moment: ils sont toujours là, mais ils sont retournés à l’état sauvage. Je n’ai pas la latitude nécessaire pour me lancer à leur poursuite avec l’intensité que je souhaiterais (surtout qu’ils galopent aux quatre coins de la planète, les salauds!), alors je leur donne des bonbons pour qu’ils reviennent vers moi… Petit, petit, petiiit! Par iciiiiiii!
7 Commentaires
Très bel article et tellement vrai!
un grand bravo pour cet article plein de vérites,
Les rêves n’en finissent plus de rêver. Même si vous en réalisez une partie, ce n’est jamais assez. C’est gourmand un rêve, il a des attentes à la hauteur de notre estime de soi. Il a des attentes de millionnaire.
Même si vous publiez un livre, vous allez vouloir vivre de votre plume et si vous gagnez 1000$, vous en voudrez 10,000$.
On n’en finit pas de rêver sa vie.
Merci Marie -Julie… pour les bonbons pétillants!!!
Je triche un peu en ramenant ici ce que tu viens d’ajouter sur Facebook : « Je ne crois d’ailleurs pas une miette les gens qui disent écrire uniquement «pour eux-mêmes». Qui écrit veut être lu. » Oui, sans doute, mais imagine la liberté si tu ne le faisais que pour toi. Tu aimes l’acte d’écrire, tu aimes les mots… fais-le d’abord simplement pour le faire. Comme si personne n’allait venir lire par-dessus ton épaule. Tu t’autoriseras peut-être des accès -ou des excès- desquels tu n’oserais pas t’approcher autrement…
@Jean-guillaume et @KUCERA MARIE ANNE : Merci!
@ClaudeL: Est-ce une raison pour s’empêcher de rêver? J’ai réalisé plusieurs de mes rêves et la plupart d’entre eux m’ont rassasiée. Je trouve important d’aller au bout de ceux qui sont là depuis l’enfance, qu’on met de côté en cours de route et qui reviennent nous hanter de manière récurrente… Et puis, il y a tous ces petits rêves qui s’ajoutent aux autres en cours de route et nous poussent à aller plus loin. Pour moi, rêver est extrêmement positif. C’est une invitation à passer à l’action: pas quelque chose qui doit nous plonger dans le gouffre des «si».
@Sylvie Rivard: Merciiiii!
@Lucie Octeau: On pourrait en parler longtemps… 😉