À 17 ans, alors que j’étudiais en journalisme au cégep de Jonquière, je disais à qui voulait l’entendre que je deviendrais clocharde. Par choix. Je m’imaginais seule avec mon calepin, mon crayon et mes idées, à sillonner le monde pour en capter l’essence. (Bien sûr, dans mes délires, il ne faisait jamais froid et tout le monde était gentil.) Une vie consacrée aux rencontres, aux péripéties et à la poésie. Vivre intensément pour écrire intensément.
Ces souvenirs me sont revenus en mémoire alors que je visionnais le documentaire d’Alison Murray, découvert sur Twitter grâce à Patrick Dion. En 2000, la jeune femme a réalisé exactement le genre de projet que j’avais en tête à l’époque (mais en images plutôt qu’en mots).
Captivant. Touchant. Marquant.
Une grande bouffée d’air (et de poussière).
Train On The Brain from Bob Billy on Vimeo.
(Observation: il ne faut ni porter ni lunettes, ni verres de contact, pour mener ce genre de vie.)
Aujourd’hui, j’avoue apprécier de plus en plus le luxe des hôtels où j’ai la chance de séjourner et la bonne bouffe. Mais j’envie encore (un peu) l’extrême liberté de ceux qui ont osé se délester de tout… sauf d’eux-mêmes.
P.S.: Maintenant, faut que je trouve le temps de voir Into the wild.
MÀJ 24 octobre: J’ai regardé Into the wild la nuit dernière. Bon film, mais qui ne m’a absolument pas fait rêver! La neige et le froid ne suscitent en moi que répulsion, et l’idée d’être seule en nature me donne des frissons dans le dos. Par contre, les rencontres faites sur la route, ça, c’est le bonheur. Un truc qui m’a agacée: on sent pendant tout le film que Chris/Alex fuit ses problèmes avec sa famille. J’en ai un peu marre de ce genre d’histoires. Le désir de voir le monde n’est pas forcément motivé par quelque chose de négatif. Il peut aussi être une quête, une curiosité, une envie de sortir de soi pour mieux «s’ancrer en soi-même». Ça, on ne le voit pas assez dans les films.
10 Commentaires
Audacieuse! Mais je ne pourrais jamais faire ça, j’ai trop peur des trains…
Avant de voir Into The Wild, je vais lire le livre de Jon Crakauer.
Ah oui! Si tu n’as pas vu Into the Wild, coure le louer! Ça ne remonte pas beaucoup le moral, mais c’est une belle leçon de vie.
Mise en garde avec Into the Wild:
Chaque fois que je suis pris dans le trafic en me rendant au boulot,
chaque fois que je regarde l’horloge et que 5 heures arrive donc pas vite.
Chaque fois que je vois les travers de notre société
Chaque fois que le quotidien me pèse….
J’ai juste envie de faire comme Chris McCandless et tout sacrer là….bon je changerais juste la fin du film, mais pour le reste, bonyeu que c’est donc inspirant…
Oui la fin du film, elle calme:-)
Into the wild, on l’a loué juste avant de partir en Europe le printemps dernier ! J’avais entendu parler de sa superbe trame sonore, et puis, le personnage principal fait un don à Oxfam ! 🙂 On a aimé les côtés “on the road” et “survie dans l’bois” mais moins la personnalité du gars et ses erreurs (sur wiki, on apprend qu’il a manqué de près de qques mètres des ressources importantes… Pas si futé. Il voulait aller là où rien n’était cartographié, mais ça n’existe plus ! Alors, il n’a pas apporté de carte !!!)
J’ai adoré ! Brûler ses papiers je ne pense pas que ce soit très recommandable, mais partir à l’aventure sac à dos : j’aime !
Peut-être qu’un de ces jours ce sera mon tour 🙂
A bientôt,
Franz
Chris McCandless était effectivement un personnage dur à saisir. Certains lui ont, peut-être avec raison reproché de fuir ses problèmes. D’autres ont également percu de l’égoisme. Les gens croisés au cours de son périple s’étaient attachés à lui et lui, était plutôt téflon. Paradoxalement, c’est en expérimentant à l’extrême solitude et indifférence qu’à la toute fin, il réalise que le bonheur n’est vrai que s’il est partagé. Je pense que toute son histoire en fin de compte est moins un désir de voir le monde que la quête d’une certaine rédemption.