Je suis en deuil. Cicso a annoncé la mort de la Flip, hier. Laurent Lasalle en parle sur Triplex ce matin. Je ne suis pas d’accord avec lui quand il écrit:
Pour avoir utilisé la caméra par le passé (j’ai l’ai achetée un samedi — je l’ai retournée au magasin le lendemain), je n’ai pas été impressionné par le résultat de la captation. Bien que la prise en main verticale de l’appareil soit confortable et naturelle, elle permet moins de stabilité qu’un téléphone maintenu horizontalement à deux mains.
Je pense que c’est avant tout une question d’habitude (et une habitude ne se crée pas en une soirée de test!). De choix de caméra, aussi. Perso, je fais des images beaucoup plus stables avec l’Ultra, qui est un peu plus massive (et lourde – il y avait aussi un stabilisateur d’image dans la dernière version). Mais je préfère malgré tout le modèle Mino, plus léger et avec une meilleure qualité d’image.
Par ailleurs, le fait qu’on puisse la tenir dans une main constitue un atout de taille pour quelqu’un comme moi qui prend souvent des photos ou des notes avec l’autre main. Hyper-utile en voyage ou dans un contexte de travail, quand on a pas deux heures pour faire le plan parfait. Bref, c’est avant tout une question de besoins. Et les miens, la Flip les comblait parfaitement (en complément avec mes autres compagnons de voyage comme ma réflex Canon).
Voici le courriel que j’ai envoyé à Laurent hier soir, quand il m’a demandé mes impressions:
Pour moi, la Flip a été une petite révolution. J’ai tourné plusieurs reportages avec des caméras semi-pro (Canon XL1, PD-150…) en Afrique et en Asie entre 1999 et 2002, mais même ces caméras étaient lourdes et intrusives. J’ai commencé à tourner de petits topos avec mon Nokia N95 il y a quelques années, en voyage, pour le plaisir (l’image était OK, sans plus). Mais c’est quand j’ai tenu ma première Flip que j’ai eu une révélation. Il était enfin possible de tourner des images de qualité avec une caméra qui passait totalement inaperçue! Non seulement la qualité est exceptionnelle (HD), mais les gens l’oublient. Elle a l’air si inoffensive…
Elle est rapidement devenue ma meilleure complice de voyage. Elle me sert à la fois de calepin de notes et d’enregistreuse. J’ai tourné toutes mes entrevues – mêmes celles qui ne sont pas destinées à être montées en reportages vidéos – des deux dernières années avec des Flip. Même pour un simple article, j’adore avoir l’image en plus du son, ça me permet d’avoir le body language de l’interviewé. Le son n’est pas terrible (il faut placer la caméra très près du sujet pour ne pas trop avoir de son ambiant), mais je suis arrivée à réaliser de petites vidéos de voyage qui me convenaient tout à fait pour une diffusion Web.
C’est aussi avec des caméras Flip que je tourne mes capsules Préfaces, sur les auteurs. Les gens l’oublient, c’est génial. Je la mets sur un minitrépied que je pose sur la table et on jase. Ça donne des entrevues beaucoup plus naturelles.
Je n’ai pas d’iPhone et même si j’en avais un, en voyage, je préférerais utiliser une Flip plutôt qu’un objet qui contient autant d’infos importantes (je suis parano: j’apporte toujours au moins deux Flip avec moi et deux appareils photo au cas où). Et puis, entre le prix d’un iPhone et celui d’une Flip, il y a quand même un écart de quelques centaines de dollars! Vraiment, je suis en deuil. J’attendais impatiemment le micro qu’on allait enfin pouvoir brancher sur les plus récents modèles. Dommage.
Je précise que les reportages que je tournais jadis avec des caméras semi-professionnelles étaient destinés à une diffusion à la télévision, alors que les images tournées avec la Flip me servent exclusivement pour le Web.
Ça m’enrage qu’on veuille pousser les consommateurs vers les téléphones intelligents. Oui, c’est fantastique qu’ils intègrent désormais de meilleures caméras. J’ai eu l’occasion de tester différents modèles au cours des dernières années et j’admets que c’est un gros plus pour les mordus de l’image comme moi. Mais je fais aussi partie de ceux qui croient qu’en mettant tous nos oeufs dans le même panier, on risque d’en casser quelques-uns (et d’être encore plus désemparé si l’on perd ou se fait voler ledit objet). La Flip convenait aussi très bien à de jeunes familles et à des ados qui souhaitaient s’initier à la réalisation. Son prix en faisait un «jouet» accessible à la masse.
Pour moi, c’est d’abord un appareil qui sert la spontanéité. Elle se dégaine en un rien de temps et ne demande aucun ajustement. Incomparable avec des appareils qui permettent de faire des images plus léchées (comme la Canon EOS 7 D qui me fait saliver depuis des mois). Besoins différents.
Par ailleurs, il semblerait que je ne sois pas la seule à m’intéresser à l’objet puisque tous les jours, des gens atterrissent sur ce blogue après avoir fait des recherches sur cette minicaméra. Ce billet a été vu à près de 8000 reprises à ce jour.
Billets où je fais mention de la Flip: Vos vidéos de voyage sont-elles «wow»? (25 février 2011), Cadeaux pour jet-setters (21 décembre 2010), La nouvelle Flip Mino HD: deux heures de bonheur (30 juin 2010), Je flippe pour la Flip (14 septembre 2009), Ce que je pense de la Flip Mino HD (3 juillet 2009)
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Très très déçue. Moi je l’adore ma Flip! 🙂
Bon, j’ai l’air d’avoir charcuté ta réponse! 😛
Pour ma part, quand j’ai essayé la MinoHD, c’était dans le cadre de PodCamp Boston. J’ai filmé plusieurs conférences dans la journée de samedi et dimanche, et j’ai vidé l’appareil à plusieurs reprises. Ce n’est donc pas une impression qui s’est faite en une soirée. Avoir pu bénéficier d’un mini trépied, je serai très certainement toujours propriétaire de l’appareil aujourd’hui.
J’ai remarqué que la majorité des propriétaires de Flip que je côtoie sont des femmes. Peut-être sont-elles mieux disposées à transporter ce genre d’accessoire n’importe où (pouvoir de la sacoche)? Pour ma part, je manquais de poche, le téléphone ayant priorité. Hmmm…
C’est vrai qu’elle est tellement cuuuuuute, la Flip! LOL Sérieusement, moi aussi de dois vider ma caméra très souvent en voyage. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’en traîne toujours au moins deux (avec capacité de deux heures chacune) avec moi! Mais avec un si petit prix, il faut bien qu’elle ait quelques failles.
Quant au trépied, il m’arrive de m’en servir pendant des entrevues (quand je veux que l’interviewé l’oublie et me parle directement), mais l’utiliser sur le terrain irait à l’encontre même de ses forces, soit la spontanéité, la rapidité et la simplicité.
P.S.: C’est normal de «charcuter» la réponse! Je voulais seulement ajouter le reste pour mettre en contexte. 😉 J’ai tellement parlé souvent de la Flip sur ce blogue et sur EnTransit.ca qu’il me semblait nécessaire de commenter sa fin…
J’ai fait des vidéos hallucinants en lumière naturelle, aux îles Turquoises. Un (grand) directeur photo, les voyant sur mon Mac, a flippé (fallait que je le place:-))) sur la qualité de l’image.
En intérieur, c’était forcément moins bien, mais avec une lumière d’appoint, ça “faisait la job”.
En deuil aussi. Grave.
🙂 Une caméra à si petit prix ne peut pas tout faire. Moi aussi je m’en sers surtout à l’extérieur. Triste, je suis!
Pour moi aussi, la Flip a été une petite révolution en mes habitudes vidéonumériques! Et je ne suis pas non plus d’accord car je n’ai pas de téléphone intélligent,et j’ ai investi dans un iPad avec la prétention de pouvoir me passer de téléphones intelligents tout en étant connectée! Et c’est justement là où la Flip est magique, un élément essentiel de ma panoplie de geekette! Verte…
Très triste, moi aussi j’adore ma Flip!! Elle est évidement moins stable qu’une caméra plus lourde, mais j’avais moi aussi constaté qu’elle passe souvent inaperçue… Vraiment un bel instrument à trimballer en voyage, je trouve!
Assez d’accord dans l’ensemble et je trouve qu’encore aujourd’hui, les pockets cams restent des outils fort pratique. Je pense d’ailleurs que les smartphones ne sont pas la seule cause de la fermeture du service par Cisco (http://ow.ly/4zxRB) et il me semble qu’on avait eu un bref échange sur Twitter à ce sujet.
Bref, c’est bien dommage, heureusement qu’il y a encore Kodak !
Quand j’ai vu la nouvelle hier, j’ai immédiatement pensé à la belle Marie Julie. C’est toi qui m’as fait rêver la première fois où j’ai lu un de tes reportages sur la Flip. J’ai toujours voulu tourner avec quelque chose de léger. Malheureusement, ma dextérité a fait qu’il était trop difficile pour moi d’actionner les boutons de la Flip, je viens tout juste de recevoir la Play Touch de Kodak (avec télécommande en option). Avec JACO bientôt dans mon quotidien, la vie vient littéralement de tourner à 180° !
Après avoir longtemps hésité entre la Flip Mino et la Kodak Zi8, avant de partir en voyage. Mais j’ai choisi la dernière. la Zi8 possède une entrée pour un micro. Quand je veux une meilleure qualité de son et que les conditions me le permettent (pour un “stand up” ou une entrevue) je branche un micro-cravate. Super pratique. La qualité d’images est comparable à la Flip.Je suis tout de même déçue de la fin de la Flip, précurseur des pockets cams. Il y avait une bonne compétition entre les compagnies et ça les poussait à s’améliorer.
J’aime ton billet, mais ta photo, je la trouve tellement énergisante ! 🙂