Parmi les personnages de mon enfance qui auraient pu aspirer au titre de «meilleur ami», Jim Hawkins de L’île au trésor, Sébastien de Belle et Sébastien, D’Artagnan, Tom Sawyer et Huckleberry Finn se retrouvaient en tête de liste. Je m’imaginais très bien prendre la place de Tom pour accompagner Huck en radeau. J’aimais aussi l’idée d’aller le retrouver dans sa cabane perchée dans les arbres, rêve ultime de mes 8 ans. Il faut dire qu’à cette époque, ma mère n’avait qu’à lever les yeux au ciel pour me trouver : j’étais toujours suspendue à l’un des arbres du voisinage.
Le temps a passé. Je ne grimpe plus aux arbres, j’ai de terribles vertiges et je préfère la ville à la campagne. J’ai perdu toute trace de témérité (du moins, en ce qui a trait aux aventures extrêmes). Grimper à un arbre? L’idée met en branle une série de scénarios potentiels qui se terminent généralement dans un hôpital. Constuire un radeau? Je tombe en burn-out rien qu’à penser à tout le boulot à abattre. Est-ce cela vieillir? Devenir une espèce de pâte molle qui préfère les cinq étoiles à l’aventure avec un grand A?
Que nenni! Malgré ma phobie des rongeurs, des ours et des chauve-souris, j’irai dormir dans la forêt. Grimper aux arbres? Nah. Mais dormir dans une cabane accrochée à de gros troncs bien solides, pas de problème.
C’est ainsi que j’ai mis le cap sur le Parc du Cap Jaseux, au Saguenay, en compagnie de ma mère et de ma fille de quatre ans.
P.S.: Je me demande ce que serait devenu Huckleberry Finn s’il avait réellement existé. Travailleur de la construction? Organisateurs d’excursions? Chercheur d’or? Banlieusard pépère? Ermite? Itinérant? Et Tom Sawyer?…
D’autres articles sur les cabanes dans les arbres rédigés au fil des ans: Ma cabane (Ewok) au Canada, Villas de luxe juchées dans les arbres, Des vacances dans les arbres et Un resto perché dans les arbres.
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