Ce matin, j’étais à l’émission Médium Large de la Première Chaîne de Radio-Canada avec Paul Arsenault, titulaire de la Chaire de tourisme Transat, directeur du Réseau de veille en tourisme et professeur en gestion des entreprises et des organismes touristiques, pour parler de tourisme de misère, de tourisme sombre et de tourisme religieux. En complément d’info, je partagerai simplement quelques réflexions.
Tourisme de misère: d’abord, voici l’article auquel je fais référence dans la chronique. J’ai beaucoup aimé suivre la journaliste dans ses questionnements et ses pistes de réponses. Pour moi, ce type de tourisme soulève forcément un débat éthique. Mais si, comme l’expliquait Paul Arsenault pendant la discussion, les retombées sont positives pour les communautés, pourquoi pas? Je doute par contre qu’elles le soient toujours… Et j’ai encore du mal à trancher quand vient le temps de prendre position, même après quelques années de réflexion sur le sujet.
En 2010, j’ai fait une chronique sur ce type de tourisme à la Première Chaîne. Mes notes sont ici.
Tourisme sombre: je ne suis pas naturellement attirée par ce type de tourisme. Visiter un cimetière? Beaucoup moins palpitant pour moi qu’aller prendre le pouls d’une ville bien vivante! Par contre, je pense que quand on s’intéresse à un peuple, pour essayer de mieux le comprendre, il est nécessaire de chercher les raisons de ses cicatrices plutôt que de faire semblant qu’elles n’existent pas. C’est pour cette raison que j’ai regretté de ne pas m’être rendue sur les lieux marquants du génocide cambodgien lors de mon séjour au pays en 2002. Cela ne m’a toutefois pas empêchée de poursuivre les lectures et réflexions à mon retour.
Un article de la section Le Plus du Nouvel Observateur qui a retenu mon attention: Le génocide khmer vu par une touriste. Aussi: une analyse sur le tourisme sombre du Réseau de veille.
Tourisme religieux: je lançais à la blague que j’avais l’impression que la moitié de mes amis Facebook s’étaient rendus soit dans un monastère, soit dans un ashram au cours des dernières années. J’exagérais, bien sûr, mais il est vrai qu’on entend de plus en plus parler de ces retraites. Étaient-elles simplement cachées auparavant parce que moins bien vues? Des livres/films comme Eat, pray, love ont-ils donné envie aux gens d’explorer leur spiritualité? Ont-ils plutôt permis aux adeptes de sortir du placard? La grande popularité du yoga a-t-elle donné envie aux gens de poursuivre leur quête spirituelle? Simple effet de mode ou vague de fond?… Difficile de répondre à ces questions. Chose certaine, le tourisme religieux au sens large est en forte croissance, comme en témoigne cette analyse du Réseau de veille en tourisme.
MÀJ 28 juillet: Quand je parlais de sites qui permettent de mieux comprendre l’impact du génocide au Cambodge, je ne parlais bien sûr pas de ça.
Pour entendre la chronique, par ici.
Aussi: chronique de la semaine dernière sur les mauvais touristes.
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