Whistler quatre saisons

Whistler a beau être l’une des meilleures stations de ski d’Amérique du Nord, il n’est pas nécessaire d’être adepte de sport de glisse pour tomber sous son charme. Avec sa centaine de restaurants, ses 200 boutiques et ses 25 spas, elle a aussi de quoi ravir les épicuriens.

La route qui relie Vancouver à Whistler en met plein la vue. Qu’on choisisse de se rendre en voiture, en autobus ou en train, impossible de ne pas s’extasier devant le paysage qui défile. Je défie d’ailleurs quiconque de ne pas dégainer son appareil photo toutes les 10 minutes (à moins d’être au volant)!

Après avoir longé Stanley Park, nous quittons la ville. Les gratte-ciel cèdent la place aux conifères. Lors de mon dernier passage, en 2008, l’autoroute Sea to Sky était en construction en prévision des Jeux olympiques. Maintenant, la circulation est beaucoup plus fluide. Environ deux heures sont nécessaires pour arriver à destination.

La baie Howe donne au mot «pittoresque» tout son sens. Avec leurs pics dans les nuages, les montagnes du chaînon Tantalus nous font lever les yeux vers le ciel. Même l’été, elles arborent fièrement leur coiffure hivernale. Afin de profiter du panorama, je vous recommande fortement de vous asseoir du côté gauche dans l’autobus ou le train (droit, quand vous entrez!).

Whistler. C’est ici que les athlètes de tant de pays ont défilé en 2010. On distingue clairement des traces de leur passage. Il est par exemple possible de s’initier au bobsleigh sur les pistes construites pour les Jeux. Dans la vallée Callaghan, les visiteurs peuvent profiter des nouvelles installations sportives, notamment la structure pour ski nordique de classe internationale.

Les médias se sont beaucoup moqués du climat doux qui a compliqué la tenue des épreuves olympiques, mais saviez-vous qu’il est possible de faire de la planche à neige en plein mois de juillet sur le glacier Blackcomb? Le matin, en sirotant un café sur l’une des terrasses du village, on voit ainsi défiler des cyclistes et des planchistes de tous âges.

Le spa Scandinave

Qu’on soit sportif ou non, une visite au spa scandinave offre une agréable transition entre la ville et la montagne. Je m’y rends à peine sortie de l’autobus dans lequel je suis montée à l’aéroport de Vancouver.

Le chauffeur de taxi me dépose à l’entrée d’un sentier. «Je dois marcher dans la forêt pour m’y rendre?» Il opine. Je m’enfonce doucement en sifflotant. Je suis à Whistler après tout, village où chacun a une histoire d’ours à raconter.

Aucun ours à l’horizon. Je profite de deux heures de pure détente, alternant entre le bain de vapeur et le bassin d’eau froide. Entourée de fleurs multicolores, je me dis que l’endroit doit être tout aussi charmant recouvert de neige. Mais pour l’instant, le mercure frise les 30 °C.

Repas cinq services, vodka et champagne

Ce soir-là, je passe à l’autre extrême en pénétrant dans la Vodka room du restaurant Bearfoot Bistro. Vêtue d’un manteau Canada Goose et d’un bonnet de fourrure prêtés par la maison, je déguste diverses vodkas dans cette pièce maintenue à -40 °C. Ma favorite? La Zubrówka, vodka polonaise distillée à Białystok.

Le repas que je déguste ensuite me fait encore plus tourner la tête. Dès les premières bouchées, je comprends pourquoi la chef Melissa Craig est une célébrité dans les parages. Ceviche de morue noire, soupe froide de concombres au gin et au yogourt, pieuvre farcie au homard, agneau braisé… Aucun remords pour toutes les calories ingurgitées ce soir-là.

Les vins mariés aux plats – la plupart canadiens – me ravissent aussi, notamment le Blue Mountain brut rosé et La Stella, Moquato d’Osoyoos.

Le propriétaire du restaurant, André St-Jacques, est reconnu pour deux choses: son sens de la fête et le record Guinness du plus grand nombre de bouteilles de champagne sabrées en une minute, qu’il a établi en 2005 (21 bouteilles [il a été battu depuis]). Il nous emmène à la cave, où il nous explique la manière de faire sauter le bouchon à l’aide d’un sabre, tout ce qu’il y a de plus spectaculaire.

Je ne me livre pas à l’exercice cette fois-ci mais, deux jours plus tard, devinez comment je conclurai ce séjour de rêve? En apprenant comment sabrer le champagne avec un ski! Une expérience réalisée grâce à la complicité du sommelier du restaurant Wildflower de l’hôtel Fairmont Chateau Whistler et qui m’a laissée extatique pendant tout le reste du repas. Je n’ai peut-être aucune aisance avec ces machins aux pieds mais, dans la main, le ski s’est transformé en baguette magique!

Qui veut des bulles?

PRATICO-PRATIQUE:

• Budget: Pour bien profiter de Whistler, mieux vaut délier les cordons de la bourse. En plus des activités sportives, on trouve de nombreuses (et excellentes) tables ainsi que des boutiques.

• S’y rendre: Avec le Rocky Mountaineer, le trajet dure trois heures et demie. En autobus, il faut compter environ deux heures et demie (quelques arrêts sont prévus). À noter qu’une navette part directement de l’aéroport. Info: www.rockymountaineer.com et www.whistler.com/shuttle

• Où se sustenter: Il faut absolument s’arrêter au Bearfoot Bistro. Trois autres restos où vous devez faire escale: Araxi Restaurant + Bar, Alta Bistro et Wildflower, à l’hôtel Fairmont Chateau Whistler.

• Quand y aller: Toute l’année! De nombreux événements et festivals ont lieu régulièrement. La saison de ski débute en novembre et se termine en mai, mais il est possible de skier sur les glaciers pendant l’été. Pour les meilleures séances de ski sur poudreuse, janvier et février sont recommandés.

• Incontournable: Peak 2 Peak, le téléphérique qui relie les sommets Whistler et Blackcomb.

• Bouffe en plein air: Si vous passez dans le coin en juillet ou en août 2013, le restaurant Araxi vous invite à un repas gastronomique en plein air dans le cadre de la Longtable Dining Series. Inspiré d’Outstanding in the Field, initiative lancée par un chef américain afin de promouvoir le travail des agriculteurs et les produits régionaux des coins de pays visités, la Longtable Dining Series d’Araxi promet de ravir vos papilles dans un lieu idyllique. Le chef exécutif du restaurant, James Walt, concocte des menus quatre services selon les produits de saison. Pour plus de détails, contactez les responsables par courriel: longtable@araxi.com. Info: www.araxi.com/longtable.html et outstandinginthefield.com.

Si vous passez dans le coin en novembre, le festival Cornucopia, consacré à la gastronomie et au vin, est à surveiller.

• Pour plus d’information: www.whistlerblackcomb.com

Le saviez-vous?

• Depuis l’été 2012, les mordus de vélo de montagne expérimentés peuvent dévaler les pistes de Top of the World, où ils peuvent emprunter des sentiers inaccessibles aux skieurs, l’hiver. Les pistes sont ouvertes de la fin juillet à la fin septembre, selon les conditions.

• Whistler Blackcomb a été élue meilleure station de ski d’Amérique du Nord par Skiing Magazine.

• 
Avec ses 3 307 hectares (8 171 acres), c’est 
le plus grand domaine skiable d’Amérique du Nord.

• Les mordus de ski peuvent aussi prendre un hélicoptère pour découvrir des pistes vierges. L’héliski permet d’ajouter 175 000 hectares à son terrain de jeu.

(Ce reportage a d’abord été publié dans le magazine Fuga destination spa à l’automne 2012.)

J’étais l’invitée de Tourism Whistler et hébergée au Fairmont Chateau Whistler. Ce voyage a été réalisé en juillet 2012.

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