Je viens d’apprendre la mort d’Annick, une amie du secondaire. Cancer du foie. Il s’est écoulé seulement quelques semaines entre l’annonce du diagnostic et la fin. Elle avait quatre enfants âgés de 3 à 12 ans.
«Je veux voir la forêt amazonienne!» En apprenant son décès, j’ai bien sûr pensé à sa famille. Mais c’est cette phrase prononcée par l’ado qu’elle était dans le cadre d’un concours d’art oratoire où on nous demandait de nous présenter qui revient en boucle dans ma tête. «Je veux voir la forêt amazonienne!…»
À l’époque, son désir de voir le monde m’avait beaucoup impressionnée. Je la trouvais si aventurière! Pour moi, voyager semblait tellement inaccessible que l’idée de voir Paris un jour me suffisait.
Annick n’aura jamais vu la forêt amazonienne.
Ça me rend dingue.
Dingue de revoir cette adolescente pleine de rêves laissés en suspens.
Dingue qu’elle n’ait pas pu les partager avec les quatre petits êtres qu’elle a mis au monde.
Dingue d’imaginer que quand ils auront à leur tour 15 ans, elle ne sera pas dans la salle s’ils participent à un concours d’art oratoire.
La mort, c’est toujours trop tôt.
Alors pourquoi attend-on autant pour vivre, bordel?
MÀJ 2 avril, 14h45: Je viens de voir que Mylen Vigneault, avec qui je suis aussi allée au secondaire, a publié un billet sur Annick intitulé Les parents ne devraient pas mourir. Hyper-touchant.
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20 Commentaires
Ce post me bouleverse…Je ressens cette urgence de vivre et de tout voir et pour certaines raisons, j’ai «dû» pour un temps rester en attente d’un meilleur moment pour m’envoler.
(Je lis les blogues et je remplis un carnet. Ma tête est remplie d’idées et d’images.)
Je crois que la vie est une suite d’événements à laquelle on réagit comme on peut. J’imagine qu’à chaque fois qu’un «événement» se présente on tente d’y faire face de son mieux, de prendre la meilleure décision et qu’au final, c’est comme ça qu’on se la crée notre vie. Même si on a un beau plan dans notre tête de ce qu’elle sera…La Vie, c’est peut-être la grande trame, mais aussi les petites trames du quotidien ? Qui sait.
Mes condoléances à toi et à la famille.
J’ai toujours ressenti cette urgence, moi aussi. C’est presque maladif. Pourtant, chaque fois que quelqu’un décède, j’ai l’impression de ne pas vivre assez intensément… L’idée de ne pas avoir le temps de faire/voir/vivre/aimer tout ce qui me tient à coeur me rend complètement dingue.
Ouffff quel tristesse mais surtout quel boost a me dire *Let’s Go fille avance* je suis survivante a un cancer du foie a 30 ans avec 1 fille de 2 ans et un gars de 4 ans et maudine qu’aujourd’hui je revois la chance que j’ai d’etre la. Oufff les larmes coulent, je pense a vous tous et plein de belles ondes positive a vous tous XXXXXX
Si tu savais à quel point ton commentaire me touche… et m’encourage. Le cancer ne gagne pas toujours. On l’oublie, à force de voir les gens tomber autour de soi. Profite, profite! 🙂
Ton article et les commentaires précédant le mien me bouleverse aussi… J’aurai 40 ans bientôt et je ressens une urgence de vivre quasi maladive. Comme toi, j’ai plein de choses à faire/voir/découvrir/aimer… Qu’est-ce que j’attends pour être enfin MOI!
Mais oui, qu’est-ce que t’attends? 😉
😛
Avec la mort récente de Taylor, mort debout en faisant du pouce au Tchad, frappé par une voiture, que puis-je dire sinon qu’il justifie ma soif de rêves ? De me battre contre tous les obstacles entre les défis et moi ? 8 enfants du côté de ma mère, 6 cancers. Je peux pas prendre le risque de ne pas Vivre, je m’en voudrais à mort…
<3
🙂 XX
Touchante Marie-Julie…Vivre au mieux oui, chacun selon ses principes, goûts, valeurs. J’ajouterais: ne pas attendre l’inéluctable pour dire aux gens, familiers ou non, tout le bien qu’on pense d’eux. Pendant qu’ils peuvent réellement l’entendre et l’apprécier!
Merci Marie… P.S.: Je t’aime! XX
On vit ici et maintenant. Il faut pas l’oublier.
Sympathies à toute la famille et amis. Triste.
Triste…Il y a quelques années j’ai lu: Mon coeur s’appelle Amazonie, d’ Anne-Sophie Tiberghien et je n’ai jamais perdu le goût de voir cette forêt Amazonienne. À 54 ans, je sens que le temps presse, je recommence à voyager, à apprécier la vie, les gens, tout ce qui m’entoure.
Merci pour ce billet. De la part de Pascale, la soeur de Annick
Toutes mes sympathies! On est une gang sous le choc… On pense très fort à elle, et à vous. XX
Très beau billet. Simple et touchant.
Merci
8 jours après le décès d’une amie d’enfance, j’achetais mon premier billet d’avion pour le Sénégal…voyage que je voulais faire «l’année prochaine». En m’offrant ses sympathie, un ami originaire du pays de la Teranga m’avait glissé à l’oreille: «MP, c’est cet année que ca se passe, pense à tout ce que Roxanne n’a pas fait parce qu’elle remettait à l’année prochaine». le 28 juin 2009, je découvrais un pays où les gens vivent un jour à la fois, où on prend le temps…