«C’est important de vivre maintenant. On ne sait jamais ce qui peut arriver.» Ce n’est pas moi qui le dit, mais mon médecin. Rassurez-vous, je vais très bien. Mais avec tous les cas de cancers (dont elle et lui) et de maladies chroniques autour de moi (sans parler des morts qui restent inexpliquées – pourquoi?…), disons que plus que jamais, j’ai besoin d’être rassurée sur l’état de ma santé.
Chaque fois que je pense à la mort, je me demande comment je pourrais arriver à vivre encore plus fort. Je suis déjà bien ancrée dans le présent (des REER, c’est quoi, ça?). Je baigne constamment dans l’intensité, trop dans l’intensité. Mais à force de voir la Grande Faucheuse rôder, j’en viens à me questionner. Et si j’étais en train de passer à côté de quelque chose?
Il y a toutes ces contrées que je rêve de visiter. J’ai beau rester consciente que je n’aurai pas le temps de voir toutes les destinations qui m’appellent, cette idée me rend complètement dingue. Il y a ces romans qui me hantent depuis l’adolescence et que je regrette tant de ne pas avoir déjà écrits (comment arriver à les écrire alors qu’on est si occupé à vivre?). Il y a bien sûr les miens, que je veux aimer le mieux et le plus longtemps possible. Ça, pas question de passer à côté.
Et il y a la réalité. Dettes et comptes à payer. Les deux mots que je déteste le plus au monde. Les ultimes entraves à la liberté. Je ne rêve pas d’être riche: juste d’avoir la crisse de paix pour vivre pleinement.
Je n’ai jamais supporté l’idée de la mort. Mais ce n’est pas «l’après» qui m’inquiète. C’est quitter la vie.
P.S.: Mon médecin m’a aussi dit que je fais bien de voyager autant. Et de boire du lait au chocolat après avoir joggé. 😉
P.P.S.: Désolée pour le sacre, Maman!
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7 Commentaires
Wow! cette phrase: Je n’ai jamais supporté l’idée de la mort. Mais ce n’est pas «l’après» qui m’inquiète. C’est quitter la vie.
C’est exactement comme ça que je me sent, mais je n’étais pas capable de le mettre en mots…
Merci pour ce beau post!
hello… je ressens pareil et ce depuis quelques années, après avoir perdu des gens de ma famille et des amis, trop vite.. depuis je me suis toujours promise de vivre un maximum pour ne jamais regretter … et malgré tout ça et toutes ses thérapies comportementales que j’ai étudiées ou ces exercices en développement personnel, je n’ai qu’une envie vivre une vie riche en émotions, en rencontres, voyager et je n’arrive malheureusement pas à avoir cette force à tout quitter pour vivre mon rêve car trop attachée à cette Peur de l’échec … et la situation financière biensur… donc voilà, pour avoir été hypocondriaque également et avoir encore quelques doutes sur ma santé (disons que je sais ce que je pourrai faire pour aller mieux), il y a toujours un mais… que je rêve de briser.. j’y arriverai, un jour! Merci pour ce post qui m’a réouvert les yeux… et belle vie à toi!!
«Et si j’étais en train de passer à côté de quelque chose?»… L’éternelle question qui ne cesse de me gruger. Partant du principe que vivre c’est faire des choix et que faire des choix c’est inévitablement «passer à côté de quelque chose», plus ça va plus je suis grugée d’un côté et remplie d’expérience et d’expériences de l’autre. Et j’y pense, plus le poids de l’expérience prend de l’ampleur et plus la légèreté de ce qui est grugé devient lourde. Donc j’essaie de moins penser… Et de plus vivre avant que la vie ne me quitte (parce que c’est pas moi qui vals la quitter)…
***Et QUAND j’y pense…
J’ai adoré! Pour ma part, j’ai eu le «réveil» l’année dernière quand j’ai perdu une partie de ma vision et que les médecins me faisaient passés tests après tests pour savoir qu’est-ce qui se passait avec mon corps. Depuis, je vis moins vite mais je vis mieux et je profite de tout… La vie c’est fragile et tellement fort à la fois. J’adore ton blogue 🙂
J’ai l’impression de me reconnaître dans tout (ou presque) ce que tu dis. Tout à fait d’accord !!!
[…] je suis là, maintenant, dans l’intensité de cette vie-ci. Et j’en profite – vous dire à quel point j’en profite ! – parce que je sais, justement, […]