Une escale de six heures à Philadelphie en route vers Tampa, en Floride? Chouette! Pas assez pour explorer la ville à ma guise, mais suffisant pour goûter à un grand classique: le fameux Philly cheesesteak.
Mon choix s’arrête rapidement sur deux lieux hautement touristiques situés l’un en face de l’autre (pratique!), au bout du marché italien: Pat’s et Geno’s. Tous deux sont ouvert 24 heures par jour, sept jours sur sept. Depuis une trentaine d’années, ils se livrent une lutte sans merci pour prouver qui est LE VRAI king du cheesesteak sandwich (enfin… je n’en ai aucune idée, concrètement, mais j’aime l’intensité dramatique de la phrase – à lire à voix haute avec une voix très grave).
Même si le premier a ouvert ses portes en 1930 et le second en 1967, tous deux affirment avoir été le premier à avoir eu l’idée de mettre du Cheez Whiz sur la viande. Un peu comme Roy Julep à Drummundville et Le Lutin qui rit à Warwick avec notre poutine, quoi. Il y a des batailles plus importantes que d’autres.
Premier arrêt: Pat’s king of steaks
Il suffit de lire l’enseigne qui se trouve au-dessus du comptoir de commande pour réaliser rapidement qu’on a affaire à une grande pointure de l’humour. «How to order a steak» aurait été écrit par un certain I. M. Hungry. Hum.
Une fois les instructions digérées (*inspiration I.M. Hungry*), on nous invite à répéter pendant qu’on fait la queue. Je n’ai pas mémorisé les instructions, mais je balbutie un «no onion» qui doit être suffisamment clair puisque mon repas atterri devant moi en moins d’une minute. Vous avez dit «fast-food»?
Je déballe le sandwich pleine de scepticisme. Vais-je vraiment engouffrer ce machin au Cheez Whiz, moi l’accro du «vrai» fromage?
Je pense à notre poutine, peu «ragoûtante» pour la plupart des étrangers. Je fixe les photos des multiples célébrités affichés tout autour du stand et je prends une bouchée. Puis une autre. Et une autre… Pas mal du tout, ce truc. Bien gras et tout sauf élégant à manger, mais… comestible. La viande est plutôt savoureuse. Le pain passe suffisamment inaperçu pour qu’on se concentre sur son contenu. Le Cheez Whiz? Ben c’est du Cheez Whiz… FULL Cheez Whiz. Tout à fait dans le ton.
Observation: je suis loin d’être la seule touriste dans les parages. Les «clics!» retentissent tout autour de moi. Et j’entends plusieurs conversations en français.
2e escale: Geno’s steak
Je traverse la rue pour me diriger vers la plus clinquante des deux enseignes, comme tant d’autres visiteurs (non, mon exercice comparatif n’a rien d’original!). Ici aussi, les célébrités sont à l’honneur. Entre les Backstreet Boys et les badges de policiers (ils semblent avoir choisi leur clan, si je me fie à la collection exposée), le ventre déjà plein, je saisis ma moitié de sandwich.
Première constatation: le pain est complètement différent. Moins «sous-marin», plus sucré. La viande est moins dégoulinante de gras et le Cheez Whiz, plus discret.
Même s’il est décédé en 2011, Joey Vento, qui a lancé ce comptoir, semble omniprésent. Sa bouille est exposée un peu partout (notamment chez un concessionnaire de motos). Une recherche rapide me démontre qu’il est devenu une célébrité locale. Même The New York Times a fait un papier sur lui lors de sa mort! Pour l’anecdote, l’homme a appelé son fils Geno à cause de son resto. Non, pas l’inverse…
Première bouchée: hum… je préfère Pat’s. Deuxième: idem. Après cinq ou six, je commence à douter. Il faudrait que je retourne goûter au premier! Mais ce sera pour une autre fois, il me reste encore quelques heures pour déambuler dans la ville (et, accessoirement, digérer cet envoi massif de calories).
3e escale: le marché italien
Est-il vraiment italien, ce marché? Il me semble y voir plusieurs chinoiseries au passage en tout cas. Je navigue entre les étals de fruits et l’expositions de poissons et crustacés avant de demander mon chemin à une vieille dame. «Vous devriez aller de ce côté, m’indique-t-elle. Vous pourrez ainsi voir la partie historique de la ville.» Témoin de la conversation, une jeune femme marche quelques pas à mes côtés. «En allant plutôt à gauche, vous arriverez au centre-ville. Vous pourrez par exemple y faire du shopping.»
Ma paresse l’emporte: centre historique, un peu moins loin, ce sera. Après une pause «boulot» au Starbuck (je sais, je sais…), je me remets en route.
4e escale: 4th Street
En fait, ce n’est pas vraiment une escale. C’est la rue que je décide d’emprunter pour me rendre dans la partie historique. «Francis Johnson (1792-1844) – America’s first native born master of music lived here», m’indique une plaque commémorative devant le numéro 65.
Une femme portant le voile intégrale assise dans un escalier m’observe. Je lui souris et poursuis ma route, résistant à la tentation de lui demander si je peux la prendre en photo. Surprenante rencontre après les néons de Geno’s et l’animation du marché.
Le quartier est plutôt joli et coloré.
Le temps file. Le reste de ma promenade se fera en taxi, avant de retourner à l’aéroport.
J’aperçois le city hall. Puis, je repère la queue pour voir la Liberty bell, symbole de l’indépendance américaine. J’aurais bien aimé la voir de plus près (la cloche, pas la queue!). Mais ce sera pour une prochaine fois. J’ai un avion à prendre…
P.S.: Sarah a elle aussi publié un billet sur Philadelphie l’année dernière, dans lequel elle présente sa liste de choses à faire si vous disposez de quelques jours.
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