Pendant huit jours, j’ai navigué à bord de L’Austral, magnifique navire de la Compagnie du Ponant, en compagnie de ma fille de six ans et demi. Nous avons quitté Athènes le 9 août et sommes débarquées à Venise le 16 août. Au programme, trois pays: la Grèce, la Croatie et l’Italie. Les escales: Itea, Otrande (nous accosterons finalement à Brindisi pour des raisons météorologiques), Dubrovnik, Mljet, Trogir et Rovinj, avant de débarquer à Venise.
Une croisière à bord d’un paquebot comme L’Austral n’est pas à la portée de toutes les bourses. À titre d’exemple, notre séjour s’élevait à plus de 3000$ sans les taxes et les billets d’avion. Une fois à bord, on constate toutefois rapidement qu’on se trouve dans un monde à part.
D’abord, accueil et service sont impeccables. Dans les restaurants – où l’on mange divinement! – le personnel est affable, généreux et souriant. Plusieurs se souviennent même de nos noms. Idem au bar (pas que j’y ai passé beaucoup de temps, hein;-).
Les cabines sont assez grandes pour qu’on ait pas envie de jeter nos cochambreurs par-dessus bord après une nuit ou deux. Il y a bien sûr différentes catégories. La nôtre, une «deluxe stateroom», répondait parfaitement à nos besoins. Nous avons aussi bien profité de notre balcon.
Détail important: le lit! Si confortable qu’on peine à le quitter. Ajoutez à cela le bercement des vagues et vous pouvez envoyer Morphée au chômage. L’insomniaque que je suis a dormi comme un bébé pendant tout le séjour, particulièrement quand la mer était agitée (non, je ne souffre pas du mal de mer).
Comme il faut bien s’occuper entre les escales, plusieurs activités sont proposées: observation des étoiles (précédée d’une formation pour savoir les reconnaître), conférences, cours de danse, jeux de cartes, spectacles, bingo… Sans oublier la salle de sport, la piscine, le hammam et le spa Sothys, qui propose des soins très variés.
Ayant opté pour une croisière «famille», des activités destinées aux enfants et les ados ont été ajoutées au programme habituel. Entre le théâtre, la danse, les activités manuelles, la confection de pizzas (!) et les soirées ciné, les jeunes passagers ont eu peu de temps pour s’ennuyer. Ils ont aussi pu visiter la passerelle et poser des questions au commandant Roger Van Damme, qui s’est prêté au jeu avec un plaisir évident.
Des excursions de groupe ont aussi été organisées à quelques reprises pendant les escales. Ma fille a même refusé de m’accompagner lors d’une visite parce qu’elle voulait absolument rester avec ses nouveaux copains. Il faut dire que l’équipe d’animation est exceptionnelle. Le dernier jour, les parents ont même eu droit à un spectacle et une exposition des oeuvres confectionnées à bord!
Tout au long de la croisière, le directeur Frédéric Jensen signale les différents points d’intérêt aux passagers. Nous avons pu, par exemple, admirer les bouches de Kotor, au Monténégro.
Il est possible de prendre aux excursions proposées (on les achète à la pièce, une fois à bord). C’est là mon seul bémol: on ne sait jamais d’avance si le guide qui nous accompagnera sera à la hauteur l’investissement. Certains détestent les visites guidées. Moi, je les adore. Un bon guide arrive à me faire voyager dans le temps. Il me fait voir des choses qui n’existent plus, m’aide à comprendre des détails qui m’échapent, me transporte grâce à ses récits et anecdotes. J’ai apprécié la plupart des visites, mais j’aurais préféré découvrir Dubrovnik en solo plutôt que de passer autant de temps dans une église alors qu’il y a tellement à voir, dehors, malgré la chaleur. Question de goût.
Il faut dire que la durée des escales varie aussi. On peut tout planifier, mais quand la mer se déchaîne, elle a le dernier mot. Ainsi, nous n’avons pas pu nous arrêter à Otrande, en Italie, à cause du vent. Nous avons donc navigué jusqu’à Brindisi. Il nous a été possible de prendre part à la visite de la ville de Lecce, prévue initialement depuis Otrande (la distance en voiture était presque la même, mais dans l’autre sens).
De la même manière, le dernier jour, à Rovinj, le commandant a pris la décision de rester au port plus longtemps. Il avait prévu nous emmener nous baigner en mer, près du bateau, mais comme la météo n’était pas favorable, il a préféré nous laisser admirer le coucher de soleil de la ville (une de mes escales coups de coeur du voyage).
C’est là l’un des grands atouts des navires du Ponant: la flexibilité. De petites tailles, les bateaux ont accès à des ports que les mastodontes ne peuvent visiter. Il est aussi plus facile de s’adapter à l’environnement. Pierre Rivière, un passager qui en est à sa troisième croisière avec la compagnie, m’a par exemple raconté qu’un jour, au Groenland, le commandant a décidé de faire demi-tour pour permettre à tous d’admirer des ours polaires.
L’expérience à bord est aussi teintée par ceux qui partagent cet espace restreint. M. Rivière, qui voyage avec sa femme Josette et, exceptionnellement cette fois-ci, son fils et sa famille, affirme avoir eu quelques intquiétudes en ce sens lors de sa première croisière. «J’avais une grosse crainte au départ, confie-t-il. C’était de me retrouver avec des gens snobs. Les robes longues, les noeuds papillons… J’ai bien vu qu’il y a toujours deux ou trois excentriques, mais dans l’ensemble, c’est décontracté. Alors on a recommencé et on a pas l’intention de s’arrêter!»
Il n’est pas le seul, d’ailleurs. Ma fille m’a demandé en débarquant à Venise: «Maman, tu crois qu’on pourrait habiter sur L’Austral?»
Si tu paies, oui ma chérie.
Nous étions les invités de la Compagnie du Ponant. Toutes les opinions émises sont entièrement les miennes.
Notez que deux croisières à thématique «famille» seront offertes à l’été 2014.
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1 commentaire
Vous étiez entre de bonnes mains ! Nous avons navigué ensemble avec Roger à plusieurs reprises dans les années 70 et 80 . J’étais jeune lieutenant et lui lieutenant puis second capitaine ! Un excellent marin !