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Dans les coulisses de Magic Kingdom

6 janvier 2014

Toutes sortes de mythes circulent à propos de Walt Disney World. L’un des plus tenaces? Qu’une ville souterraine aurait été construite sous Magic Kingdom, premier parc floridien ouvert au public en 1955. Dans ce monde parallèle, des Mickey Mouse à têtes d’humains fumeraient la cigarette et Minnie Mouse et Blanche-Neige seraient copines. Ne reculant devant rien, je suis allée enquêter sur le sujet. Tasse-toé Mickey!

Me voici munie d’écouteurs qui me permettront d’entendre Stephan, notre guide pour les quatre prochaines heures et demie. «Il y a quatre mots clés à Disney, martèle-t-il. Sécurité, courtoisie, spectacle et efficacité.» Il enchaîne les anecdotes sur Walt et son frère Roy, qui ont lancé ensemble Disney Brothers Studio en Californie en 1923. C’est Roy qui insiste pour que le nom de son frère soit mis de l’avant. «The Walt Disney Company» voit ainsi le jour. «Comme tous les frères, il leur est arrivé de se chamailler, et même de ne pas se parler pendant certaines des semaines», raconte Stephan.

De quelle ville se sont inspirés les designers de Main Street, USA, que tout visiteur emprunte pour se rendre au château de Cendrillon? «Contrairement à la légende, ce n’est pas de Marceline, patelin de Walt Disney, au Missouri, mais bien de plusieurs petites villes afin que tout le monde se sente un peu comme chez eux.»

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20090218-145552-aNous empruntons la route qui mène à Adventureland. «Remarquez la végétation qui change progressivement. Il en est de même pour la musique. Vous ne verrez d’ailleurs aucun haut-parleur dans cette section du parc. Comment pourriez-vous croire que vous êtes dans la jungle si vous pouvez apercevoir les installations sonores?» Ouin, hein?

Si l’histoire de Disney World nous tient en haleine, celle de la création de Disneyland, en Californie, nous permet de comprendre pourquoi aucun détail ne semble avoir été laissé au hasard dans le royaume floridien. Le 17 juillet 1955 est d’ailleurs surnommé «The black Sunday». Notre guide raconte: «Les rues de Disneyland ont été pavées la veille de l’inauguration. Environ 10 000 invitations ont été envoyées. Dès que quelqu’un confirmait sa présence, on lui faisait parvenir des billets. Sauf que les gens ont cru qu’ils pouvaient les offrir aux gens de leur entourage puisqu’ils avaient déjà réservé leur place… Résultat: 50 000 personnes se sont pointées à l’ouverture.»

Les unes après les autres, les attractions connaissent des ratés. Les critiques sont désastreuses et les visiteurs ne se gênent pas pour exprimer leur mécontentement. Les choses se sont arrangées par la suite, mais lors de l’ouverture de Disney World, le 1er octobre 1971, l’équipe s’est assurée que tout allait être réglé au quart de tour cette fois-ci.

Depuis, les nouvelles attractions de Disney World sont opérationnelles un mois avant l’ouverture officielle afin de pouvoir parer aux éventuels problèmes.

La croisière s’amuse

Nous prenons place dans un bateau pour la «Jungle Cruise». Alors que l’attraction de Disneyland portant le même nom a été construite sur des rails, celle de Disney World nous permet de voguer sur une véritable rivière… artificielle. «La croisière de Disneyland était basée sur un documentaire. Les gens y allaient une fois et ça leur suffisait parce que c’était plutôt ennuyeux. Maintenant, il y a plus de blagues. Croyez-vous que les guides peuvent improviser pour autant? Non! Ils ne sont pas autorisé à changer quoi que ce soit.» L’improvisation n’a pas sa place au royaume de la perfection.

Fait cocasse, les vêtements portés par les personnages croisés pendant la balade sont changés tous les deux mois, histoire d’être toujours impeccables. Les animaux qui s’animent à l’approche du bateau ont quant à eux des doublures, au cas où l’un d’eux connaîtrait une défectuosité. «Cela fait en sorte que nous n’avons pas besoin de fermer l’attraction pendant six à huit semaines, le temps de les faire réparer».

Au-delà de la ligne jaune

Première incursion dans les coulisses. Je range ma caméra car il est interdit de prendre des clichés à l’arrière-scène. «Vous voyez la ligne jaune ici? s’enquiert Stephen. Cela signifie que les visiteurs ne nous verront plus une fois que nous l’aurons franchie.» Je me mets instinctivement à chercher des Mickey à tête humaine (une photo est si subtilement prise avec un cellulaire!). J’imagine déjà les gros titres: «Une journaliste bannie des parcs Disney à vie pour avoir brisé la magie»… Mais non. Toujours rien. Pas même un petit mégot dissimulé derrière une plante (oui, j’ai vérifié).

De l'autre côté de la ligne jaune, les gens ne peuvent plus nous voir.

De l’autre côté de la ligne jaune, les gens ne peuvent plus nous voir.

Nous visitons d’immenses entrepôts où s’entassent les pièces à réparer. Un peu plus loin, Stephen pointe un éléphant similaire à ceux aperçus plus tôt dans la Jungle Cruise. «Il y a plus d’une douzaine de couleurs peintes à la main», dit-il. Impressionnée, je suis.

Nous retournons du côté des visiteurs, le temps d’engouffrer le repas qui nous attend dans l’un des restaurants Columbia Harbor House. Pas de perte de temps: nous avons choisi notre menu le matin et nos assiettes nous attendent avec nos noms devant. «Sécurité, courtoisie, spectacle et efficacité», me répétai-je en engouffrant la première bouchée de mon sandwich au thon (délicieux, précisons-le – non, on ne mange pas que des frites à Disney!).

Ensuite, direction Haunted Mansion – «maison de retraite pour fantômes» – l’une des attractions les plus populaires de Magic Kingdom depuis l’ouverture. «La légende veut que Disney importe des tonnes de poussière, ironise Stephen. L’équipe de nettoyage a plutôt des directives claires: certaines parties doivent être impeccables, mais d’autres doivent rester sales.»

Complètement restaurée, Haunted Mansion comporte maintenant de nouvelles pièces et compte sur des technologies plus avancées.

Et la ville souterraine?

28825_395814471038_1485802_nArrive enfin le moment que j’attends depuis le début de la journée: la visite des tunnels qui sillonnent le parc. J’avoue être plutôt déçue. Le corridor qui l’encercle s’apparente au sous-sol de n’importe quel édifice. Rien à voir avec une cité grouillante de personnages mutants mi-hommes, mi-bêtes. Nous croisons bien une bergère par-ci et un employé à vélo par-là, mais pas de quoi traumatiser un enfant qui croit dur comme fer à l’existence de Mickey Mouse.

Sur le plan qui est affiché un peu partout, nous pouvons voir différentes couleurs associées aux sections du parc, histoire que les employés sachent toujours exactement où ils se trouvent. Vous ne verrez jamais un cowboy traverser Tomorrowland puisque tous les personnages se déplacent sous le site.

Mais alors, ils la fument où leur cigarette, les Mickey-Men? Chose certaine, pas devant les visiteurs. «Les personnages ne devraient pas êtres visibles aux gens qui font les visites guidées», me confirme plus tard René D’Entremont, alors relationniste de Disney. Tant pis pour la chasse au cliché-choc.

Et tant mieux pour moi: je pourrai continuer à visiter Disney encore et encore!

***
Le saviez-vous?
  • La plus haute attraction de Disney World? Expedition Everest, à Animal Kingdom, qui atteint 200 pieds. La seconde est de The Twilight Zone – Tower of Terror, à Hollywood Studios, qui mesure 199 pieds, puis le Château de Cendrillon à Magic Kingdom, avec ses 189 pieds.
  • Walt Disney a complété une seule année d’études secondaires. Il a décidé de porter sa célèbre moustache à l’âge de 25 ans. Nombre d’Oscar remporté au cours de sa carrière? 32!
  • Avant de concevoir le château de Cendrillon, les ingénieurs de Disney ont étudié les palais européens les plus célèbres comme Versailles et Fontainebleau.
  • La fée Clochette est devenue célèbre après son apparition dans le classique animé «Peter Pan» en 1953. On se souvient d’elle aussi comme hôtesse des spéciaux télévisés du dimanche soir. On l’a vue pour la première fois à World Disney World Resort en 1971, à Fantasyland. On la voit voler autour du château de Cendrillon, à Magic Kingdom lors des feux d’artifice depuis 1985.

Ce reportage a été réalisé en février 2009 pour Canoe.com (la version publiée ici comporte de legères modifications). La visite guidée à laquelle j’ai pris part a pour nom «Keys to the Kingdom» et dure cinq heures. Coût: 79 $US (plus les frais d’admission au parc –  le dîner est inclus). Notez qu’elle s’adresse aux adultes seulement et que les photographies sont interdites. D’autres visites guidées sont disponibles dans les différents parcs. Il est par ailleurs possible de recourir aux services d’un guide privé.

J’étais l’invitée de Disney.

À lire également: Noël à Disney, En une de MSN aujourd’hui, Dans les coulisses de mon tournage à Disney, De retour de Disney, Paparazzo d’un jour, Sur le tapis bleu, The American Idol Experience, De retour de Disney (bis).

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