Canada

Courir autour du monde: le déclic

11 mars 2014

J’en parle souvent: j’adore courir. Par contre, même si je m’obstine à trimballer mes chaussures de course dans mes bagages depuis plusieurs années, il a fallu que je les enlève au dernier moment juste avant un voyage, il y a quatre ans, pour avoir vraiment envie de m’entraîner une fois à destination. C’est ce que je raconte dans ce premier billet destiné au blogue de Lolë, dont je fais partie des ambassadrices*. Pour retrouver mes autres billets de la série, par ici.

Je suis blogueuse et chroniqueuse voyage.  Je passe environ le quart de l’année sur la route. Boire du vin, déguster des repas gastronomiques et «tester» les pâtisseries locales figurent parmi les «autres tâches connexes» de mon boulot. La gestion du décalage horaire et des emplois du temps surchargés aussi.

Après quelques années de ce régime, je me suis rendue à l’évidence : mon corps ne supportait plus aussi bien tous ces excès. Histoire de retrouver la forme, je me suis remise à courir plus sérieusement entre deux voyages. J’ai commencé à glisser mes chaussures de course dans ma valise, me disant que j’allais aller brûler quelques calories entre deux visites touristiques. Après tout, quel autre sport demande aussi peu d’équipement? Le match parfait! me disais-je.

En théorie, c’était facile. En pratique, disons que j’ai toisé lesdites chaussures, toujours stratégiquement placées au même endroit dans ma valise pour que je ne les oublie pas, à maintes reprises sans aller leur faire prendre l’air.

Il a fallu que l’envie d’aller me dégourdir les jambes me prennent LA fois où j’avais décidé de les laisser à la maison. C’était à Jasper, le lendemain d’une soirée beaucoup trop arrosée. J’avais l’impression d’avoir atteint ma limite. Il me fallait bouger. Sentir le mouvement. Faire sortir «le méchant»!

Je suis sortie m’acheter de nouvelles chaussures.

Le lendemain matin, je me suis péniblement tirée du lit. J’ai arpenté les rues de la ville en me rappelant les propos du guide qui me l’avait présentée la veille. Il nous avait notamment raconté qu’il y a tellement de grizzlys dans les parages qu’à l’école, les enfants font des exercices pour savoir comment réagir quand ils en rencontreront un. Un peu comme les simulations d’incendie… Des simulations d’ours! Frissons d’effroi.

J’ai aussi remarqué les clôtures hautes qui entourent les maisons pour les mêmes raisons. Et l’absence d’animaux de compagnie… Suffisant pour que la machine à scénarios d’une phobique des grosse bêtes à poils comme moi s’emballe. J’ai une peur bleue des ours, qu’ils soient noirs, bruns ou blancs.

J’ai donc crié au meutre en apercevant… un chat.

Des clôtures partout pour éviter que les animaux viennent dévaliser les jardins!

Des clôtures partout pour éviter que les animaux viennent dévaliser les jardins!

Jasper, Alberta

Jasper, Alberta

Cheveux au vent à Jasper

Cheveux au vent à Jasper

Ce jour-là, j’ai plutôt fait du slow motion running entrecoupé d’arrêts brusques quand je croyais apercevoir quelque chose qui pouvait s’apparenter de près ou de loin à un cousin de Winnie ou Yogi.

Ce que je ne savais pas à ce moment, c’est que les ours me poursuivraient dans tous mes voyages ensuite. Enfin… pas littéralement. Mais le désir de déambuler librement dans une ville tôt le matin et de laisser mon esprit vagabonder est resté. Je ne cours pas pour la performance, mais parce que ça me fait du bien sur tous les plans. Coureuse contemplative, je m’accorde des «pauses photos» quand je veux m’approprier un bout du paysage.  Pas d’itinéraire : je me laisse porter par mes pas (après m’être assurée de la sécurité des parages). Quand il y a trop de règles, je décroche. La course, pour moi, c’est la liberté totale.

Bien sûr, j’essaie de me dépasser. D’améliorer mes performances (je ne cours qu’avec mon iPhone et une application de course, alors rien de hautement scientifique). Mais pour moi, l’acte de sortir courir est déjà un petit miracle chaque fois.

Désormais, il m’apparaît inconcevable de me rendre dans une nouvelle contrée sans me lever à l’aube au moins une fois pour découvrir la ville dans sa plus simple expression, nimbée par les premiers rayons du soleil.

Au-delà de l’activité physique, la course est devenue un merveilleux prétexte pour voir les choses sous un autre éclairage, au propre comme au figuré. Me botter le derrière m’aide aussi à mieux gérer le décalage et les problèmes d’insomnie (pas toujours, remarquez).

Ce qui m’a semblé être, à Jasper, une lubie «post-beuverie» s’est transformé en mode de vie. Découvrir une ville au petit matin me donne l’impression d’écarter les rideau depuis les coulisses, avant le début de la représentation. J’apprécie encore davantage le spectacle le temps venu.

Lac Maligne, Parc national de Jasper

Lac Maligne, Parc national de Jasper

Ce billet a été publié sur le blogue de Lolë le 4 septembre 2013.

* Je fais partie des ambassadrices de la marque Lolë depuis 2010. Née au Québec, Lolë a maintenant des boutiques aux quatre coins de la planète. J’y déniche tant mes vêtements de course que de voyage!

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5 Commentaires

  • Répondre Chrissand 11 mars 2014 - 13 h 30 min

    J’adore courir également . Dernièrement je me suis inscrite pour une course vers chez moi “Courir pour elles” (10km) et également pour The Mud Day mais ça c’est encore une autre histoire!

  • Répondre The Green Geekette (@zegreengeekette) 11 mars 2014 - 13 h 32 min

    Et bien je ne suis à la base pas du tout une coureuse (j’ai beau m’entraîner je trouve que je reste “mauvaise” et puis je préfère les entraînements plus de type bootcamp) mais comme je vais passer tous ces prochains mois sur la route, et donc par conséquent sans accès à un gym, j’ai décidé de partir avec ma paire de baskets et d’essayer de courir régulièrement!

    Avec un peu de renforcement musculaire, c’est le seul moyen que je vois pour essayer de me maintenir un peu en forme au long court, alors je comprends tout à fait ton article! Et en plus, ma garde robe prévue pour mon voyage doit être composée à au moins 50% d’items de chez Lolë, on peut dire que j’ai grandement contribué à leur chiffre d’affaire ces derniers mois. 🙂

  • Répondre Isabelle Minier 11 mars 2014 - 22 h 44 min

    J’adore courir, mais cela fait longtemps 1- que j’ai voyagé; 2- que j’ai couru en voyage.

    Vos textes sont rafraîchissants et inspirants. Merci!

    J’ai fait un quasi face à face avec la bête poilue dans un parc californien il y a quelques années. Une envie pressée, que dis-je, dangereusement urgente me faisait terminer la randonnée à grandes enjambées. Apercevant l’affiche miraculeuse de la cabine toilette à quelques mètres, j’accélère pour me faire barrer la route par des randonneurs. Leur souriant en ne comprenant rien de rien, je tente de poursuivre ma route lorsque j’aperçois un gros ours brun s’empiffrant de fruits ou de fleurs juste à côté de ladite cabine. Étonnant comme une envie peut passer d’un seul coup!

  • Répondre chrispopof 26 mars 2014 - 7 h 13 min

    Se lever à l’aube pour apprécier les richesses, la tranquillité d’un lieu, c’est quelque chose que je voulais faire lors de mon tour du monde et que je n’ai finalement que trop peu fait.

    Maintenant que je cours beaucoup plus, j’espère être plus motivé pour mes prochains voyages.

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