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(Re)découvrir sa région natale

27 juillet 2014

Je pense souvent aux enfants nés près des lieux qui m’ont le plus marquée. La basilique Sainte-Sophie à Istanbul. Les paysages lunaires de la Cappadoce. Le Colisée de Rome. Les Rocheuses canadiennes. La mer d’Andaman. Les plages désertes d’Haïti ou de certains coins de la Petite Côte sénégalaise. Les Gorges de Taroko, à Taïwan. Les boutiques Pierre Hermé à Paris (bon, OK, ça ne va pas tout à fait dans la même catégorie).

Des enfants qui ont fait leurs premiers pas dans des décors de carte postale. Pour qui ces images constituent « l’ordinaire ».

***

J’ai grandi à Saint-Félicien, au Lac-Saint-Jean. À 16 ans, j’ai transporté mes pénates à Jonquière, le temps de compléter mon DEC en Arts et technologie des médias.  Pendant les 19 premières années de ma vie, je n’ai pensé qu’à une chose : partir. Je voulais vivre en ville. Vivre la ville. Voir mon pouls s’ajuster au sien. M’imprégner de l’odeur du bitume. Vibrer au rythme de ses nuits. Respirer le même air que cette macédoine de gens de toutes les couleurs. Assister à des tas de spectacles et de films. Me gaver de chocs culturels. Explorer «l’urbanhumanité».

J’ai été et suis profondément heureuse en ville. Pendant longtemps, j’ai sauté dans un avion dès que j’en avais l’occasion pour découvrir de nouveaux bouts d’ailleurs. Voyager est rapidement devenu ma drogue. Au point d’aller vivre en Asie pendant 18 mois et de faire du voyage le pilier de ma carrière. J’ai posé mon sac dans plus d’une trentaine (quarantaine ?) de pays. J’aime et j’aimerai toujours me nourrir d’exotisme.

Puis, j’ai commencé à me balader un peu plus au Québec. Au début, c’était surtout pour faire plaisir aux producteurs télé ou aux rédacteurs en chef avec lesquels je travaillais. On voulait que je parle de destinations plus accessibles. Je me suis fait prendre au jeu.

La région qui m’a réservé le plus de surprises au cours des dernières années ? Le Saguenay-Lac-Saint-Jean. J’ai rapidement réalisé que je ne savais rien de mon coin de pays natal. Bien sûr, j’ai visité le Zoo sauvage de Saint-Félicien des dizaines de fois, et bien avant qu’il ne prenne ce nom. Mais c’était à peu près tout.

Je n’avais jamais vu le fjord (j’ai bien dû mettre 20 minutes à « raccrocher » ma mâchoire, la première fois). Je n’avais jamais pris la peine de regarder le lac Saint-Jean sous tous ses angles, ni de lézarder sur d’autres plages que celles du Lac-à-Jim, de St-Prime ou de St-Méthode. Je n’avais jamais mis les pieds à Saint-Gédéon et j’avais traversé Péribonka seulement deux ou trois fois, en voiture. J’avais un vague souvenir de Vauvert, mais sans plus. À force de regarder le monde à travers une longue-vue, j’avais oublié ce qu’il y avait là, tout près.

La suite sur le blogue du Saguenay-Lac-Saint-Jean

J’ai été rémunérée pour la rédaction de ce billet. Comme d’habitude, toutes les opinions émises sont 100% les miennes.

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6 Commentaires

  • Répondre Laurent 29 juillet 2014 - 16 h 33 min

    Alors si je devais citer tous les lieux magnifiques de ma chère patrie où je n’ai jamais posé les pieds, ça revêt en côté un peu … idiot. Oui, n’ayons pas peur des mots, je vadrouille à l’autre bout du monde et j’ignore en grande partie les merveilles qui m’entourent (bon, pas toutes, je fais un p’tit clin d’oeil à la tour Eiffel tous les matins en allant prendre le métro 🙂 ).
    Les franchouillards trouvent ça carrément ridicule, je ne leur donne pas forcément tort, mais voilà, c’est une autre sorte de voyage, et pour le moment, je ne m’y retrouve pas vraiment. Le “snobisme” de la distance n’est pas le problème, le problème, c’est plus que le voyage est devenu pour moi une claque culturelle plus qu’autre chose, d’où le besoin de m’exporter.
    Je dis souvent que je garde le reste pour mes vieux jours …

    • Répondre Marie-Julie Gagnon 29 juillet 2014 - 17 h 27 min

      J’ai longtemps dit que je voyagerais au Québec et en Europe quand je serai vieille. 🙂 Puis, des opportunités se sont présentées. Et j’y ai pris plaisir. Le reste est pas mal dans le billet. Cela dit, je comprends totalement cette addiction à l’exotisme. Le fait d’avoir un enfant m’a calmée un peu de ce côté, par contre.

  • Répondre Tiphanya 21 août 2014 - 15 h 22 min

    Cet été (et pour 4 mois !) ce n’est pas de gaité de coeur que je me suis retrouvée coincée dans ma ville natale. Mais finalement plus de 10 ans plus tard et après avoir appris à ouvrir les yeux dans différents coins du monde, c’est pas si mal que ça. Je me retrouve à prendre en photo des églises, à faire de longues randos en vélo et je suis contente de le faire maintenant (bon on arrive au bout des 4 mois, je sais que je repars, c’est aussi plus facile d’être optimiste)

  • Répondre #RoadTripQM: c'est parti!!!!!!! - Taxi-Brousse 25 juin 2015 - 0 h 23 min

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