Ce matin, à Salut bonjour! week-end, j’ai parlé de trois pays du Moyen-Orient où j’ai eu l’occasion de passer en 2014: les Émirats Arabes Unis, le sultanat d’Oman et le Qatar. Peut-être pas le timing idéal à cause des événements de cette semaine, j’en conviens, mais justement un bon moment pour rappeler l’importance de s’ouvrir au monde et d’apprendre à mieux le connaître, comme le mentionnait l’animatrice Ève-Marie Lortie.
Je ne m’étais jamais rendue au Moyen-Orient et je dois avouer que, comme plusieurs, j’avais certaines appréhensions. Précisons-le d’entrée de jeu : ce sont des endroits sécuritaires. À ce sujet, Lonely Planet écrit dans le guide Oman et Émirats arabes unis : «… la Péninsule demeure, de manière générale, une destination plus sûre qu’une grande partie de l’Occident. Elle affiche l’un des taux de criminalité les plus faibles au monde – les vols, les agressions et les escroqueries y sont rares.»
S’Y RENDRE
Il est plus facile que jamais de s’y rendre avec tous les vols disponibles depuis le Canada, particulièrement avec Qatar Airways, qui propose un vol direct Montréal-Doha depuis 2011. De Toronto, on peut se rendre directement à Abou Dhabi ave Etihad et à Dubaï avec Emirates et maintenant avec Air Canada.
On peut bien sûr y aller pour passer ses vacances, mais aussi en se rendant vers une autre destination. Par exemple : vous allez en Thaïlande avec Qatar Airways, vous vous arrêtez à Doha pour 24 à 72 heures. L’arrêt est souvent gratuit (selon le type de billet et la compagnie aérienne) – c’est le cas à Abou Dhabi avec Etihad – ou peu élevé. Ça peut donc être un bonus intéressant !
Pour ceux qui souhaitent visiter les Émirats arabes unis et Oman, sachez qu’il est facile de combiner les deux. Le guide Oman et les Émirats arabes unis de Lonely Planet (disponible en français) donne d’ailleurs des suggestions d’itinéraires de deux à cinq semaines sur la péninsule arabique.
LES CLICHÉS
Un aveu : la première fois que je suis allée dans le coin, aux Émirats Arabes Unis, j’ai eu un peu de mal à faire ma valise. Devais-je vraiment me couvrir de la tête aux pieds ? Quels sont les vêtements qui pourraient choquer les gens ?…
Il faut dire que des films comme Sex and the city 2 n’ont pas aidé à donner une image juste des Émirats. Pour l’anecdote, sachez que le film n’a pas été tourné à Abou Dhabi, même si l’histoire s’y déroule. Les gens là-bas détestent le film, et pas toujours pour les raisons qu’on pense. J’ai eu l’occasion de discuter avec un Emirati et, après un moment, j’ai fini par demander ce qui avait tant choqué. Il m’a répondu : « Qu’on voit autant de burqas ! Ce n’est pas vrai qu’il y en a autant. » Donc, ce n’est pas le fait qu’on voit des femmes dévêtues qui l’a le plus choqué, mais qu’on dépeigne son pays comme étant aussi radical.
La réalité est plus nuancée: aux Émirats Arabes Unis, 80% de la population est composée d’étrangers. On voit donc de tout (y compris des burqas, mais pas autant que dans Sex and the city 2 !). Il y a bien sûr certaines règles à respecter quand on visite une mosquée. On porte du long et les femmes doivent se couvrir les cheveux.
ABOU DHABI
On parle énormément de Dubaï depuis plusieurs années, mais Abou Dhabi a clairement le vent dans les voiles aussi. La ville ressemble à un vaste chantier. Tout est en construction ! Les regards sont résolument tournés vers l’avenir.
Un secteur qui fait déjà beaucoup jaser et qui risque de faire couler beaucoup d’encre au cours des prochaines années est l’île Saadiyat, qui se trouve à 500 mètres au large d’Abou Dhabi. La raison : l’ouverture prochaine de trois grands musées. Pas n’importe lesquels ! Le Louvre en 2015, le Zayed National Museum, qui sera le pivot de ce vaste centre culturel, en 2016, et le Guggenheim en 2017. Quand on voit l’ampleur de ce qui se dessine, on a du mal à croire qu’Abou Dhabi n’était qu’un modeste village de pêcheurs en 1930 !
Sur place, à voir absolument à mon avis : l’hôpital de faucons, pour comprendre l’importance de l’animal dans la vie des Émiratis (ce ne sont pas des oiseaux, pour eux, mais des membres de la famille – ils peuvent même avoir leur propre passeport pour voyager !), l’opulente grande Mosquée (oui, les femmes doivent se couvrir les cheveux – pour l’anecdote, j’ai vu une Chinoise arborant un foulard avec des têtes de mort qui s’est promenée sans se faire avertir alors que dès qu’une mèche de mes cheveux sortait de mon foulard, quelqu’un venait me demander de mieux me couvrir) et le désert. Il est très facile de trouver des excursions pour s’y rendre sur place.
OMAN
Je rêvais de voir le sultanat d’Oman parce qu’à Abou Dhabi, j’avais eu du mal à trouver des traces de l’histoire. Oman est beaucoup plus proches de ses racines. C’est le pays de Sinbad le marin! Les villes ont conservé le charme de l’architecture traditionnelle. On sent une réelle fierté et la culture bédouine y est accessible. Alors que les villes des Émirats arabes unis semblent se chercher, on sent qu’Oman souhaite garder son âme. Pas de hautes tour : on fait tout pour préserver le style traditionnel des bâtiments.
J’y ai vécu l’une des expériences les plus marquantes de ma vie de voyageuse : le lever du soleil dans le désert, après avoir dormi dans un campement de Wahiba Sands (pour l’anecdote, la veille, j’ai aussi mangé des brochettes de chameau !). On a vraiment l’impression d’être seul au monde. Magique. On peut aussi faire des tours de chameaux et du «sand board» (comme de la planche à neige, mais sur le sable) dans le désert.
C’est un pays qu’il fait bon découvrir par la route pour voir l’évolution de ses paysages spectaculaires (gare à vous si vous choisissez de conduire, ici, on aime la vitesse !). Les falaises et montagnes nous font pousser des «oh !» et des «ah !» à tout bout de champ. Au milieu de nulle part, alors qu’on a l’impression d’être dans un désert de roche, on voit surgir un village.
Il faut absolument voir au moins une oasis. Nous on s’est rendus à Wadi Bani Khalid, l’une des plus réputées, et on s’est même baigné dedans. Par contre, attention : on ne fait pas trempette en bikini devant tout le monde – les Omanais se baignent habillés -, il faut aller dans un secteur plus éloigné des regards.
Mascate, la capitale, vaut aussi le détour. J’ai manqué de temps pour tout voir, mais la mosquée est, ici aussi, intéressante à visiter. Si vous avez plus de temps, Musandam, surnommée la petite Norvège d’Arabie à cause de ses fjords, est aussi fortement recommandée. Je me promets d’y retourner !
DOHA
Ce n’est pas le premier endroit auquel on pense pour passer ses vacances. Le Qatar tente de plus en plus de développer le tourisme. On s’y rend directement en moins de 12 heures avec Qatar Airways depuis Montréal. Ici aussi tout est en construction à cause de la FIFA de 2020.
Si vous volez avec Qatar Airways et devez faire un transit de 5 à 12 heures à Doha, sachez qu’il est possible de prendre part à une visite de ville gratuite d’environ 2h45.
Une promenade sur la Corniche, promenade de 8 kilomètres longeant une baie, permet d’avoir un bon aperçu de la ville. On constate rapidement qu’ici aussi, l’avenir est plus que présent. Les gratte-ciels et édifices au design futuriste ont redessiné l’horizon. Un journaliste du Figaro a bien décrit l’impression générale ressentie: «La débauche architecturale est le point fort de Doha. Elle est omniprésente, spectaculaire mais toujours de bon goût.»
Mon gros coup de cœur a été le marché Souk Waqif, où l’on trouve aussi un hôpital pour faucons (moins impressionnants que celui d’Abou Dhabi, mais ça vaut quand même la peine de s’y arrêter). Vous y verrez des hommes vêtus de dishdash et des femmes portant l’abaya. Plus surprenant, certaines portent aussi des masques.
Du côté de Katara Village, on trouve notamment des expositions, un théâtre, un opéra et amphithéâtre de 5000 places à l’acoustique impressionnante.
L’archipel d’îles artificielles «The Pearl Qatar», imposant projet immobilier, donne un bon aperçu de l’opulence associés à la destination. Son nom nous rappelle qu’avant la découverte du pétrole dans les années 1940, la pêche et la production de perles ont fait sa renommée. Les îles sont d’ailleurs situées là où se trouvait un important site de plongée pour la pêche aux perles.
Le Musée d’art islamique était fermé lors de mon passage, mais tout le monde s’entend pour dire que c’est un incontournable si vous passez dans le coin. Inauguré en grande pompe à la fin de 2008, on y trouve une des plus belles collections d’art islamique au monde. Déjà, de l’extérieur, il en jette. C’est nul autre que l’Américain Ieoh Ming Pei, l’architecte de la fameuse pyramide du Louvre, qui l’a dessiné.
Côté hôtel, c’est surtout le luxe qui est mis en valeur. J’ai dormi au chic Hôtel Sharq Village and Spa, qui fait partie de la famille du Ritz. Un seul mot : wow ! Le St-Regis, où l’on présente des spectacles de jazz franchement sympas au Jazz Loncoln Doha, est aussi fabuleux. Il y a aussi des «reggae nights».
Il faut absolument dire un mot sur le nouvel aéroport de Doha, conçu par Qatar Airways, donc de façon à ce que tout soit le plus efficace possible. On trouve notamment un hôtel, un gym et une piscine.
CHER OU PAS?
Et maintenant, la grande question : est-ce aussi cher qu’on l’imagine voyager au Moyen-Orient? Disons que ce ne sont pas des destinations auxquelles on songe spontanément quand on voyage sac au dos, avec un très petit budget. Outre le luxe à outrance, on trouve aussi des hôtels moyen de gamme. Je me suis amusée à faire une recherche sur Trivago.ca, histoire d’avoir un aperçu de ce qu’on peut trouver, en prenant la même date pour comparer. Dans le cas d’Abou Dhabi, Doha et Mascate (Oman), j’ai pu trouvé des chambres à 130-150$ la nuit. Le moins cher que j’ai trouvé pour Macate était un trois étoiles à 60$CDN. Le moins cher à Abou Dhabi : 107$CDN pour un quatre étoiles. Pour Dubaï, c’est plus compliqué ! Mais j’ai quand même vu une chambre dans un cinq étoiles à 169$. Par contre à Oman, dès qu’on s’éloigne de Mascate, c’est moins facile de trouver des hôtels.
Mon conseil : renseignez-vous adéquatement avant le départ. Posez des questions à votre conseiller en voyages. Prenez part à une visite de ville guidée en arrivant, histoire de vous faire une meilleure idée de cet environnement si différent.
Si vous souhaitez passer plus de temps dans le secteur, sachez que des compagnies d’ici offrent des circuits accompagnés dans différentes régions. C’est le cas de Terre d’aventure, qui propose des treks à Oman.
Mais que vous partiez de manière indépendante ou avec un groupe, je vous recommande de recourir aux services d’un bon guide local, qui pourra aussi vous aider à «décoder» ce qui vous entoure.
Pour voir la chronique, par ici (c’était tout juste après Charlie Hebdo… et j’étais super-enrhumée!).
EN COMPLÉMENT:
• Mon billet Abou Dhabi, à la recherche du passé
• Mon reportage Abou Dhabi : l’appel du futur
• Ma vidéo tournée à l’hôpital des Faucons
• Mon billet sur Abou Dhabi pour Copines en cavale
• Mon album de photos d’Oman sur Flickr
• Mon album de photos d’Oman sur Google+
• Mon album de photo de Doha, au Qatar
• Mon album de photo d’Abou Dhabi sur Flickr
• Album de photos d’Abou Dhabi sur Facebook
• Album de photos d’Abou Dhabi sur Google+
• Article de Gary Lawrence sur Musandam (Oman) dans Le Devoir
• Article du Figaro sur le Qatar
• Article d’Isabelle Marjorie Tremblay sur Doha dans Le Huffington Post
CARNET D’ADRESSES :
Katara Village, Doha
Vous pouvez me suivre sur Twitter, Facebook, Instagram, Google+ et YouTube. Taxi-brousse a aussi une page Google+.
10 Commentaires
En tant que grande fan de Dubai, ville à laquelle je consacre de nombreux articles sur mon blog, et d’Oman, que je considère comme l’une de mes plus belles découvertes (il y a presque 5 ans déjà donc les choses ont du changer… mais j’y retourne dans quelques semaines donc je verrai bien !), je ne peux qu’encourager les gens à les découvrir. Et voilà j’ai oublié le Qatar sur ma wishlist 2015 ! Merci pour tes infos que je vais garder en tête. Bises
Et pour Budapest (où j’étais ce weekend) je te conseille les Bains Széchenyi 🙂
Merci, je note! 😉
Bonjour! Que recommandes-tu de rapporter du Qatar à part les bijoux en or?
Merci!
Joli résumé. Oman me tente beaucoup. J’ai fait une courte escale à Doha, le temps de voir la ville des fenêtres d’un bus et de mon hôtel, un magnifique lever de soleil et de trouver l’ambiance un peu étrange. Mais pourquoi faire une escale plus longue et me balader un peu plus.
Cette région du monde ne m’attire pas particulièrement à priori mais je dois avouer que ton article et ton expérience donnent envie. La dimension historique d’Oman est aussi très interessante
Bonjour,
De retour d’un voyage de trek fait du 14 au 27 mars à Oman avec le voyagiste français Allibert, je suis revenue enchantée. Que ce soient les villes dépaysantes (Mascate, Nizwa et Sur), les montagnes arides aux paysages époustouflants, les routes de montagnes vertigineuses, les palmeraies charmantes irriguées par les falajs, les wadis, ces vallées encaissées, où l’on se baigne dans des piscines naturelles aux eaux allant du vert émeraude au turquoise, après une heure ou deux de marche et d’escalade de rocher. Et la gentillesse des Omanais et des travailleurs étrangers qui habitent le pays.
Je suis tombée sur votre blogue sprues être allée réécouter l’émission Les éclaireurs du 30 janvier dernier.
Un commentaire toutefois, vous mentionner Terre d’aventure comme étant une agence d’ici, ce qu’elle n’est pas. C’est une agence française, qui semble avoir ouvert des antennes récemment au Québec.
Terres d’aventure est bel et bien une agence française, mais qui a aussi des bureaux au Québec (http://www.terdav.ca). Heureuse de savoir que vous avez fait bon voyage! 🙂
faux! On voyait une partie de mes cheveux comme la plupart des emiratis et on ne m’a rien dit.Y es-tu allée vraiment!! ce sont des pays que je connais très bien et ils sont très ouverts…
Je ne parle pas des Émirats en général, mais des MOSQUÉES. Avez-vous bien lu?
[…] découvrir également: Le Moyen-Orient à Salut, bonjour! week-end, Abou Dhabi, à la recherche du passé, Abou Dhabi : l’appel du futur, mon billet sur Abou […]