La première fois, c’était par dépit. Ni mon amoureux de l’époque, ni mes amis ne pouvaient partir avec moi. Il y avait si longtemps que je voulais voir du pays! J’avais enfin les moyens de m’acheter une paix d’esprit en voyageant dans les meilleures conditions possibles. J’allais partir seule… Glup! J’avais 23 ans et une trouille monstre au fond du ventre.
Dans la salle de bain de marbre blanc de ma chambre d’hôtel de Lisbonne, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Mais qu’est-ce que je foutais là, seule sur un continent alors que tous les gens que j’aimais se trouvaient sur un autre? Je n’avais pas compris que de m’offrir un hôtel cinq étoiles n’est pas le meilleur moyen de tisser des liens ni que faire de cette liberté totale, qui deviendrait plus tard mon obsession.
Le déclic
Un jour, au retour d’une matinée venteuse à la plage, je me suis arrêtée pour m’acheter une gaufre. Un inconnu m’a souri en pointant mon menton. Le sirop de chocolat dégoulinait sur mon visage, sur mes doigts, le long de mon bras…
La pluie s’est mise à tomber doucement. J’ai senti les commissures de mes lèvres barbouillées se tirer vers le haut pour dessiner un sourire plus grand que l’océan que j’avais traversé quelques jours plus tôt. J’étais à l’autre bout du monde et ça goûtait le ciel. Je ne connaissais personne; personne ne me connaissait. Tout pouvait arriver, y compris le meilleur. Sans pouvoir l’expliquer, je savais qu’il y aurait un «avant» et un «après» gaufre au chocolat.
Les mois suivants, j’ai multiplié les expériences me permettant d’allier voyage et projets de boulot. Ce n’est pas parce qu’on part seule qu’on le reste!
Rare Québécoise dans un forum pour jeunes Francophones, j’ai fraternisé avec des Acadiens, des Malgaches, des Rwandais et des Cambodgiens. Je suis partie étudier l’anglais à Vancouver, où je me suis fait des copains mexicains, japonais, chinois… J’ai mis les voiles avec une caméra pour apprendre les rudiments du vidéoreportage au Burkina Faso dans le cadre d’un stage.
Aucun voyage n’a toutefois eu l’impact de mes quinze mois en Asie, deux ans et demi après l’épisode de la gaufre. La nuit où un rat géant a traversé la poutre à laquelle était suspendue ma moustiquaire, à Railey Beach, en Thaïlande, je me suis sentie bien loin de mon hôtel de marbre blanc. Pourtant, pour rien au monde je n’aurais voulu être ailleurs.
Sur la route, sac au dos, j’ai trimballé mon sourire-océan d’hostel en hostel, mesurant le chemin parcouru en rencontres plutôt qu’en kilomètres. Je n’oublierai jamais les gens croisés au cours de cette parenthèse asiatique. Les moments de complicité, l’intensité des conversations, les regards qui disent tout, même quand on ne parle pas la même langue… Partir seule, c’est la meilleure manière de revenir avec encore plus d’amis.
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