Depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis, plusieurs voyageurs redoutent que le pays se transforme à vitesse grand V. N’ayant pas foulé le sol cubain depuis 2000, je me suis rendue à La Havane et à Varadero au début du mois de janvier, histoire de me faire ma propre idée.
D’abord, mettons tout de suite une chose au clair: il est faux de croire que le pays déjà est envahi par les Américains. Barack Obama a beau avoir tourné une page d’histoire, les voyageurs du pays de l’Oncle Sam ont toujours besoin d’une bonne raison pour se rendre à Cuba et le tourisme n’en fait pas (encore) partie (il y a des exceptions). C’est quoi, «une bonne raison», alors? Du travail humanitaire, des membres de la famille à visiter, un reportage à réaliser… Après des mois de négociation, un accord a été conclu en décembre dernier pour que les compagnies aériennes américaines aient le droit de vendre des vols vers Cuba sur leurs sites Web. Les traversiers avaient eu le feu vert quelques mois auparavant.
N’empêche, rien n’est simple. Et l’embargo, en vigueur depuis plus de 50 ans, ne peut être levé sans un vote au Capitole…
«Le président Barack Obama a allégé au mois de septembre les restrictions pesant sur les voyages entre les États-Unis et Cuba, ce qui s’est traduit par un bond de 71 % du nombre de visiteurs américains sur l’île cette année, avec 138 120 arrivées à la fin novembre», a rapporté Radio-Canada en décembre dernier.
«Même si les conditions de voyage ont été assouplies depuis le dégel des relations diplomatiques, seuls les Américains faisant partie d’une douzaine de catégories sont autorisés à se rendre à Cuba pour des raisons familiales ou à des fins universitaires, culturelles, sportives ou religieuses», résume La Presse.
Pendant mon escapade, j’ai surtout eu l’impression que le reste de la planète se rue à Cuba en ce moment pour découvrir le pays avant l’arrivée massive des Américains. À La Havane, j’ai croisé beaucoup d’Européens et d’Asiatiques (j’ai même nagé en plein cliché, me retrouvant à bord d’un autobus rempli de Japonais qui photographiaient TOUT – absolument TOUT – même s’il pleuvait à boire debout, à travers la fenêtre).
Les lieux mythiques comme El Floridita, là où «un certain» Hemingway aimait beaucoup aller boire des daiquiris (il les commandait sans sucre et avec double quantité de rhum) et La Bodeguita del Medio, autre endroit de prédilection de l’écrivain, où aurait été inventé le mojito, sont littéralement pris d’assaut par les badauds.
J’ai dû jouer du coude pour pouvoir commander un cocktail à la Bodeguita del Medio. Je n’ai pas eu la patience d’attendre pour manger dans la partie «resto», mais je me suis faufilée pour aller voir les photos des stars qui y ont défilé au fil des ans (de Claudia Cardinale à Pablo Neruda) et les graffitis laissés sur les murs. Si El Floridita m’a un peu déçue (je vous en reparlerai bientôt), La Bodeguita m’a accroché un sourire aux lèvres. Oui, il y avait trop de monde là aussi, mais j’avais l’impression que l’endroit a encore une âme.
Étonnement, à La Havane, j’ai assez peu entendu l’accent québécois. Ça risque de changer, puisqu’il y a désormais davantage de vols directs depuis Montréal (Air Transat offre par exemple des vols Montréal-La Havane tous les lundis depuis la fin de décembre 2015 – ils coûtent moins de 400$CDN en ce moment). À Varadero, où je me suis rendue tout de suite après, j’ai par contre majoritairement entendu des Québécois (ça vous étonne?).
Les deux destinations sont tellement aux antipodes que j’ai du mal à les comparer. Autant, à La Havane, on «ressent» les lieux et le poids de l’histoire, autant à Varadero, où les touristes affluent, on se retrouve dans un environnement dépourvu de personnalité. Oui, la plage est magnifique. Mais on pourrait être n’importe où (ou presque).
Où loger?
Trouver où dormir à La Havane n’a pas été de tout repos.
«Traditionnellement, c’était une destination de dernière minute, mais cette année, les gens ont réservé très tôt», a souligné Debbie Cabana, porte-parole de Transat à la fin de 2015.
Passer une seule journée en excursion à La Havane est à mon avis insuffisant. Une visite guidée de la ville peut être chouette pour prendre ses repères, mais très franchement, vous regretterez de ne pas y passer plus de temps. On a envie d’y flâner, de manger une glace ou des churros sur la Plaza Vieja, d’étirer le cou pour regarder les enfants dans leur salle de classe ou d’entrer dans ce commerce intrigant sis dans une magnifique bâtisse du 18e siècle qui s’avère être une parfumerie artisanale. La Havane est une ville dont on doit prendre le temps d’écouter battre le coeur. Et où l’on voudra inévitablement revenir parce qu’on la sait en pleine transformation…
À découvrir également si vous planifiez un séjour à Cuba:
• Mon reportage sur La Havane sur Avenues.ca
• La Havane : visite vidéo en deux minutes
• 16 choses à savoir si vous planifiez un voyage à La Havane
• La Havane d’Hemingway (à venir)
• La Havane en 15 clichés Instagram (à venir)
• Ma chronique à Salut, bonjour! week-end sur les destinations tendances 2016, dans laquelle je parle de La Havane.
Quelques billets d’autres blogueurs que je vous recommande pour vous mettre dans le bain:
• Tous ceux de Mayssam Samaha de Will Travel for food (en anglais), qui s’y est rendue à maintes reprises
• Cartes postales de La Havane de Mario Dubé (Bon Voyage)
• La Havane: pour découvrir Cuba autrement (Marouchka Frankjulien sur Expérience Transat)
• À la découverte de La Havane et Varadero de Rachel Latour (Découverte Monde)
• Les délices de La Havane de Moi, mes souliers
Pour entendre ma chronique sur La Havane à CKOI, par ici.
Un ÉNORME merci à Transat, qui a rendu cette escapade cubaine possible.
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7 Commentaires
Je reviens tout juste de 2 mois passés à vivre à La Havana. 2 mois à découvrir et à essayer d’expliquer l’inexplicable, de comprendre ce pays qu’est Cuba.
D’un point de vue touristique, je m’attendais vraiment pas à ce qu’il y en ait autant, mais au final il est assez facile de sortir des lieux touristiques 🙂
Tes photos sont chouettes.
Et mes premiers jours à la Havane ont été un peu chaotique… Je tenais un journal de bord si ca peut t’intéresser : http://capitaineremi.com/pays/cuba/
Deux mois, c’est génial! Forcément, quiconque visite pendant deux ou trois jours voudra voir la Vieille Havane et le centre. Mais effectivement, dès qu’on s’éloigne un peu, on sème facilement les touristes (même en me baladant dans le Centro, j’ai constaté une énorme différence!). Cela dit, nous aussi, nous sommes des touristes, alors… 😉 Merci!
Merci pour la mention!
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Oui moi non plus, je ne pense pas que le pays va tant changer que cela, même si les Américains arrivent. Je suis sûre qu’il y aura toujours la salsa et les mojitos. J’ai quand même peur que les belles voitures américaines disparaissent un jour.
En tout cas, j’attends ton article sur les traces d’Ernest Hemingway.
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