Dans l’une de mes autres vies, j’étais reporter et chroniqueuse techno. Si tester des gadgets ne me manque absolument pas, il y a une chose que je continue à suivre de près: l’évolution des réseaux sociaux. C’est mon dada. J’étais sur BEBO dès ses débuts, puis sur LinkedIn, MySpace… Combien de vous se souviennent encore de Google Wave? Oui, je me suis farcis tout ça. Pour Les NerdZ (flashback, pour les curieux: je viens de trouver ce topo que je m’étais amusée à tourner dans les coulisses du tournage d’une des émissions entre les séquences! Coucou les boys!), je me suis inscrite à des tas de réseaux dont plus personne ne parle aujourd’hui. C’est d’ailleurs pour les besoins d’une chronique que j’ai créé mon compte Twitter en 2007.
Je n’aime bien sûr pas tous les réseaux. Autant Twitter, Facebook et Instagram sont ancrés dans mes habitudes, autant je ne suis jamais parvenue à comprendre l’intérêt de Google+ et de Pinterest.
Snapchatter ou ne pas Snapchatter?
Je me suis abonnée à Snapchat dès que je suis tombée sur des articles qui en faisaient mention. À ce moment, l’outil ne servait qu’à envoyer des messages privés. Quel intérêt d’avoir un autre bidule de messagerie? Surtout quand on ne peut conserver aucune archive… Et puis, y’a que des ados là-dessus, non?
Ce qui a tout changé au cours des derniers mois? L’ajout de «My story», qui permet de publier des «snaps» (vidéo ou photo) accessibles à nos abonnés pendant 24 heures. Cette timeline n’existait pas au moment de la création de l’app. Même si la durée maximum d’une vidéo est de 10 secondes, on peut raconter une histoire en «tranches». Pour les voyageurs, c’est une manière intéressante de faire voyager nos lecteurs en direct (surtout depuis que tout le monde se fiche de l’«Insta» d’Instagram et publie seulement des «latergram»!).
Après avoir lu de nombreux articles et commentaires d’utilisateurs comblés de plus de 25 ans (!) depuis le printemps dernier, je me suis dit qu’il était peut-être temps de me pencher à nouveau sur la question. Depuis environ six semaines, je publie donc états d’âmes, tranches de route, photos du quotidien et selfies avec filtres déjantés. Tant qu’à tester, autant explorer à fond, non?
Si, au début, je levais les yeux au ciel régulièrement (hey! yo! on le sait que tu ne dors pas pour vrai quand tu te prends en photo les yeux fermés, dudette!), j’admets m’être faite prendre au jeu.
Les premiers jours, je questionnais beaucoup l’utilité d’un énième réseau misant sur la mise en scène de soi. L’égocentrisme à son paroxysme? Sans aucun doute. Mais tellement assumé… Et puis, on s’en fiche un peu, non? Dans 24 heures, n’importe quel niaiserie s’auto-détruit!
Vive la spontanéité!
J’ai vite réalisé les bons côtés de l’app. Aujourd’hui, plus aucun réseau n’est vraiment porté sur l’instantanéité. Je me suis surprise à apprécier le fait de pouvoir raconter tout ce qui me traversait l’esprit, sans filtre, à me filmer avec mes lunettes et sans maquillage. Le côté éphémère, qui rendait le réseau totalement inintéressant à mes yeux, a fini par être la raison pour laquelle je me suis surprise à regarder des snaps tous les jours.
J’avoue toutefois ne pas parvenir à trouver un quelconque intérêt à la présence des marques et des médias. Par exemple, selon la personne qui alimente le compte de Condé Nast traveler, on peut se retrouver devant un ennuyeux album de photos (comme on pourrait voir sur n’importe quel réseau), ou alors, une sympathique incursion dans l’univers des journalistes sur la route. De plus, comme les protagonistes changent constamment, on ne s’attache à aucun. Ce sentiment me semble essentiel pour maintenir l’intérêt. Quant aux promos mises en valeur sur le réseau, je fais comme pour tous les réseaux: je zappe.
Parmi tous les comptes que je suis, deux se démarquent particulièrement jusqu’à présent: Mike Corey alias Kick the grind et les VagaBrothers (ils utilisent tous deux le nom de leur blogue comme identifiant). Youtubers, ils sont constamment sur la route et ont une réelle aisance devant la caméra.
Côté franco, les Bestjobers sont sans doute ceux qui en font l’utilisation la plus intéressante à mon avis. Elisa est la Française qui a remporté le «best job in the world» organisé par Tourism Australia en 2013. Elle voyage avec Max, son copain, qui a aussi fait partie intégrante de l’aventure en Australie. Le couple arrive à rester 100% naturel et à maintenir notre intérêt snap après snap.
L’une des choses qui peut facilement devenir lassante sur Snapchat est l’impression de se sentir exclus des «inside jokes» (je parle toujours de «My story», ici). Ces trois comptes sont sont gérés de manière totalement inclusive. Ils font de nous leur partenaire de voyage. On ne se sent jamais comme un outsider. (Évidemment, tout dépend de notre objectif sur Snapchat: si c’est, justement, pour se retrouver entre copains, c’est autre chose.) D’autres à surveiller: Lucie de Voyages et Vagabondage et Corinne de Vie nomade, qui commence à se «lâcher lousse» un peu plus.
Je voulais préparer une liste de «Snapchateux» intéressant à suivre absolument, mais je réalise que c’est pratiquement impossible. On ne peut pas être intéressant TOUS les jours. Je vais donc, plus simplement, bientôt créer une liste de voyageurs francophones actifs sur l’app, sans hiérarchie ni critique. N’hésitez pas à laisser vos suggestions dans les commentaires!
Et moi, où en suis-je après ma période d’essai? J’ai décidé de poursuivre l’expérience, mais de manière plus sporadique. Je vais sans doute continuer de temps en temps à emmener mes abonnés dans les coulisses des émissions de télé ou de radio pour lesquelles je travaille et dans certains événements, en plus de partager certaines images spontanées en voyage, mais je n’ai pas l’intention (ni le temps!) de révolutionner le médium. 😉
Suivez-moi (id: technomade) notamment à Bruxelles, où je me trouve jusqu’au 8 avril.
Prochains tests: diffusion live sur Facebook live et Periscope… Stay tunned!
P.S.: L’horrible fantôme jaune dans lequel on ajoute nos faces, c’est pour ajouter facilement des amis sur l’app.
P.P.S.: Plein de nouveautés sur Snapchat depuis la semaine dernière!
Pour plus d’info, voici quelques articles pertinents rédigés au cours des derniers mois:
• Comment ça marche SnapChat? Guide du débutant, Thoma Daneau, ThomasDameau.com, 28 mari 2015
• Les marketeurs ne sont pas prêts à joindre les jeunes sur Snapchat, Thoma Daneau, Infopresse, 30 mars 2016 (j’utilise clairement Snapchat comme les vieux!)
• Petit guide d’utilisation professionnelle de Snapchat à l’intention des 30 ans et plus, Julien Brault, Lesaffaires.com, 10 mars 2016
• Snapchat pour les nuls, Maxime Johnson, Avenues.ca, 29 mars 2016
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8 Commentaires
[…] Lire la suite sur Alors, Snapchat ? […]
Voilà un article qui tombe à point. Je me posais la question de l’utilité de ce réseau. Tu m’as donné envie de tester
Salut Marie-Julie !
Sympa ton retour d’expérience sur Snapchat.
Perso, je n’y croyais pas une seconde il y a 6 mois et je suis totalement “vendu” au concept et l’utilité de cette app, notamment pour nous blogueurs.
Je pense que tout le monde devrait au moins tester pour comprendre vraiment ce que c’est et non pas juste se faire un avis sur “ce que disent les autres”.
Au plaisir de te suivre pour la suite 🙂
Merci pour la mention Marie-Julie! Oui oui il faut que je me lâche plus ! 😉
Je vois un engagement top pendant mon tour de France, plein de gens m’envoient des recommandations, c’est vraiment chouette, j’ai un guide local en direct et dans ma poché!
Pour se lâcher, je parlais de Corinne! 😜 Toi, depuis qu’on t’entend, tout va bien!
Vraiment pas convaincu de la pertinence du truc ! Tout comme la mode un moment était à Vine, je pense que Snapchat aura le même destin chez moi, je finirai par ne plus m’en servir…
Tiens, j’avais raté cet article (merci pour la mention)! Comme beaucoup, j’avais testé il y a des mois et je me suis sentie, comment dire… un peu vieille 😉 J’avais abandonné immédiatement (le manque d’ergonomie sur l’app de premier abord n’ayant pas aidé). J’ai finalement été convaincue de reprendre et depuis je suis accro comme tu as vu :p J’essaie de ne pas rater un de tes snaps, haha.
[…] Nombreux sont les habitués des réseaux sociaux à ne rien comprendre à Snapchat. Ne ressemblant à aucun autre, il déroute par son caractère éphémère (tout snap s’auto-détruit après 24 heures) et par l’impossibilité de mesurer l’impact des publications (à part le nombre de vues par snap). Sans parler de la moyenne d’âge: on l’associe surtout aux ados. […]