Disons-le franchement : Lydiane St-Onge a tout pour m’énerver. Ex-vedette d’une émission de télé-réalité québécoise, elle lance une page Facebook et franchit le cap des 10 000 abonnés en un temps record (quatre ans plus tard, elle compte plus de 91 000 abonnés). On lui donne une chronique dans un journal et une émission de télévision sans qu’elle ait à se farcir la longue (et souvent tortueuse, voire douloureuse) route qui mène généralement à l’un ou à l’autre. En plus, elle semble aimer manger des légumes POUR DE VRAI. Non mais !
Il suffit toutefois de la rencontrer pour que bien des préjugés tombent. On comprend tout de suite que la personne qu’on a devant soi est sincèrement passionnée par le voyage et par l’autre. Elle est cette fille accessible et au charisme indéniable que vous voyez sur les réseaux sociaux, aussi à l’aise entourée d’inconnus qu’en faisant une vidéo en direct sur Facebook.
Mais écrire un livre ? Un énième livre racontant l’histoire de quelqu’un qui quitte tout pour pour voyager ? Mon scepticisme était aussi grand que quand je vois les mots « smoothie vert » et « délicieux » dans une même phrase. Est-ce pour cette raison que je me suis retrouvée à le lire à grande lampée ? Ce livre, je l’ai avalé presque d’un trait, comme certains calent des smoothies plein de kale. La différence est que ça goûtait sûrement meilleur. 😛
L’introduction met bien la table. Lydiane a bâti sa vie de rêve, mais ressent tout de même un grand vide. C’est à ce moment qu’elle décide de céder aux appels de l’ailleurs, qui se font de plus en plus insistants. On saute rapidement dans le vif du sujet entre la décision de partir et le voyage lui-même.
C’est sa soeur Léonie qui lui prête sa plume. On a donc affaire à un travail d’équipe, même si tout est écrit à la première personne. Le récit met l’emphase sur le cheminement de la globe-trotteuse, entre croissance personnelle (yoga, reiki, alouette), péripéties amicales et amoureuses et réflexions sur la vie. Les chapitres n’ont pas tous la même teneur, mais la quête de sens et le désir de mieux comprendre le monde sont omniprésents. J’aurais, personnellement, aimé sentir un peu mieux la transition entre l’ancienne et la nouvelle vie, ainsi qu’entre les aventures d’avant et celles qui ont suivi la vente de tous ses biens, mais j’ai tout de même fait bon voyage au fil des quelque 224 pages.
Le voyageur aguerri se reverra peut-être, au début de la vingtaine, en train de relire L’Alchimiste sur les routes du monde, alors que celui qui rêve de partir se reconnaîtra dans ses questionnements. Chose certaine, on referme le livre avec le sourire aux lèvres.
Un bémol : le format ne me semble pas idéal pour ce type de bouquin qu’on a envie de traîner partout.
Pour qui : Quiconque a envie d’une bonne dose de dépaysement… ou d’un coup de pied au derrière pour réaliser ses rêves ! Les femmes entre 16 et 30 ans seront particulièrement interpellées à mon avis. Ceux qui lèvent les yeux au ciel à la moindre évocation des médecines douces ou des livres de croissance personnelle risquent de moins accrocher.
Où le trouver : Partout au Québec, y compris chez Cotsco.
Pour plus d’info : Lydiane autour du monde
Voyage à durée indéterminée
Comme Lydiane, avez-vous toujours rêvé d’acheter un billet d’avion sans connaître la date exacte du retour ? C’est le mode de vie choisi par le blogueur français Michael Pinatton, 30 ans, qui vient d’autoéditer Voyage à durée indéterminée. L’objectif : démystifier ce choix de vie et prouver qu’il est plus accessible qu’on le croit.
Le déclic s’est produit pour Michael lors d’un séjour Erasmus de cinq mois à Bratislava, en Slovaquie, il y a huit ans. Il a ensuite alterné entre voyages, expatriations et retours au bercail, avant de décider de faire le grand saut en 2014 et de faire du voyage le pilier de sa vie.
Un extrait qui résume bien l’esprit du livre :
« Tous les obstacles qui se dressent devant vous sont faits pour être surmontés. Vous êtes votre propre barrière, et vous seul pouvez franchir ce mur qui vous sépare de vos rêves. Mon travail avec Voyage à durée indéterminée est de vous faire la courte échelle pour donner l’impulsion nécessaire à votre envol. »
Après une longue introduction, l’auteur déboulonne les idées reçues afin de convaincre le lecteur d’aller au-delà des peurs, autant celles des autres que les siennes. Il se sert de ses propres expériences pour rassurer et mettre les choses en perspective.
Il présente également le parcours d’autres voyageurs au long cours pour appuyer ses propos, comme cette famille partie faire le tour du monde en camion pendant six ans.
Rencontré au Salon des blogueurs de voyage l’année dernière, le jeune entrepreneur a toujours un million de projets en tête. Très actifs sur les réseaux sociaux, il fait découvrir les endroits qu’il adopte sur de multiples plateformes. En le suivant sur Snapchat au cours des derniers mois, j’ai eu l’occasion de le voir vivre puis quitter Barcelone, avant de partir s’installer en Roumanie et au Vietnam.
Si vous cherchez un livre qui vous donnera des formules magiques pour parvenir à voyager sans date de retour, passez votre chemin. On ne trouve rien de nouveau ni de révolutionnaire non plus dans Voyage à durée indéterminée, mais les informations et les conseils restent pertinents. L’auteur peut également vous aider à voir des aspects auxquels vous n’aviez peut-être pas songé.
Pour qui: Les voyageurs novices à la recherche de motivation. Les gens qui rêvent de vivre à l’étranger mais ne savent pas par où commencer.
Où le trouver : Sur le site Traverser la frontière
Pour plus d’info : Consultez le blogue de Michael
Michael réalise aussi des podcasts et des vidéos. Dans celle-ci, il explique comment il finance ses voyages depuis huit ans.
Michael Pinnaton
Quelques clins d’oeil
Grosse auto-promotion éhontée en terminant pour vous rappeler que le guide Le voyage pour les filles qui ont peur de tout, que j’ai coécrit avec Ariane Arpin-Delorme et publié chez Michel Lafon en 2015, est toujours en vente au Québec, notamment à l’aéroport. Si vous vivez outre-Atlantique et souhaitez vous le procurer, vous pouvez contacter Ariane par courriel. Vous trouverez ses coordonnées sur le site de son agence.
Mon récit Cartes postales d’Asie, publié chez Mémoire d’encrier en 2007 (10 ans déjà !) est toujours disponible sur commande dans les librairies. Par ailleurs, en avril, je publierai Cartes postales du Canada aux éditions Michel Lafon (oui, j’aime les cartes postales ! Hihi !) ! Hâte de vous en dire plus…
Les photos de cet article ont été prises à l’hôtel Le Bonne Entente, à Sainte-Foy. Je porte la robe Miky imprimé pingouins, les leggings Angelina et, en écharpe, la robe transformable Tina de la griffe québécoise KSL, dont je suis l’une des fières ambassadrices.
À lire également : Testé et approuvé, le Québec en plus de 100 expériences extraordinaires.
1 commentaire
Hello Marie-Julie !
Merci de ton retour sur le livre, je le trouve très juste :))