L’été dernier, Chéri, Fillette et moi avons eu envie de retourner explorer les Maritimes. Comme ma soeur et sa famille avaient le même plan, nous avons fait certains bouts de route avec eux. N’étant pas une grande fan du camping, nous avons alterné entre des nuitées en hôtel, en auberge et sous la tente, histoire de faire plaisir à tout le monde.
Nous ne disposions que de deux petites semaines pour explorer le secteur. Quel casse-tête quand on a envie de tout voir ! Pour ma part, j’avais trois objectifs en tête : 1- manger le plus de homard possible, sous le plus de forme possible, 2- voir enfin la Cabot Trail, en Nouvelle-Écosse, considérée comme l’une des plus belles route au Canada et 3- vivre mon premier Grand Tintamarre à Caraquet. Pour parvenir à faire tout ça, nous avons dû nous résoudre à laisser tomber l’Île-du-Prince-Édouard cette fois-ci, même si nous adorons cette province. Ce n’est que partie remise !
Un aperçu de l’itinéraire
Nous quittons Longueuil, sur la Rive-Sud de Montréal, et roulons vers St. Andrews, au Nouveau-Brunswick, en passant par le Maine. Un trajet qui nous en met plein la vue, en plus de nous éviter le stress des autoroutes (je déteste). Quelques notes et observations pour chacune des escales.
1. Saint Andrews, Nouveau-Brunswick
Nombre de kilomètres depuis Longueuil : 640
Durée du trajet : 8h55
C’est un hôtel qui m’a donné envie de faire escale dans cette charmante ville, qui vient d’être élue meilleure destination canadienne de vacances par les lecteurs de USA Today. Première station balnéaire au Canada, l’Algonquin a ouvert ses portes en 1889. Il fait partie des premiers établissements construit par le Canadien Pacifique. Aujourd’hui, l’hôtel fait partie de la collection Autograph de Marriott.
Nous dormons deux nuits dans ce lieu hors du temps. Nous profitons du beau temps pour prendre part à une croisière aux baleines à bord du voilier Jolly Breeze. Avis aux familles : les enfants peuvent se costumer en pirates !
Un coup de coeur : la maison de William Van Horne, qui se trouve à Ministers’ Island. Pour y accéder, on doit consulter l’horaire des marées puisque la route se retrouve complètement immergée à certains moments de la journée. J’y consacre un chapitre dans mon récit Cartes postales du Canada tant ce lieu méconnu m’a captivée. Nous avons aussi très bien mangé au Rossmount Inn !
2. Alma et Hopewell Rocks
Nombre de kilomètres depuis St. Andrews (jusqu’à Alma): 225 km
Durée du trajet : 2h17 (le trajet vers Hopewell Rocks prend environ 35 minutes)
C’est la copine Marie-Michèle du blogue Entre 2 escales qui m’a parlé de Collin’s Lobster Shop. « Ici, c’est la poissonnerie, me disent les sympathiques employés, alors que je m’extasie devant un homard gigantesque. Pour le resto, il faut aller chez Tipsy Tails Bar & Grill. » C’est là que je prends mon repas le plus mémorable du voyage. Non seulement le homard est parfait, mais les « biscuits » qui l’accompagne sont à se rouler par terre. J’en rêve encore !
Il m’apparait impossible de passer dans le coin sans s’arrêter au parc provincial Hopewell Rocks, même si avons vu les impressionnantes marées il y a quelques années. Oui, l’endroit reste toujours impressionnant ! Soyez prévenu, cependant : vous ne serez pas seuls. Allez-y tôt ou en fin de journée, mais évitez les périodes de pointe.
Un coup de coeur : ça vous étonne si je dis notre repas gargantuesque chez Tipsy Tails ? Bien entendu, il faut aussi voir Hopewell Rocks au moins une fois dans sa vie. On peut également y faire du kayak, mais ma fille était trop jeune (elle avait 9 ans au moment du voyage).
3. Chéticamp, Nouvelle-Écosse
Nombre de kilomètres depuis Hopewell Rocks : 500 km
Durée du trajet : 5h21
Sur la route, nous cassons la croûte au resto de Catch of the Bay, aussi le nom d’un marché, à deux heures de Hopewell Rocks. À nous, les fish and chips ! Avis à ceux qui voyagent avec des enfants : il y a un carré de sable où les tout-petits peuvent jouer.
Disons-le franchement, notre première nuit de camping n’est pas spécialement idyllique. J’ai l’impression d’avoir atterri dans un mauvais film dépeignant tous les clichés des parcs de roulottes.
Une fois la nuit tombée, le vent souffle si fort que je suis persuadée que notre tente va s’envoler. Complètement terrorisée à l’idée de me retrouver planant au-dessus de l’océan, je ne ferme pas l’oeil une seule seconde.
Un coup de coeur : l’accent particulier des gens de Chéticamp. Mention spéciale aussi au magnifique coucher de soleil !
4. La Cabot Trail et Meat Cove, Nouvelle-Écosse
Nombre de kilomètres entre Chéticamp et Meat Cove : 100 km
Durée du trajet : 1h48 (mais beaucoup plus long à cause des arrêts photo !)
Malgré la grisaille, la Cabot trail, sur l’île du Cap-Breton, s’avère à la hauteur de sa réputation. Nous n’avons malheureusement pas le temps de faire de randonnée dans le magnifique Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton (je me promets d’y retourner !), mais la route vaut à elle seule le détour.
Un coup de coeur : le camping de Meat Cove, au nord de l’île. Ici, pas de réservation, c’est premier arrivé, premier servi ! Le truc est de se présenter tôt le matin. Il est possible de faire de courtes randonnées dans les parages. La chaudrée de palourde du resto est délicieuse !
Le problème avec un paysage aussi grandiose, c’est qu’aucune photo ne peut lui rendre justice. Oui, la Cabot trail est aussi époustouflante qu’on le dit, même par temps gris! #visitnovascotia #vacation #roadtrip
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5. Lieu historique de la Forteresse-de-Louisbourg, Nouvelle-Écosse
Nombre de kilomètres entre Meat Cove et le Lieu historique de la Forteresse-de-Louisbourg : 244 km
Durée du trajet : 3h31
Quelle belle surprise que ce lieu historique ! Un extrait du chapitre que j’y consacre dans Cartes postales du Canada :
On ne m’avait pas prévenue pour les fantômes. C’est n’est qu’une fois arrivée au sein du lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg, sur l’île du Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse, que j’ai vent de leur « existence ». Pas question de creuser la question, alors que ma famille et moi nous apprêtons à passer la nuit sous la tente ! Ce soir, nous serons seuls, enfin je l’espère, dans les remparts de la plus grande reconstruction de ville fortifiée française du XVIIIe siècle en Amérique du Nord.
Fondée en 1713, année où la France a cédé Terre-Neuve et l’Acadie à l’Angleterre, Louisbourg était déjà fréquentée par les pêcheurs basques, normands et bretons, qui venaient y pêcher chaque année. La forteresse fut construite en 1719 pour protéger la Nouvelle-France de l’invasion britannique, puis démantelée pierre après pierre par les Anglais à la suite du siège de 1758…
Si, parfois, les reconstitutions historiques peuvent agacer, dans ce cas-ci, nous prenons beaucoup de plaisir à croiser soldats, pêcheurs et domestiques, qui nous font voyager jusqu’au 18e siècle. Des activités sont proposées tant aux adultes qu’aux enfants. Un merveilleux endroits pour les familles !
Un coup de coeur : Dormir sous la tente, façon 18e siècle. Alors que tous les visiteurs ont quitté les lieux, nous arpentons les rues désertes la nuit venue. Magique… et un peu épeurant, avec toutes les histoires de fantômes qui circulent sur l’endroit ! La dégustation du rhum FortressMC, un rhum d’époque recréé grâce à un partenariat entre Parcs Canada et la distillerie Authentic Seacoast, à Guysbourough, était aussi très chouette.
6. Halifax, Nouvelle-Écosse
Nombre de kilomètres depuis la Forteresse de Louisbourg : 442 km
Durée du trajet : 4h50
Il y avait très longtemps que j’avais envie de dormir dans l’un des hôtels Alt. J’ai donc profité de cette courte escale à Halifax pour y passer une nuit, même s’il se trouve à l’aéroport. Coup de coeur immédiat ! Du chic accessible comme je l’aime.
À Meat Cove, une vilaine guêpe s’était cachée dans le paquet de gommes de ma fille. En s’enfuyant, elle a fait escale sur mon mollet. Petite crise de panique pour la victime (oui, moi, vous l’aurez compris). Évidemment, tout le monde s’est bien fichu de ma gueule (bon, d’accord, j’ai tendance à devenir LÉGÈREMENT hystérique quand je me fais piquer par une bestiole).
Quelques jours plus tard, la piqûre est toujours bien visible et, autour, un cercle n’a cessé de s’agrandir. Je profite de cette escale en ville pour aller voir un médecin.
À la clinique, j’attends à peine dix minutes. Le diagnostic tombe encore plus rapidement : cellulite. Je ne parle pas des vilains capitons sous les cuisses, mais bien d’une infection grave qui peut conduire à l’amputation si elle n’est pas soignée. « Vous avez bien fait de venir », dit la médecin. Elle me prescrit des antibios et je repars l’esprit un peu plus en paix.
Avec cette histoire, il nous reste bien peu de temps pour explorer Halifax. Nous allons souper au Stubborn Goat Gastropub et retournons relaxer dans notre chambre douillette avant de reprendre la route, le lendemain.
Un coup de coeur : l’hôtel Alt, bien sûr ! Mention spéciale aux cliniques médicales des provinces maritimes, où j’ai chaque fois pu voir un médecin en un temps record (non, ce n’était pas ma première fois).
7. Caraquet, Nouveau-Brunswick
Nombre de kilomètres depuis Halifax : 491 km
Durée du trajet : 5h21
Nous posons nos valises à l’Hôtel Paulin, à Caraquet, le temps d’explorer la péninsule acadienne. Au cours des jours suivants, nous allons visiter l’Aquarium de Shippagan, complètement transformé depuis notre dernier passage en 2008 (nous avons adoré !), manger un repas gargantuesque à la Cabane à Steve, à l’île Miscou (une autre recommandation de Marie-Michèle !) et découvrir l’église Sainte-Cécile, à Lamèque, après nous être joyeusement perdus (merci GPS !).
Le moment le plus mémorable de notre séjour reste sans contredit la fête des Acadiens, le 15 août. Avec environ 20 000 personnes, nous avons pris part au Grand Tintamarre, munis de claquettes et de flûtes. À 17h55 (en référence à l’année de la déportation), le signal est donné. Nous nous retrouvons à travers la foule bigarrée – plusieurs sont costumés – à crier et faire le plus de bruit possible. L’objectif : démontrer que les Acadiens sont toujours là. Moi qui déteste généralement le bruit et les cris, je me laisse emporter par la foule. La fierté est palpable. Émue, je ressens moi aussi cette fierté. Je ne saurais dire si c’est par solidarité, pour mon amour du français ou simplement parce que je trouve cette joyeuse foule touchante.
Avec des copines blogueuses croisés là-bas, je tente d’avoir un selfie avec le premier ministre Justin Trudeau. Ben quoi ? Nous rigolons un bon coup, mais je ne rapporterai que des dizaines de clichés de mon sourire beaucoup trop large avec, derrière, la chevelure parfaitement coiffée du politicien.
Un coup de coeur : le Grand Tintamarre, évidemment ! Un événement à vivre une fois dans sa vie.
8. Parc national de Kouchibouguac
Nombre de kilomètres depuis Caraquet : 158 km
Durée du trajet : 2h
En route vers le sud de la province, nous nous arrêtons une petite heure au parc Kouchibouguac. Il y a si longtemps que j’entends parler de cet endroit ! Seul hic : il pleut comme vache qui pisse.
Malgré tout, nous allons nous balader près de la plage. En marchant, nous constatons qu’un animal est passé par là récemment…
– Y a-t-il beaucoup d’ours dans le coin ? demandé-je à l’un des interprètes du site.
– Des ours ? Oui !
– C’était donc bien des crottes d’ours que nous avons vues, sur la plage ?
– Il y a de fortes chances !
Nous repartons déçus de ne pas avoir pu explorer le parc dans de meilleures conditions, mais soulagés de ne pas être arrivés nez à nez avec l’animal !
9. Boutouche, Nouveau-Brunswick
Nombre de kilomètres depuis le Parc national de Kouchibouguac : 46 km
Durée du trajet : 29 minutes
Bienvenue au Pays de la Sagouine ! Alors que le Village acadien de Caraquet, visité il y a quelques années, se consacre à l’histoire, le Pays de la Sagouine fait revivre les personnages d’Antonine Maillet et nous parle surtout de la joie de vivre des gens de l’époque.
Dorine, notre guide, nous fait découvrir le village. Elle s’assure également que nous repartions le ventre plein ! Je goûte à ma première poutine râpée, qui n’a rien à voir avec celle du Québec, et à mon premier verre de bagosse, boisson à base de rhum que buvaient les Acadiens à l’époque de la prohibition.
Avant de reprendre la route, nous attrapons un lobster roll au Pirate de la mer. Pas celui dont je garderai le meilleur souvenir, pour être honnête.
Un coup de coeur : Notre guide, Dorine !
10. Moncton, Nouveau-Brunswick
Nombre de kilomètres depuis Bouctouche : 56,3 km
Durée du trajet : 39 minutes
Nous dormons au Residence Inn Marriott, à distance de marche des restaurants du centre-ville. Impossible de ne pas aller au sympathique Pump House Brewery and restaurant. Un classique !
Un coup de coeur : rien en particulier, mais Moncton est toujours charmante.
* Note : en réalité, nous avons dormi à Moncton juste avant d’aller en Nouvelle-Écosse, mais c’est beaucoup plus logique de s’y arrêter ici plutôt que de faire un détour comme nous l’avons fait.
11. Shediac, Nouveau-Brunswick
Nombre de kilomètres depuis Moncton : 26,9 km
Durée du trajet : 27 minutes
Quoi de mieux pour conclure un road trip que quelques jours à la plage ? Après une bonne nuit de sommeil à l’Hôtel Shédiac, nous filons à la plage Parlee. Que j’aime cet endroit ! Même s’il y a foule, on ne s’y sent jamais oppressé. C’est encore plus vrai à la plage l’Aboiteau, à Cap-Pelé, à quelques minutes de Parlee. Idéale avec de jeunes enfants, puisqu’on peut marcher longtemps en eau peu profonde.
Ne perdant pas de vue le premier objectif de mon voyage, je me livre à un méticuleux exercice de comparaison de lobster rolls. Toujours sous les recommandations de Marie-Michèle, je m’étais déjà régalée des coques frites et d’une guédille au homard Chez Leo quelques jours plus tôt. Maintenant que le voyage tire à sa fin, il est temps de passer en mode « extrême » !
À Cap-Pelé, je savoure un lobster roll Chez Camille, et un autre chez Bel Air Take Out. Si les deux s’avèrent délicieux, le premier m’apparaît une coche au-dessus. Ne vous fiez pas au décor douteux !
Les fruits de mer, c’est bien, mais le chocolat aussi ! Sous les conseils de la copine Pascale alias Scouich, je fais des provisions chez Adorable chocolat. Miam !
Avant de partir, il faut bien prendre la pose près du plus gros homard du monde, non ? C’est aussi là-bas que nous disons au revoir à ma soeur, mon beau-frère et mes nièces, avant de reprendre la route vers la maison.
Notre dernière soirée au Nouveau-Brunswick est digne d’une finale d’Astérix. Au restaurant du Quai Aboiteau, repéré en faisant des recherches sur des applications comme Foursquare (oui, je fais encore partie des irréductibles qui consultent cette app en voyage !), nous nous offrons un festin de homard et fruits de mer présenté dans un chaudière. L’endroit ne paie pas de mine, mais pour 60$, nous avons droit à 3 homards, 3 sections de crabes des neiges, 10 moules, 10 coques et 2 maïs. LE BONHEUR !
Un coup de coeur : Impossible d’en nommer un seul. Disons les plages de Shédiac et deu Cap-Pelé, les lobster rolls de Camille et la chaudière du Quai Aboiteau.
Le bonheur coûte 59,49$ (3 homards, 3 sections de crabes des neiges, 10 moules, 10 coques et 2 maïs). Homards maigrichons, mais crabe divin! #exploreNB #seafood
Une publication partagée par Marie-Julie G / Taxi-Brousse (@technomade) le
Bien que cet itinéraire nous ait tous ravis, j’ai encore de petits pincements au coeur en pensant à certains lieux que je rêvais de visiter. J’aurais vraiment aimé avoir une semaine de plus pour explorer davantage la Nouvelle-Écosse, notamment Lunenberg et les petits villages des environs. La bonne nouvelle : j’y retourne en octobre ! À suivre…
À lire/écouter également :
Ma chronique à l’émission de radio Les Éclaireurs, à ICI Radio-Canada
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Une partie des frais du séjour au Nouveau-Brunswick a été payé par l’Office de tourisme.
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