Ce matin à Salut bonjour week-end, j’ai fait le point sur les destinations touchées – ou pas ! – par l’ouragan Irma. Alors que d’autres ouragans menacent des destinations des Antilles et le Mexique, il me semble important de rappeler certaines choses qui peuvent paraître évidentes, mais qui ne semblent pas l’être pour tous.
1- Il y a un risque chaque année entre la mi-mai et la fin novembre
Si l’ampleur du désastre causé par Irma nous a tous pris par surprise, une chose demeure : la possibilité que des dépressions et tempêtes tropicales se transforment en ouragans à cette période est bel et bien réelle à chaque année dans les océans de l’Atlantique Nord et du nord-est du Pacifique, plus particulièrement en septembre et en octobre. Le gouvernement du Canada consacre d’ailleurs une section du site Voyage.gc.ca à la question.
La différence cet automne est la vigueur d’Irma et le peu de répit entre deux tempêtes. Alors que tout est à reconstruire à Saint-Martin, dont la partie française a été détruite à 95%, Maria se dirige droit sur l’île néerlandaise et française, ainsi que sur d’autres îles des Antilles.
2- L’importance de s’informer
Quand un ouragan survient, ce n’est la faute de personne. Par contre, la décision de voyager ou pas nous appartient. De là l’importance de s’informer adéquatement. Lire les Conseils et avertissements du Gouvernement du Canada, souvent très alarmistes mais tout de même éclairants, ainsi que suivre l’actualité m’apparaît essentiel.
Si vous réservez un voyage entre la mi-mai et la fin novembre, allez lire les politiques des voyagistes à propos des ouragans. Transat propose par exemple de changer les dates, de destination ou d’obtenir un remboursement en crédit-voyages quand le National Hurricane Center/Tropical Prediction Center (NHC/TPC) des États-Unis émet un avis d’ouragan pour la ville de destination ou qu’ouragan a sévi sur le complexe hôtelier choisi moins d’une semaine avant la date de départ prévue. (L’ouragan doit être déclaré de catégorie 1 ou plus sur l’échelle de Saffir-Simpson utilisée par le NHC/TPC).
Sunquest et WestJet ont une politique similaire. Avec Vacances Air Canada, il est possible de se procurer une «protection tempête» pour 49$.
Prenez aussi la peine de vous pencher sur la couverture de vos assurances. Lisez tout, tout, tout ! Les vacances sont peut-être synonyme d’insouciance, mais nous avons tout de même la responsabilité de nous informer adéquatement pour assurer notre sécurité.
3- Le rôle de l’agent de voyages
Quand une catastrophe naturelle survient, personne ne peut être tenu responsable. Dans le cas d’Irma, « toute l’industrie s’est mobilisée » a insisté Manon Martel, directrice régionale de l’ACTA (Association des agences de voyages du Canada) quand je lui ai parlé quelques heures après le passage d’Irma pour préparer ma chronique d’Avenues.ca. Les compagnies aériennes ont fait le maximum pour ramener les voyageurs à la maison, même si, dans certains cas, l’exercice s’est avéré plus complexe qu’on aurait pu l’imaginer.
Dans ces cas extrêmes, les vacanciers qui sont passés par une agence sont heureux d’avoir quelqu’un vers qui se tourner pour tenter d’obtenir les dernières informations et tenter de trouver des solutions. Au-delà du soutien apporté, faire affaire avec un agent de voyages détenant un permis de l’Office de Protection du consommateur nous permet d’obtenir une protection supplémentaire. Par exemple, si ni nos assurances, ni notre carte de crédit ne peut nous rembourser, on peut regarder si le Fonds d’indemnisation des clients d’agent de voyages du Québec peut nous aider. Mais c’est toujours du cas par cas.
Si vous souhaitez en savoir plus sur l’utilité des agents de voyage, j’ai publié de nombreux articles sur le sujet autant sur Taxi-Brousse que sur Avenues.ca et dans le HuffPost Québec. Aussi : Comment choisir un agent de voyages et 10 façons de rendre un agent de voyages fou.
4- De pire en pire ?
Nous avons tous lu des articles pointant le réchauffement de la planète comme grand responsable de la fougue d’Irma et cie. Je ne suis pas scientifique et encore moins devin, mais si l’on se fie aux experts interviewés par différentes tribunes, du Parisien à Sciences et Avenir, les ouragans risquent d’être de plus en plus violents, bien que moins fréquents.
« Plus la température de l’eau et le taux d’humidité sont élevés, plus le cyclone peut prendre de l’intensité. Or, ces deux éléments sont plus intenses du fait de l’augmentation de l’effet de serre », a expliqué la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du GIEC, groupe de référence au niveau mondial sur le climat à l’AFP. Dossier à suivre…
5- L’impact du voyageur
L’économie des destinations touchées par les ouragans repose en grande partie sur le tourisme. Comme je l’ai mentionné dans ma chronique d’Avenues la semaine dernière, je n’arrête pas de penser aux travailleurs de l’industrie et à leurs familles depuis le passage d’Irma.
Vous voulez les aider ? Bien sûr, il est possible de faire un don à des organismes comme la Croix-Rouge. Mais comme l’a rappelé la journaliste Carolyne Parent sur les réseaux sociaux la semaine dernière, c’est en se rendant dans ces destinations et en encourageant l’économie locale, dans la mesure du possible, que nous les aideront le plus. Oui, le tourisme contribue – à différents degrés – à améliorer les conditions de vie des plus démunis !
Si les vols vers Sint Maarten/Saint-Martin ne reprendront pas de sitôt (on parle d’avril 2018), d’autres destinations s’en tirent avec moins de dégât que le laissait présager les images apocalyptiques. Air Transat prévoit reprendre ses vols vers Varadero dès le 22 septembre, tandis que les vacanciers devraient pouvoir retourner à Cayo Coco et Santa Maria dès le 31 octobre. Air Canada et Sunwing prévoient aussi retourner dans ces destinations cubaines la même date.
En Floride, les vols ont repris vers les principales destinations. Air Canada a rétablit ses vols graduellement depuis le milieu de la semaine dernière alors que Westjet s’est rendu à Fort Lauderdale dès vendredi.
Quant aux croisières, les itinéraires sont modifiés afin d’éviter les zones particulièrement touchées.
Mieux vaut toutefois communiquer avec votre agent de voyages et surveiller les infos diffusées sur les réseaux sociaux des différents voyagistes, puisque de nouvelles informations sont régulièrement partagées.
En conclusion
Alors, devons-nous continuer à voyager dans les zones à risque pendant la période des ouragans ? Tout dépend de votre tolérance au stress, de votre flexibilité et des conditions dans lesquelles vous partez. Encore une fois, la décision revient à chacun.
Personnellement, je n’hésiterais pas à partir si les conditions météo sont favorables. Je privilégierais plutôt un départ de dernière minute après m’en être assurée, chose que j’évite le reste de l’année parce que réserver tôt est généralement plus avantageux depuis quelques années.
J’ai déjà été plus insouciante, remarquez. Je suis débarquée quelques heures après l’un des pires typhons à s’être abattu sur Taïwan, il y a plus de 15 ans. J’en ai même vécu un en plein ciel, lors d’un vol Hong Kong-Taipei qui m’a obligée à passer environ 24 heures à l’aéroport ensuite puisque les routes étaient impraticables… le jour de mon 27e anniversaire, quelques jours après les attentats du 11 septembre. Aujourd’hui, je ne monterais jamais à bord de cet avion. Les montagnes russes, je les apprécie à Disney World, pas ailleurs !
Cela dit, on trouve souvent des prix alléchants pour les Caraïbes, le Mexique et la Floride en automne. Voyager hors saison, alors que les hôtels fonctionnent au ralenti, peut également constituer un excellent argument. Reste à évaluer les pour et les contre… À chacun d’établir ses limites !
Pour en savoir plus :
• Ma chronique de ce matin à Salut bonjour week-end
• La Presse à Cuba: peu de dommages à Varadero,,, malgré la rumeur, Isabelle Ducas, La Presse, 16 septembre 2017
• Maria en voie de devenir un ouragan majeur, Associated Press, Le Soleil, 17 septembre 2017
• After Irma : Caribbean Tourism, island by island,
• Irma : après la dévastation, Saint-Barth et Saint-Martin confrontés aux risques sanitaires, Agence France Presse, 15 septembre 2017
• Ready for visitors ? A post-Irma update on Caribbean islands and Florida cities, Andrea Sachs, Washington Post, 13 septembre 2017
• Irma : une aide alimentaire d’urgence pour Cuba, Radio-Canada, 17 septembre 2017
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