Je reviens du cinquième Salon des blogueurs de voyage, où j’ai eu, encore une fois, énormément de plaisir à retrouver les copains, les vieux comme les nouveaux. Chaque année, c’est l’occasion de passer trois jours ensemble, d’assister à des conférences et de rencontrer des représentants de différentes régions de la France et du monde. Étant basée au Québec, je prends très rarement part aux après-midis de « speed dating pro » puisque les gens dépêchés travaillent majoritairement avec les blogueurs résidant en France. J’en profite alors pour explorer la ville où a lieu l’événement ou pour travailler dans des cafés.
L’événement m’amène aussi chaque fois à faire le point sur cet univers que je vois évoluer de l’intérieur depuis maintenant 10 ans. Ma conférence de mercredi dernier portait d’ailleurs sur cette évolution. Ce qui frappe le plus : au départ, les mots primaient sur l’image. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Nombreux, aussi, étaient ceux qui se lançaient dans l’aventure du blogging dans le but de devenir journaliste à la pige à l’époque. En 2018, ce métier ne fait plus rêver personne.
Vers 2012-2013, on a vu apparaître de plus en plus de blogues créés avec des objectifs marketing. Le but de cette nouvelle vague de blogueurs était clair : en faire un boulot. Certains y sont arrivés avec brio et font aujourd’hui partie des références en la matière, comme Votre tour du monde, lancé en 2012, et les Bestjobers, depuis 2014. D’autres, créés bien avant qu’on puisse imaginer tirer un revenu de nos petits lopins de Web, ont pris le virage pro et sont arrivés à trouver un bon équilibre entre leur essence première et les objectifs des marques. One Day One Travel, Madame Oreille et Carnet d’escapades constituent de bons exemples.
Aujourd’hui, on trouve toujours des blogues relatant des expériences payées par leurs auteurs, mais aussi des sites entièrement conçus pour être monétisés. Quelque part à mi-chemin, il y a les blogueurs qui reçoivent des invitations ponctuelles, mais non-rémunérés. À ce sujet, je vous invite à lire ce billet d’Alexandra d’Itinera magica, qui résumait bien l’état des choses en 2017.
Un « influenceur », c’est quoi ?
L’arrivée de ceux qu’on appelle « influenceurs » a amené de nouvelles questions. Qui peut se définir comme un « influenceur »? Qui en est vraiment un ? Peut-on s’auto-proclamer « influenceur » ? Je suis toujours à la fois amusée et perplexe quand j’entends quelqu’un s’accoler cette étiquette lui-même.
En gros, un influenceur est quelqu’un qui a suffisamment d’abonnés et d’impact pour faire une différence aux yeux d’une marque. Ce peut être une célébrité, un blogueur, un Instagramer, un YouToubeur… Tant qu’il a de l’influence !
L’engouement pour ces stars du Web a, comme vous le savez sans doute, entraîné des dérapages. Vous avez probablement vu passer, vous aussi, les multiples articles à propos des achats de likes et d’abonnés. Les tricheurs compliquent la tâche tant des professionnels, qui tentent de séparer le bon grain de l’ivraie, que des blogueurs honnêtes qui ont souvent du mal à atteindre des résultats aussi spectaculaires.
Une chose m’apparaît toujours aussi claire : les chiffres ne sont pas tout, et de plus en plus nombreux sont ceux qui le reconnaissent. Pas étonnant que les « nano-influenceurs » gagnent en popularité. Mieux vaut travailler avec un blogueur ou un « influenceur » qui partage des affinités naturelles avec la marque que d’opter pour celui qui aura les stats les plus impressionnantes, tant au niveau des visites que des réseaux sociaux, mais dont l’impact sera dilué par le grand nombre de collaborations. Évidemment, c’est du cas par cas.
Journalistes vs blogueurs
Maintenant que les blogues font partie intégrante du paysage médiatique, plusieurs croient faire la différence entre un blogueur et un journaliste, mais je constate encore énormément de confusion. Un journaliste est soumis à des règles d’éthique, alors que le blogueur trace sa propre ligne. À la base, un journaliste s’attarde davantage aux faits et le blogueur, à l’émotion. Le premier diversifie ses sources, alors que le second part de son expérience personnelle. Bien sûr, il y a des nuances.
Pourquoi le climat continue-t-il d’être tendu entre les deux « clans » ? D’abord, il y a la façon de travailler. Le regard du journaliste sera tourné vers ce qu’il voit, alors que le blogueur se concentrera surtout sur ce qu’il vit. La caméra n’est pas braquée sur la même cible.
Bien que les deux n’aient absolument pas les mêmes objectifs, une certaine concurrence subsiste. Souvent, les budgets débloqués pour les blogueurs proviennent du département marketing, alors que pour les journalistes, il s’agit de celui des relations publiques. Dans d’autres cas, la même enveloppe est scindée et une bonne partie des budgets jadis destinés à des voyages de presse sont déplacés vers des opérations promotionnelles avec des blogueurs. Non, ce n’est pas simple. Oui, là encore, les nuances restent importantes. Et surtout, tout est en perpétuelle mouvance.
Je crois fermement que les journalistes de voyage restent pertinents, même si je tique régulièrement en lisant certains articles qui ressemblent plus à du publireportage qu’à de l’information (ça m’a toujours agacée que tout le monde et n’importe qui s’improvisent journaliste voyage, mais c’est une autre histoire). J’ai longtemps cru que les études en journalisme étaient futiles, mais plus le temps passe, plus je suis heureuse de m’être astreinte à cette formation, ne serait-ce que pour les cours d’éthique et la base de l’écriture journalistique (les figures de style, c’est bien joli, mais une certaine épuration m’apparaît essentielle pour maîtriser la base, avant d’y revenir).
Je ne me définis plus comme journaliste depuis quelques années parce que je vois une contradiction avec certaines de mes décisions de blogueuse – j’accepte quelques partenariats avec des marques, que je choisis avec parcimonie, chaque année -, mais ma première casquette n’est jamais bien loin. D’ailleurs, chers collègues blogueurs, sachez que je grince toujours un peu des dents quand je vous vois utiliser le terme « reportage » pour définir votre travail. Pour moi, un reportage relève du journalisme et non du blogging ou du marketing. Cela n’enlève bien sûr rien à la qualité de votre contenu.
L’arrivée des influenceurs a encore plus compliqué les choses. Si inviter blogueurs et journalistes dans une même tournée continue d’être une mauvaise idée la plupart du temps, que faire des Instagrammers et des YouTubers ? Et que dire de ceux abordant d’autres thématiques que le voyage ?
Disons, pour résumer, que le blogueur de voyage qui souhaite rapporter de la matière pour parler d’une destination n’a pas les mêmes besoins ni objectifs que celui qui s’en sert surtout comme décor pour mettre en valeur des vêtements offerts par ses partenaires. Mode et voyage peuvent parfois aller de pair, mais inclure des blogueurs avec des objectifs différents dans une même tournée risque aussi de causer des frustrations. Heureusement, les relationnistes sont généralement sensibles à ces questions et font leurs devoirs avant de lancer des invitations. Les voyages individuels, qui répondent mieux aux besoin de chacun, sont par ailleurs de plus en plus fréquents.
Un « bon » blogueur de voyage, c’est quoi ?
Pour revenir à ma question de départ, qu’est-ce qu’un bon blogueur en 2018 ? Selon le point de vue où l’on se place, la réponse sera différente. Pour une marque, ce sera celui qui parle d’elle de la manière la plus « organique » possible, tout en insérant certains messages clés. Pour un internaute qui cherche des infos pratiques, ce sera celui présente un maximum de bons plans. Pour les lecteurs plus sensibles à la littérature, ce sera un blogue qui arrivera à faire voyager à travers les mots. À mon avis, chacun a sa place et c’est une erreur de rejeter en bloc l’un ou l’autre parce qu’ils ne correspondent pas à notre vision ou au goût du jour. D’ailleurs, s’il y a une tendance qui me réjouit, c’est bien le retour des textes plus longs.
Forcément, on ne privilégie pas les mêmes choses selon nos bagages respectifs. Pour ma part, il m’arrive de lever les yeux au ciel quand je sens trop le « message clé » derrière un billet ou une publication sur un réseau ou que je vois des fautes d’orthographes (je ne suis pas infaillible non plus, remarquez, mais disons que j’évite d’en faire trois par phrase !). Je n’aime pas non plus avoir l’impression de lire un billet pour la 10e fois (alors imaginez la 100e…).
En contrepartie, quand on arrive à trouver un bon équilibre entre la promotion et la création de contenu original, je lève mon chapeau. Certains blogues se démarquent particulièrement. En plus de ceux mentionnés précédemment, ajoutons Journal du trek, Siège hublot, JDroadtrip, Découverte Monde, Le tour du monde a 80 cm, Moi mes souliers, Un gaijin au Japon et Novo-Monde. Les deux derniers n’hésitent pas à monter des projets qui les font sortir du lot, comme la traversée du Japon à pied dans le cas du premier et la Suisse à pied dans le cas du second (vous aurez compris que j’adore la rando !).
Mes critères bien perso
D’un point de vue plus personnel, mes critères restent les mêmes. Je cherche surtout des voix. C’est probablement la raison, d’ailleurs, pour laquelle je m’attache davantage à des blogueurs en solo qu’à des collectifs. Comme lorsque je me balade dans une librairie, je privilégie les billets qui me transportent dans un univers propre à son créateur. C’est la même chose pour le cinéma : je vais apprécier certains films, blockbusters ou productions indépendantes, sans égard à l’intention derrière. J’aime une oeuvre parce qu’elle me touche : pas parce qu’elle vaut plusieurs millions de dollars ou, qu’à l’inverse, elle a été mise en monde dans une certaine douleur, une main sur le front façon artiste maudit.
Je me fiche bien de la fréquence à laquelle les blogueurs publient, de la longueur de leurs billets ou du nombre d’abonnés qui les suivent sur les différentes plateformes : je les prends comme ils sont, quand ils arrivent. Pour moi, le meilleur blogueur est celui qui est animé par le désir. Celui de vivre des expériences hors du commun et de les partager. Lire un texte qui sort directement du coeur, qu’il ait ou non été commandité, se sent. Se ressent.
Bien que les mots continuent de me rejoindre beaucoup plus que l’aspect esthétique, il m’arrive de tomber sous le charme de blogues de photographes. J’avoue cependant que ceux ayant la plume bien affûtée ont plus de chance de se frayer un chemin parmi mes favoris. Je cherche surtout à entendre l’auteur me/se raconter, qu’il emprunte un ton plus personnel ou non. On a pas toujours besoin d’étaler ses états d’âme pour se dévoiler. Le voyage va au-delà de la mise en valeur d’une destination et ceux qui me font « vivre » un coin de pays m’atteignent beaucoup plus que ceux qui se contentent de le décrire (surtout s’il y a abus de certaines expressions galvaudées comme « hors des sentiers battus »).
C’est sans doute la raison pour laquelle des blogues comme Petites bulles d’ailleurs, Vie nomade, Le Blog de Sarah, Voyages etc, Un sac sur le dos, Voyages et vagabondages, Itinera Magica, Le Bourlingueur, Carnet de traverse, Como la espuma, From Yukon, One Chai, Les Globe Blogueurs, Refuse to hibernate, Explore le monde, Curieuse Voyageuse, Détour local, Ooh my world, Va te balader, Traverser la frontière, Annie Anywhere 4 coins du monde, Entre 2 escales, La Grande Déroute, Elle dit 8 et Mel loves travel font partie de ceux que je lis dès que j’en ai l’occasion, en plus de tous les autres mentionnés dans ce texte (j’aurais pu en ajouter plusieurs autres !).
Côté vidéo, je suis fan de Little Gypsy depuis ses débuts parce qu’elle parvient à nous faire vivre ses périples avec son humour comme sa sensibilité. On met les voiles, Suisse moi, Clo et Clem, Mes petits bouts du monde et Alex et MJ on the go ont aussi leur ton bien à eux, qui donne envie de continuer à suivre leurs aventures. Nouveaux venus de l’année dernière, Joelle et Iouri de Ciao Bye sont également à surveiller. Découverte récente : la Québécoise Lucie Rhéaume, 19 ans, qui tire plutôt bien son épingle du jeu, bien qu’elle ne fasse pas exclusivement des vidéos de voyage. Voyons comment elle évoluera. Pour découvrir d’autres blogues et chaînes YouTube de moins de trois ans créés par des Québécois, par ici. J’ajoute à cette liste On est où ? de Mélanie Leblanc.
Qu’on parle de voyage au féminin, au masculin, au singulier ou au pluriel, une chose demeure : l’essence du blogue. C’est ce que je trouve parfois dilué dans tout ce que je déteste des blogues et ce formatage qui m’apparaît souvent comme un carcan. Ce qui m’allume, ce sont les idées. La créativité. La réflexion. L’analyse. L’humanité. La sincérité. La transparence.
Alors, qu’est-ce qu’un bon blogue ? Qu’il soit bien référencé ou non, qu’il soit lisse ou rempli d’aspérités, populaire ou plus confidentiel, pour moi, un bon blogue est d’abord un espace où j’ai envie d’aller me balader. Un lieu où l’émotion crée des ponts et suscite le désir. J’aime ressentir ce désir d’ailleurs après la lecture d’un billet. Cette envie folle de sauter dans le prochain avion parce que l’auteur m’a convaincue, peu importe le nombre de likes sous son partage Facebook. L’émotion, ça ne se commandite pas et ça se triche encore moins.
Et pour vous, c’est quoi un bon blogue de voyage ?
P.S. : J’en profite pour féliciter les gagnants et finalistes des différents prix du Salon des blogueurs de voyage : Voyages et Vagabondages, Novo-Monde, Itinera Magica, One Day One Travel et tous les autres !
* À noter que si ma réflexion fait suite au Salon des blogueurs de voyage 2018, les blogueurs mentionnés dans ce billet n’étaient pas tous présents à l’événement.
Photo de la une : le Viaduc de Millau, où s’est déroulé l’une des soirées de l’édition 2018.
À lire également :
• Bloguer sur les voyages : mythes et réalités, Avenues.ca, 27 avril 2017
• Comment se porte la blogosphère voyage en 2016 ?, Avenues.ca, 7 avril 2016
• Les blogues de voyage, plus influents que les médias traditionnels ?, Avenues.ca, 21 mai 2015
En marge du Salon des blogueurs de voyage: entrevues en direct
21 Commentaires
C’est toujours extrêmement stimulant de te lire, Marie-Julie, et tu sais que ton parcours est un modèle pour moi. Je souscris à toutes tes réflexions et j’aime beaucoup ce billet. Merci pour la mention qui me touche beaucoup. Continue de tracer ton chemin avec force et courage, on est plusieurs à tenter modestement de te suivre !
Merci beaucoup Alexandra! Aucun doute que ta plume, ton intelligence, ton talent et ta pertinence te mèneront loin, encore plus loin! Bisous!
Je suis tellement d’accord avec ce billet. Je ne suis que lectrice de blog de voyage et je dois suivre 70% de ceux que tu as cité, je vais jeter un oeil au 30% restant d’ailleurs. Un bon blog de voyage ce n’est pas que des photos mais un voyage par les mots qui me donnent envie de partir. Et surtout une sincérité qui se voit de suite ou non. Les vrais blogueurs journalistes se distinguent très vite. Continuez à nous faire voyager autrement 🙂
Il faut que j’arrête d’ajouter des blogues, il y en a tant d’autres que j’aurais pu inclure!!!!!! 😀 Merci pour ton message! 🙂
Un bien bel article qui reflète les avancés du blogging. Chaque année, la définition de notre niche s’affine un peu plus et on peut finalement sortir des clichés des “blagueurs”. A l’année prochaine pour les nouveautés 😉
Une très bonne réflexion sur le sujet. Comme tu dis, si le blog te donne envie de voyager, c’est déjà un gage de qualité. Il m’est arrivé plusieurs fois de choisir une destination parce que le blogueur m’en avait donné envie à travers ses photos, ses récits ou ses vidéos. Ce que j’aime bien avec les blogs de voyage, c’est qu’il y a de tous les styles, avec des concepts différents. Pour moi un bon blog, c’est un blog qui sait faire véhiculer les ressentis, qui apporte de l’information et qui donne envie de faire son sac à dos, tout simplement ! Et si c’est fait avec un concept original, c’est encore mieux, car c’est la toute la difficulté, se démarquer parmi les très nombreux blogs qui fleurissent sur le web.
J’étais également au WAT, on n’a pas eu l’occasion de se parler (parler aux 250 blogueurs était mission impossible !), alors je me permets de te donner l’adresse de mon blog : https://www.loindici.com
A bientôt 😉
Merci beaucoup! Oui, vive la diversité! Au plaisir de discuter avec toi l’an prochain. 🙂
C’est intéressant de lire le point de vue d’autres personnes, qu’ils soient similaires ou opposés. Et comme tu dis, nous étions tellement qu’il était difficile de discuter avec chacun. J’ai d’ailleurs du mal à dire “nous”. Je ne me sens pas forcément légitime à dire que je suis une blogueuse voyage (j’évite donc), surtout lorsque je vois tant d’entre vous qui remplissent aussi bien ce rôle. Ma spécialité première est ailleurs, même si je tends à aller plus loin dans votre sens. Bref. En effet, pour moi l’appréciation d’un blogueur, quel que soit sont sujet, passe avant tout par sa plume : certains nous touchent, d’autres moins, ce qui n’a pas toujours à voir avec leur qualité. C’est comme les relations avec n’importe quel autre être vivant : ça se joue au feeling en premier lieu… et plus si affinité. J’ai beau apprécier admirer de belles photos, elles ne me sont pas indispensables car si les mots m’amènent à voir à travers les yeux de son auteur, alors il a tout gagné, moi également. En tout cas merci pour cette réflexion qui m’a obligée à en avoir une à mon tour et qui sait, peut-être aurons-nous l’occasion, cette fois, de discuter au wat19 😉
Contente que mes réflexions aient trouvé écho en toi! C’est toujours compliqué d’avoir de vraies discussions dans un événement avec autant de gens. C’est la raison pour laquelle j’aime tant les blogtrips, avant, qui permettent d’échanger en petits groupes. Chose certaine, si tu étais là, c’est que tu fais partie de ce «nous»! Tout cela est en perpétuelle évolution. Moi qui viens plutôt du monde de l’écriture, comment penses-tu que je me sens quand je vois l’emphase qui est mis sur la maîtrise technique, le SEO, l’optimisation de ceci, de cela, et l’image? À chacun sa spécialité, et c’est ce qui fait la richesse de la blogosphère. Au plaisir d’échanger avec toi l’an prochain! 🙂
Ahah oui c’est vrai, chacun sa spécialité ^^ L’avantage c’est qu’on n’est pas encore beaucoup sur la nôtre, on ne risque pas de se mar… se rouler dessus :p
Je suis en grande partie d’accord avec toi. Comble pour une « blogueuse », je ne lis quasiment jamais de blogs pour préparer mes voyages et à part quelques blogueurs dont j’aime les réflexions, je n’en suis pas énormément.
Mais là où je suis moins d’accord, c’est que je sens dans ton texte un peu de dépit pour les personnes qui ne savent pas vraiment écrire. Quand j’ai ouvert mon blog, je ne connaissais pas le monde du blogging et j’ai découvert que beaucoup de personnes venaient du monde de la communication ou du journalisme. J’avoue avoir été étonnée car je pensais que les personnes devaient s’y connaitre un minimum en tourisme. J’ai travaillé pendant plusieurs années dans l’aérien et pas plus tard que l’an passé, je bossais dans une agence de voyage à Montréal (je t’ai d’ailleurs croisée dans des soirées de lancement sans avoir osé venir te parler …). Mon but était vraiment de partager toutes mes connaissances. Et même si mon écriture laissait fortement à désirer, je me disais que je pourrais apporter mon savoir. Mais j’ai compris petit à petit que ce n’était pas forcément ce que les gens recherchaient et que les gros blogueurs n’étaient pas des personnes qui s’y connaissaient en tourisme. D’ailleurs je sens dans beaucoup de blogs le manque de connaissance de ce monde. Sans parler qu’un jour, j’ai découvert qu’un « gros blogueur » s’était clairement inspiré d’un mes textes sur l’aérien (je parlais de choses que seule une personne du métier peut savoir et qui ont été reprises dans son article)…
J’ai réalisé alors que les gens aimaient les blogueurs qui se mettent en scène. Ils ne veulent pas de quelqu’un qui s’y connaisse. Ils veulent du rêve même si au final les textes sont creux, les photos sont ultra retouchées et les vidéos sont de simples mises en scène. Je suis loin de tout ça, et je m’en fous. Je ne sais peut-être pas écrire, je ne fais pas de vidéos, mais je suis heureuse de ce que j’ai fait avec mon blog sachant que je suis réellement partie de zéro. D’ailleurs, depuis trois ans que j’écris mon blog, je n’ai toujours pas osé participer au WAT car je me sens pas légitime dans ce genre de place. (J’ai failli cette année et à force d’hésiter j’ai fini par louper la date butoir…)
Désolée pour ce roman, mais ton texte m’a interpellé et j’avais envie de partager mon ressenti,
Au plaisir de lire tes autres textes,
Myriam
Merci pour ton commentaire! Je trouve tes observations tout à fait pertinentes. Je pense qu’on a tous été victimes de plagiat (ou, du moins, «d’inspiration flagrante sans crédit») à un moment ou à un autre et c’est hyper-frustrant.
Je pense que ce qui attire souvent les gens vers un blogue plutôt qu’un autre est qu’il répond à un besoin précis. Plusieurs ont simplement envie de divertissement. C’est la raison pour laquelle certains blogueurs qui font surtout dans l’humour et la légèreté connaissent un grand succès, même s’ils ne sont absolument pas des experts en voyage à la base.
D’un point de vue perso, mon parcours de journaliste m’a amené à m’intéresser de près au monde du tourisme, tant les rouages de l’industrie que le tendances et les destinations. Je fais partie des gens qui consomment une quantité hallucinantes de sources d’infos sur le sujet, mais il est vrai que la plupart des gens souhaitent surtout connaître le meilleur plan et se fichent de pas mal d’autres choses. Cela dit, je continue de trouver hyper-important que la blogosphère soit diversifiée! C’est d’ailleurs ce que je dis dans mon texte.
Pour ma part, je suis naturellement attirée par certains types de contenu, mais je consulte quand même une infinité de ressources. Je pense sincèrement que tout le monde peut trouver sa place. J’ai mis l’accent sur l’écriture parce que moi, je déteste tout l’aspect technique du blogging et que bien des choses m’apparaissent secondaires, comme le fameux SEO qui obsède tout le monde. Je serai toujours pourrie en graphisme: ce n’est pas mon dada. Je préfère de loin miser sur mes forces que m’acharner à faire des choses que je déteste et qui sont contre-nature. C’était surtout là où ma réflexion voulait en venir: soyons nous-mêmes, tous les goûts sont dans la nature. 🙂
P.S.: Viens me voir la prochaine fois, ça me fera plaisir de jaser!
Merci de ta réponse Marie-Julie 🙂 De peur que ma réponse soit mal interprétée, je souhaitais préciser quand même qu’il existe d’incroyables blogs et j’admire notamment le travail impressionnant fait par de nombreux blogs dont tout ceux cités dans ton article. 😉
Pour revenir au sujet principal, je voulais ajouter que j’aime justement te lire car on sent que tu ne t’enfermes ni dans la case journaliste ni celle de blogueuse (dis-moi si je me trompe ..;)). Tes textes sont justes et on sent ta passion pour ce que tu écris sans chercher à plaire à tout prix. (Cf ton article sur les agents de voyage qui avait fait un peu polémique 😉 Sorry je me souviens plus du titre exact de l’article..) Je t’ai aussi vu plusieurs fois sur des émissions à la télé quand j’étais au Québec où tu parlais du tourisme. Cela m’avait amusé car que je te connaissais par ton blogue mais je ne savais pas que tu étais si « influente » dans le domaine du tourisme .. 😉
Et sinon je n’ai pas trouvé de conclusion à tout ça, mais vive les blogueurs et continuons à faire ce qui nous plait !
Ps: je ne suis rentrée en France donc j’aurai certainement plus de mal à te croiser mais si jamais ça arrivait je viendrais cette fois-ci.
Hahaha! «L’influence», c’est tellement relatif, hein. 😉 Une chose est sûre en tout cas: c’est une vraie passion, autant le voyage que tout ce qui l’entoure. Merci encore pour tes bons mots. Dans ce cas, on se croisera au Salon des blogueurs l’an prochain! 😉
J’ai moi aussi pu assister à l’évolution des blogs, d’abord dans le domaine de la beauté (j’ai ouvert un blog beauté en 2010) et c’est vrai que maintenant l’image prime alors qu’à l’époque, l’écriture faisait tout. Pour preuve, pour mon blog beauté, pendant 6 mois, je n’avais pas de photos persos, et j’ai pourtant gagné rapidement en popularité à l’époque. Comme on dit, il faut “vivre avec son temps” mais c’est vrai que je resterai davantage une blogueuse “d’écrit” que “d’images” 🙂
A l’année prochaine alors (et cette fois, j’oserais venir te parler, j’ai pas trop osé cette fois-ci xD)
Pour moi l’important c’est un blog sans pubs qui polluent le lecteur. C’est aussi un blog “vrai”, authentique, sans avis orienté ou “acheté” comme c’est le cas de nombreux blogs dont leurs auteurs sont les marionnettes des marques. C’est bien de recommander tel ou tel produit/service, c’est mieux quand on l’a réellement testé et que ce n’est pas la marque qui “commande” un article valorisant…. on doit pouvoir compter sur les doigts d’une main les blogs qui, à défaut d’être influenceurs, ne sont pas des influencés 😉
N’étant pas présents au salon des blogueurs cette année (pour la première fois depuis sa création, ça nous a fait tout bizarre !) et ayant été déconnectés ces derniers temps – sur une péniche dans la campagne irlandaise ! -, je découvre ton article seulement maintenant.
Merci pour ces mots qui me parlent beaucoup, pour ton retour sur ton point de vue concernant l’évolution du blogging avec tout le recul que tu as… J’ai trouvé ça très pertinent. J’aurais bien aimé t’entendre en conférence !
Et merci ++ pour la mention <3 ça nous fait super plaisir et nous touche beaucoup !
Taxibrousse est l'un des rares blogs que je lis encore régulièrement 😉
Du coup, ça fait longtemps qu'on ne s'est plus vues, j'espère qu'on aura l'occasion bientôt, en Belgique, au Canada ou ailleurs ! 😉
Merci pour cet article très riche et cette réflexion intéressante qui va beaucoup nous aider dans notre parcours de blogueurs 🙂 Il nous aura permis aussi de découvrir d’autres blogueurs voyages 🙂
Comme d’habitude, super agréable de te lire et très jolie réflexion sur le blogging en général ! Bises à toi !
Je ne suis ni un nano, ni un macro influenceur. Je suis juste une blogueuse qui écrit sur des coups de coeur. Le plaisir d’écrire est de ne pas avoir de contraintes. Et tant pis si je suis hors statistiques du nombre d’abonnées. J’ai par contre de très forte convictions sur la façon dont on mesure le degré d’influence d’un blog. Le référencement naturel me semble être la mesure à privilégier plutôt que le nombre de followers qui se comptent en xK.
Dans tous les cas, merci pour vos réflexions sur ce sujet.
[…] je vous conseille la lecture de l’article de la journaliste et blogueuse Marie-Julie Gagnon: qu’est-ce qu’un bon blogue de voyage en 2018? Pour ma part, j’ai bien profité de l’événement pour pas mal sillonner […]