Chaque année, je reçois de nombreux livres sur le voyage, certains pratiques, d’autres plus littéraires. Au cours des prochaines semaines, je vous en présenterai quelques-uns ici. De chouettes cadeaux à offrir aux globe-trotters de votre entourage (en plus des miens, bien sûr 😉 !
Je commence avec le collectif Avec pas une cenne, publié aux Éditions Québec Amérique sous la direction de Mélissa Verreault, que j’ai savouré pendant mon voyage en Australie le printemps dernier (les photos de cet article ont d’ailleurs été prises à la plage Hyams, sur les rives de la baie de Jervis).
Le bon côté des collectifs : l’opportunité de découvrir l’univers d’auteurs que nous ne connaissons pas, en retrouvant ceux qui nous ont déjà conquis. Le point négatif : l’éclectisme des styles et des thèmes abordés en font souvent de curieux objets. Tout le monde y trouve son compte, mais personne ne peut vraiment tout aimer. Avec pas une cenne renferme des perles et d’autres histoires moins percutantes. Tout est bien sûr une question d’affinités, de perceptions, d’expériences et d’intérêts.
D’entrée de jeu, mentionnons que le titre ne définit pas tous les récits. Jean Désy semble par exemple fréquenter davantage la ouate que les coquerelles dans Aotearoa mes amours, qui relate un séjour en Nouvelle-Zélande. Son journal de bord plaira sans doute à un public différent des lecteurs intrigués par son titre, qui fait plutôt référence aux voyages à petit budget et laisse présager moult péripéties.
Les récits
Pour ma part, j’ai eu un énorme coup de coeur pour la plume efficace de Kadidja Haïdara. Premier texte du recueil, Matriarche m’a fait HURLER de rire – à plus d’une reprises, d’ailleurs. Conteuse hors pair, l’autrice nous entraîne dans les méandres d’une histoire de marde (littéralement). Moi qui lève souvent les yeux au ciel dans les récits qui se veulent humoristiques, j’ai totalement embarqué dans cette histoire de vacances d’apparence banales à Old Orchard qui se transforment en aventure rocambolesque. Je ne vous en dis pas plus, mais disons que bien des parents se retrouveront dans ce récit presque en odorama (note à l’autrice : moi aussi j’ai la fâcheuse habitude de chanter dans les moments de panique).
Même si j’ai lu le livre il y a plus de six mois, je me souviens encore très bien du texte de Rodolphe Lasne, Gilgit hors piste. L’écrivain nous emmène au nord du Pakistan, où il suit les traces d’un mystérieux voyageur qu’il croit être un espion anglais. Le récit se démarque grâce à la plume sensible et juste de Rodolphe, dont le bagage de journaliste voyage n’est jamais loin. Dès le début, on se retrouve avec lui dans l’autobus qui menace à tout moment de rejoindre les carcasses des véhicules qui gisent en bas des pentes. Un extrait, pour vous mettre dans l’ambiance :
« La route était longue, cahoteuse, effrayante, spectaculaire. Elle s’accrochait au flanc des collines, surplombant une vallée qui serpentait entre les pics enneigés. Une rivière laiteuse en contrebas, l’horizon à portée de main, des fois pas plus loin que le prochain tournant d’où débouchait un camion bariolé, surchargé, qui nous frôlait en klaxonnant, une poignée d’hommes agrippés aux ballots penchés vers le vide. »
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