Boulot

Journalisme à la pige 101

18 janvier 2009

migeek-miotakuUne blogueuse m’a demandé comment devenir journaliste à la pige. Me faisant régulièrement poser la question (surtout depuis que je tiens ce blogue), j’ai décidé de lui répondre ici et, du coup, de donner quelques pistes à ceux qui ont les mêmes interrogations. Je me concentrerai uniquement sur la presse écrite puisque le cas de la télé est bien différent.

D’abord, mettons tout de suite quelque chose au clair : je peux parler en tant que pigiste qui galère depuis une quinzaine d’années dans ce milieu (de façon intermittente) et en tant que rédactrice en chef reportages d’un magazine de mode, pas au nom de tous les pigistes, ni au nom de tous les médias. C’est ma vision bien personnelle des choses, basées sur mes expériences, et cela ne constitue en rien la vérité absolue.

Les qualités essentielles d’un bon journaliste pigiste (pas forcément dans l’ordre):

1- Une bonne plume. Cela vous semble le plus important? Pourtant, il y a des tas de pigistes qui arrivent à gagner leur vie sans savoir bien écrire (si vous saviez…)!  Je persiste à croire que des phrases bien tournées et la précision du mot font toute la différence.

2- Avoir des idées. La meilleure manière de se faire remarquer par une rédaction est de proposer des reportages. Résumez bien l’angle du texte que vous avez envie d’écrire. Pas plus de 5-10 lignes (et même moins). En vous lisant, on doit tout de suite déceler où vous voulez aller.  Ne proposez pas 1000 sujets à la fois non plus! Trois ou quatre, pas plus.  Le temps est compté pour tout le monde. Vous avez donc intérêt à être accrocheur, surtout si la personne à qui vous écrivez n’a jamais entendu parler de vous.

3- Pouvoir cibler. Il est essentiel de bien connaître les publications pour lesquelles vous souhaitez écrire. Par exemple, un pigiste qui proposerait un papier du style «Les trucs de Madame Chasse-Taches» à Clin d’œil verrait son courriel effacé en moins de temps qu’il n’en faut pour crier «delete»!  Par contre, en modifiant son angle pour qu’il corresponde à l’esprit du magazine, il pourrait peut-être marquer des points («les trucs glam des stars» aurait déjà plus de chance de passer, mettons! lol). Dans la mesure du possible, vérifiez si les sujets que vous proposez ont déjà été traités par le média visé. Un tuyau : même sans s’abonner, il est possible de faire une recherche par mot-clé sur eureka.cc. Toutefois,  plusieurs magazines n’y sont pas, par exemple tous ceux de TVA Publications.

4- Des aptitudes en recherche. Pouvoir fouiller sur Internet, dans des bouquins, sur le terrain… Ne pas avoir peur de passer des tas de coups de fils pour avoir les bons experts en entrevue et valider des infos. Savoir utiliser les réseaux sociaux est également un atout de taille. Je ne compte pas le nombre de témoignages recueillis grâce à l’aide précieuse de mes amis Facebook et abonnés Twitter!

5- Pouvoir s’adapter. Avoir «son» style, c’est bien. Mais plus important encore, il y a la capacité à pouvoir adopter celui de la publication pour laquelle on écrit. Il faut être un peu caméléon pour arriver à gagner sa vie. Et gardez en tête qu’on fait du journalisme, pas de la littérature.

6- Avoir de l’humilité. Les modifs et la réécriture sont monnaie courante. Surtout pour garder le ton du magazine (ça rejoint mon point 4). Un excellent pigiste verra des parties de son texte changées même après vingt ans d’expérience. Il n’est pas rare non plus de demander à un pigiste de faire des ajouts ou des changements. Ça fait partie de la game.

7- Avoir de la rigueur. Rien de pire qu’un journaliste qui ne vérifie pas ses informations et se fie à n’importe quelle source sans s’assurer qu’elle est sûre (d’ailleurs, mieux vaut toujours inscrire la liste de ses sources à la fin de ses textes «au cas où» et les citer quand nécessaire). Rares sont les rédactions (je parle du Québec et de ce que je connais, bien sûr) qui ont les ressources pour vérifier chaque détail mentionné dans un texte. On veut que tout soit impec’ à la réception du document. On fait tous des gaffes (comme relayer des conneries sur Internet! lol). Mais essayez de les éviter!

8- Pouvoir aborder les gens. Il faut foncer et laisser sa timidité de côté. Après tout, le journalisme est le prétexte idéal pour poser toutes les questions qui vous trottent en tête. Autant en profiter! 🙂

9- Être persévérant. N’hésitez pas à relancer la personne à qui vous avez fait parvenir des idées. Attendez tout de même un délai raisonnable (environ une semaine). Après trois messages, il est peut-être préférable de laisser tomber (mais ce n’est pas une règle absolue). Et ce n’est pas parce que ça ne marche pas du premier coup que ça ne marchera jamais. Attention toutefois: harceler un rédacteur en chef ne vous mènera nulle part… à l’exception de sa liste noire.

10- Savoir se vendre. N’oubliez jamais que vous proposez vos idées à un être humain avec ses goûts, sa personnalité et ses réalités. On est toujours plus portés à donner la chance à des gens qu’on trouve sympathiques en plus d’être talentueux (ça va dans les deux sens : comme pigiste, je préfère de loin travailler avec des gens avec qui j’entretiens une relation sans prise de tête). La pige, c’est un aussi un gros boulot de séduction!

11- La curiosité. Une bonne culture générale est essentielle. Avoir des champs d’intérêts variés permet d’apporter cette petite touche qui fera toute la différence dans un texte. Une perspective. On en sait jamais assez. Surtout, personne ne détient la vérité absolue. Pas même le l’expert X qui prétend le contraire!

12- Le sens de l’éthique. Il y a des choses qui ne se font pas, point à la ligne! Il y a plusieurs débats entourant l’éthique, mais ce serait là le sujet d’un autre et trèèès long billet et je n’ai absolument pas envie d’aller là (surtout parce que j’ai vécu pas mal de désillusions au cours des dernières années).

13- La passion. Ce n’est pas «un job». Le bouton est toujours à «on». Il faut aimer ce boulot en diable pour l’exercer. Salaire irrégulier, paye souvent mauvaise (les tarifs au feuillet – environ 25 lignes –  ont très peu augmentés depuis 10 ans), peu de reconnaissance (rares sont les gens qui se souviennent des noms des journalistes qu’ils lisent, et encore plus rares sont les rédac’ chef qui prennent le temps de donner des commentaires, surtout quand ils sont positifs).

14- La ponctualité. Un pigiste qui ne respecte pas les dates de tombée, ça rend les rédac’ dingues! Cela dit, j’avoue avoir péché à plus d’une reprise… (Je ne peux pas être si parfaite! lol)

Autres : le discernement, un bon jugement, être vite sur ses patins… je continue? 😉

Les questions existentielles maintenant.

Comment approcher un média qui nous intéresse?

La meilleure manière à mon avis est de proposer des idées  par courriel (voir point 2). Oui, il arrive parfois que certains rédacteurs en chef peu scrupuleux «piquent» des idées et les refilent à d’autres journalistes. Le problème, c’est qu’il est très difficile de prouver que c’est bien le cas. En même temps, il faut faire attention: les bonnes idées sont dans l’air du temps. Vous souhaitez faire un papier sur Obama? Surprise!!! Vous n’êtes pas le seul! Je disais donc: proposez des idées. Présentez-vous brièvement dans le courriel (pas besoin de votre c.v. entier!). Mettez en valeur vos champs d’intérêt et votre expertise, si vous en possédez une. Joignez un c..v. ainsi que des articles que vous avez déjà écrit (idéalement déjà publiés) et/ou des liens permettant de voir votre blogue par exemple.  De grâce, pas de coup de fil! Il y a peut-être des rédacteurs qui aiment ça, mais moi, ça m’a toujours empoisonné l’existence. (MÀJ juillet 2014: j’ai discuté avec une rédac’ chef d’un autre magazine il y a quelques semaines qui, elle, dit qu’il faut absolument l’appeler. Mon conseil, donc: si des gens de votre réseau connaissent la personne à qui vous souhaitez faire votre «pitch», renseignez-vous sur le meilleur moyen de communication.)

Se spécialiser ou pas?

Deux façons de voir les choses. Devenir un expert permet d’avoir plus de boulot… ou moins. Personnellement, j’ai toujours prôné la polyvalence. J’ai une telle phobie des étiquettes! C’est une question de personnalité: je suis devenue journaliste à cause de ma grande curiosité. Mes intérêts sont hyper-variés et changeants. Malgré moi, je me suis retrouvée à une certaine époque étiquetée comme «la fille de la techno».  J’ai senti le besoin de m’éloigner de ce domaine un certain temps pour y revenir peu à peu. Ma grande passion reste le voyage sous toutes ses formes. Mais comme je l’ai déjà écrit, je souhaite continuer à écrire sur les courants sociaux, le choc des cultures, l’impact de la technologie dans nos vie (et non la techno pure et dure) et autres sujets qui m’allument. En contrepartie, se spécialiser permet de devenir une référence.  D’être la personne à qui on pense pour écrire un papier sur un sujet donné.

Est-il nécessaire d’avoir fait des études en journalisme?

Au Québec, je serais surprise de savoir quels pigistes ont étudié dans ce domaine. Plusieurs chemins y mènent.  Il y a autant de parcours qu’il y a de freelancer. Ce que je déplore parfois chez des confrères qui n’ont pas suivi de cours de journalisme, c’est le manque d’éthique. Dans mon cas, étudier en journalisme m’a surtout forcée à enlever les «fioritures», moi qui aimais tant «me regarder écrire» (ça vous étonne? 😉 et à aller droit au but. Une fois qu’on maîtrise la base, on peut se permettre de personnaliser ses écrits… en oubliant pas l’essentiel.

Combien gagne-t-on?

Ça dépend pour qui vous écrivez, de l’expérience que vous avez, etc. Parfois, il est possible de négocier. D’autres fois pas. Demandez toujours quels sont les tarifs AVANT d’accepter une pige (contrairement à moi qui me laisse souvent emporter par la passion que m’inspire un sujet! lol). Il faut également évaluer les «autres bénéfices» qu’on peut tirer. Écrire pour un quotidien paie très peu, mais quel bonheur de voir des gens lire son texte dans un café!

Et la presse touristique?

Très peu de journalistes pigistes arrivent à gagner leur vie en ne couvrant que le secteur du tourisme au Québec.  D’abord parce qu’il faut faire plusieurs voyages par année pour arriver à gagner sa vie (bonjour la stabilité familiale), et avoir plusieurs clients. On fait rapidement le tour des publications. Aussi parce que seul un groupe très sélect est invité à se joindre aux voyages organisés par les offices de tourisme, les voyagistes etc. Si les rédactions des magazines et des journaux reçoivent régulièrement des invitations, les pigistes, eux, doivent manger bien des croûtes avant de figurer sur les listes.  Pour toutes ces raisons, rares sont les jeunes pigistes qui exercent ce métier.  Un gros plus est de pouvoir écrire en anglais et, ainsi, décupler ses possibilités.

En vrac:

  • N’oubliez pas pour qui vous écrivez. Si vous n’êtes pas certains de la cible, demandez au rédacteur en chef de vous dire à qui s’adresse la publication. On ne parle pas de la même manière à la ménagère de 55 ans qu’à la fashionista de 23!
  • Le journalisme à la pige est un éternel recommencement. Non seulement chaque publication a ses particularités, mais chaque rédacteur en chef aussi.  On collabore d’abord avec des gens. Et les gens en place bougent beaucoup! En clair, cela veut dire que le jour où  le rédacteur en chef qui vous commande régulièrement des papiers quitte son boulot, il vous faudra tout  recommencer à zéro avec son remplaçant. C’est comme ça.
  • Attendez-vous à un casse-tête au moment de faire vos rapports d’impôt. Les rapports de TPS et de TVQ (obligatoires quand on gagne plus de 30 000 $) par année sont autant de choses avec lesquelles un pigiste doit composer. Heureusement, il y a des comptables pour nous aider!
  • Plusieurs facteurs peuvent faire en sorte que vous arriverez à vous tailler une place dans ce milieu. Le réseau de contacts en est un. Personnellement, j’ai fait mon chemin toute seule, comme une grande. J’ai frappé aux portes une à une.J’ai vendu mon premier texte à l’âge de 18 ans. Encore aujourd’hui, même si mon réseau est beaucoup plus étendu, je propose régulièrement des idées à des gens que je ne connais pas. Parfois, la porte reste fermée. Il ne faut pas s’en faire outre mesure et continuer à avancer.
  • N’hésitez pas à demander du feedback après un premier texte. Dans le tourbillon, rares sont les chefs de section ou les rédacteurs en chef qui prennent le temps de vous donner des commentaires. Ils n’ont pas non plus le temps de mettre des gants blancs quand vient le temps de le faire! Mais il est toujours bon d’avoir l’heure juste pour réajuster le tir. Si vous démontrez cette ouverture à recevoir des critiques pour avancer, vous marquerez des points. Même avec 15 ans d’expérience, j’ai besoin de savoir si mes papiers correspondent aux attentes de mes nouveaux clients (nuance : je dis bien NOUVEAUX clients, je ne demande pas des commentaires sur chacun de mes textes! Hi! Hi!), histoire de m’adapter pour les commandes suivantes.
  • Il est possible de revendre des textes publiés au Québec à l’étranger. J’en suis encore à étudier la question, alors je ne peux malheureusement pas vous en dire plus.
  • Il existe des bouquins consacrés au journalisme à la pige. Jean-Benoît Nadeau a par exemple publier Écrire pour vivre que je n’ai pas lu mais dans lequel je vais certainement plonger sous peu pour en savoir plus sur le point précédent!
  • Certains perçoivent les autres journalistes pigistes comme des compétiteurs. Je pense plutôt que la solidarité est essentielle.
  • Pour plus d’information, je vous invite à consulter le site de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ). À consuler aussi : les sites du Conseil de presse du Québec et de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ).

Je serais bien curieuse d’avoir le son de cloche de mes collègues. Quelque chose à ajouter?

Une «tranche de vie» en terminant: j’ai collaboré à La Presse pour la première fois au début de la vingtaine pour un cahier qui s’appelait «Sortir».  Les années ont passé. À 27 ans, alors que je vivais en Asie depuis quelques mois, j’ai eu envie de faire des papiers touchant les courants sociaux. J’ai passé un coup de fil à la rédaction de La presse pour savoir qui s’occupait du cahier «Actuel». Je savais pertinemment que le fait d’avoir écrit pour ce journal des années plus tôt n’allait avoir aucun impact sur mon éventuelle collaboration, que tout était à recommencer. J’ai ainsi proposé un reportage à Marie-Claude Lortie par courriel.  Puis, j’ai oublié le message envoyé. Quelques semaines plus tard, elle m’a répondu pour me dire que mon idée l’intéressait. C’est ainsi que je me suis mise à écrire régulièrement pour ce cahier. De fil en aiguille, la section Voyages a aussi acheté quelques-uns de mes textes. Avoir l’occasion d’explorer des sujets qui m’intriguaient à l’étranger a été l’une de mes plus belles expériences professionnelles à ce jour.

Morale de l’histoire : il ne faut pas hésiter à proposer des idées même si la personne ne vous connaît ni d’Eve ni d’Adam. Je jette encore de temps en temps des pierres dans l’eau. Parfois, elles se mettent à faire des bonds. Parfois, elles coulent au fond. Peu importe, on regarde droit devant et on fonce!

AJOUT 19 JANVIER: Je viens de prendre connaissance du nouveau contrat de cession de droits de Québécor sur le blogue de Steve Proulx. Je suis sidérée (et dans une bien mauvaise position pour me prononcer). Disons simplement qu’il y a de quoi couper les ailes de bien des pigistes!

AUTRE AJOUT: Une copine m’envoie ce lien provenant de la FPJQ. Beaucoup de réponses à vos questions! Sur les tarifs, notamment: «En presse écrite, le tarif d’un feuillet (25 lignes X 60 frappes, soit 1500 caractères, même si cette définition n’est pas normalisée) oscille entre 25 $ dans les hebdos régionaux et 250 $ dans les magazines qui paient le mieux… et qui sont peu nombreux. En moyenne, un feuillet de magazine rapporte autour de 80 $. Il n’existe pas de tarif minimum.»

MÀJ juillet 2014: Je gagne aujourd’hui principalement ma vie en faisant des chroniques, en bloguant, en animant des communautés et en rédigeant des livres. Il est plus difficile que jamais de vendre des reportages sur les voyages, surtout des récits, style que je préfère entre tous. Le milieu de la pige a énormément changé au cours de la dernière décennie et les salaires n’ont pas augmenté. Bref, je suis heureuse d’avoir une liberté totale sur ce blogue et j’ai décidé d’explorer différentes manières de le rentabiliser. Je songe aussi à me remettre à faire de la recherche télé (que j’ai longtemps fait en parallèle du journalisme à la pige) et à développer des concepts d’émissions qui dorment dans mes tiroirs depuis trop longtemps. À suivre…

À lire également: Ce que j’aurais aimé avoir le temps de vous dire, Devenir journaliste voyages.

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63 Commentaires

  • Répondre Annie 18 janvier 2009 - 14 h 42 min

    Très pertinent ce petit “aide-mémoire” !

    Personnellement, je suis pigiste depuis une dizaine d’années, mais cette période a été entrecoupée par deux années comme salariée dans un quotidien. Je ne retournerais pas en arrière ! J’adore ma liberté et les nombreux imprévus du quotidien. J’aime aussi la possibilité de jumeler d’autres fonctions à celle de journaliste (comme être chargé de cours ou conférencier).

    Aussi, si je peux me permettre, j’ajouterais à la liste des qualités d’un bon pigiste de toujours respecter les deadlines ! 🙂

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 18 janvier 2009 - 14 h 45 min

    Tu as tout à fait raison! Les fameux deadlines… Comment ai-je pu oublier? lol Je l’ajoute toute de suite en point 14! Merci! P.S.: Bien d’accord avec toi: je ne me verrais pas retourner dans un bureau à temps plein… C’est vraiment une question de personnalité!

  • Répondre laderoutee 18 janvier 2009 - 15 h 20 min

    Merci Marie-Julie pour ces précieux développements! Je prévoyais justement te demander plus de détails sur le métier de pigiste alors cet article tombe à point! J’en suis au point où il faudrait que je me branche sur ce que je désire exercer comme profession (d’où l’intérêt d’avoir commencé un blog; je me suis dit que ça m’aiderait peut-être à faire un choix, et que mes champs d’intérêt allaient ressortir d’eux-mêmes!) Ah c’est ça qui arrive quand on est curieux et on s’intéresse à trop (?) de choses en même temps 😉

  • Répondre MAtias 18 janvier 2009 - 16 h 12 min

    Salut Marie-Julie,

    Je suis ton blog depuis que t’as laissé un commentaire sur le blog de ma femme. Moi aussi je suis journaliste et pendant quelques temps j’ai travaillé comme pigiste. Maintenant j’habite à Montréal et j’ai envie de recommencer (quoi que ça serait en espagnol, car ça c’est ma langue maternelle (je viens de l’Argentine). Tu connais des publications hispanophones ici?

    Bref, très intéressent ton blog!

    À plus

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 18 janvier 2009 - 16 h 52 min

    Bonjour Matias! C’est une bonne question. Je suis certaine qu’il y a des publications en espagnol, mais je ne les connais pas. Anyone??? P.S.: Merci! 🙂

  • Répondre Julien 18 janvier 2009 - 16 h 58 min

    @Matias la solution pourrait aussi d’écrire des articles en espagnol pour des publications à l’étranger, mais en parlant de sujets qui touche la population hispanophone ici (travailleus saisonniers, culture, tourisme, etc.).

    @Mariju billet très inspirant, moi qui me préparais à te harceler avec quelques questions… Mais tu viens de te gagner un répis 🙂

  • Répondre Gildas 18 janvier 2009 - 17 h 31 min

    Excellent, Mj ! Et j’ajouterai: avoir un conjoint qui travaille à temps plein, c’est encore mieux ! 😉

  • Répondre Isabelle 18 janvier 2009 - 20 h 10 min

    Merci Marie-Ju! Très pertinent pour moi…on s’en reparle!

  • Répondre Christine 18 janvier 2009 - 21 h 45 min

    Allô Marie-Julie,

    Très intéressant, ton texte. Je reconnais mon expérience dans ce que tu écris, mais j’aimerais ajouter:

    -Soyez patient ! Un bon réseau ne se construit pas en deux jours. Personnellement, il m’a fallu trois ans pour établir un réseau assez solide et vaste pour avoir du travail à temps plein. Et même après 12 ans dans le domaine de la pige, je continue de le développer.

    -Ne regardez pas de haut le nom des magazines: c’est avec des humains qu’on travaille, et non avec le nom d’une publication….

    Voilà, c’était mon petit grain de sel 😉

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 18 janvier 2009 - 22 h 14 min

    Excellents ajouts Christine, merci! Tout à fait d’accord sur les deux points. Par contre, il faut pouvoir assumer!

    @Julien: Je sais, je suis contagieuse… Tous les gens à qui je parle de mon boulot veulent devenir journaliste! lol

    @Gildas: Merci! Très bon point. Mon chéri achève sa maîtrise…

    @Isabelle: Contente si mon billet a pu t’éclairer encore davantage!

  • Répondre Milou 19 janvier 2009 - 0 h 03 min

    Rien à ajouter, merci pour ce super billet 🙂

    J’aime bien l’idée du conjoint “stable”, moi ça m’aide entk loll!

    Et ça me fait du bien de me souvenir que oui, c’est possible la pige, même sans le parcours académique “classique”. En tout cas, au Québec.

    Mais fais attention, on va finir par t’offrir un job de prof quelque part … à la pige peut-être?

  • Répondre Annie 19 janvier 2009 - 10 h 39 min

    Je ne voudrais pas partir de débat sur ton blogue Marie-Julie, mais j’aimerais apporter une nuance ou un ajout au commentaire de Christine. Je comprends bien qu’il ne faut pas “regarder de haut le nom des publications”, mais il faut tout de même être sélectif.

    Dans le passé, je n’ai pas été assez “sélective” et j’ai fait affaires avec des publications qui n’ont pas une bonne réputation. Résultat: j’ai dû courir après mes chèques et certains de mes articles ont été “transformés” par un correcteur abusif ou une mise en page déplacée (j’ai déjà vu des photos à la limite du porno illustrant un article que j’avais écrit pour un magazine pour adolescentes dont je tairai le nom !).

    Bref, aujourd’hui, avant d’accepter une nouvelle pige, je fais quelques recherches sur le média et je m’assure des conditions de travail et de publication.

    Désolée pour ce long commentaire qui n’était pas une montée de lait en passant ! lol 😉

  • Répondre MAtias 19 janvier 2009 - 11 h 25 min

    @MJG et Julien, merci pour vos réponses! Dans c’est cas là (vendre à des publications à l’étranger) je me demande comment on fait pour être payé ici (il y a pas mal de frais quand on veut viré de l’argent d’un pays à l’autre). En tout cas ça reste un possibilité a découvrir

  • Répondre Julien 19 janvier 2009 - 13 h 56 min

    @Matias Il me semble que les frais de virement sont assumés par celui qui paie… Mais c’est à vérifié !

    Peut-être que quelqu’un aura plus d’information à ce sujet…

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 19 janvier 2009 - 14 h 48 min

    @Annie Ton témoignage est tout à fait pertinent. Christine insiste sur le fait que ce sont les gens avec qui on travaille qui importent le plus (plus que le nom du mag en fait)… ça rejoint donc indirectement ce que tu dis puisque l’équipe avec laquelle tu travaillais et toi n’étiez clairement pas sur la même longueur d’ondes! Quant au paiement, même chez les publications «fiables» c’est parfois le bordel… Un des mauvais côté de la pige! D’accord avec toi: il faut vraiment savoir à qui on a affaire.

    Autre bémol, tant qu’à être dans le sujet: j’ai déjà vu des rédacteurs en chef lever le nez sur des journalistes parce qu’ils collaboraient à des publications moins «glamour». Ça fait aussi partie de la game: prendre telle ou telle direction a un impact sur la suite des choses. MAIS je tiens à préciser que tous ne voient pas les choses du même oeil, heureusement… Et puis, il faut bien gagner sa vie!

    @Matias et Julien: J’ai écrit à quelques reprises pour un magazine belge (en étant au Québec) et les frais de transfert étaient automatiquement déduits du montant par les banques (si ma mémoire est bonne, il a des frais à l’envoi + à la réception. Du moins, c’était comme ça quand je faisais des virements bancaires de Taipei à Montréal!).

  • Répondre Josianne 19 janvier 2009 - 17 h 23 min

    @mathias

    il existe plusieurs publications et médias électroniques québécois dits «ethniques» (dont quelques publications et émissions hispanophones), dont tu trouveras toutes les coordonnées à l’adresse suivante :
    http://www.montreal.gouv.qc.ca/medias/RepertoireMedia.asp?Region=Montreal&Filtre=Tous#Partie2

    En septembre 2006, le magazine Le Trente a publié un dossier spécial sur les «médias ethniques» qui peut être consulté à : http://www.fpjq.org/index.php?id=237

    @marie-julie
    J’ai eu la chance d’assister à des ateliers sur la pige donnés par Jean-François Nadeau, c’était vraiment très instructif, surtout pour ce qui est de l’aspect «tirer un maximum de profit de son travail». Ou comment revendre le même sujet plusieurs fois en le présentant sous différents angles et à différentes publications. Ce gars-là est un pro! Il a aussi écrit plusieurs articles sur les hauts et les bas du métier de pigiste dans le Trente, on peut les trouver sur le site de la FPJQ.

  • Répondre Josianne 19 janvier 2009 - 17 h 26 min

    c’est Jean-Benoît Nadeau bien sûr, pas Jean-François.

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 19 janvier 2009 - 17 h 37 min

    @Josianne Merci pour ces précieuses infos! J-B Nadeau écrit par contre aussi en anglais. Ça, c’est un gros plus…

  • Répondre Corinne 19 janvier 2009 - 17 h 53 min

    Très bon récapitulatif. Qui démythifie aussi l’image un peu “romantique” du journalisme que se font naïvement la plupart des gens extérieurs au métier. Pigiste ou salarié, les exigences sont les mêmes… Reste que c’est plus acrobatique pour les fins de mois de bosser à la pige. Mais peut-être plus “stimulant” aussi?

    Enfin tu fais bien de souligner qu’on ne fait pas de la littérature. Et que l’éthique, le respect des deadlines, le réseau et l’humilité (oui, tout le monde se fait corriger et raccourcir ses papiers) sont essentiels. Excellente piqûre de rappel.

    😉

  • Répondre Julien 19 janvier 2009 - 18 h 49 min

    En parlant de romantisme, je viens de voir les contrats que TVA Publication veut faire signer aux pigistes…

    C’est tout simplement du viol intellectuel !

    Pour ce qui est de Jean-Benoît Nadeau, je me souviens avoir lu “Pas si fous ces Français”. Une très bonne lecture si vous avec un quelconque intérêt pour la France et sa culture…

  • Répondre Cecile Gladel 19 janvier 2009 - 23 h 49 min

    Tu couvres pas mal tout. Je rajouterai de refuser de travailler pour des peanuts, c’est à dire moins de 100 $ le feuillet en général, ce qui est le cas de trop de pigistes, de ne pas céder ses droits d’auteur ou moraux sous aucun prétexte, d’être solidaire et de devenir membre de l’AJIQ 😉

    Car trop souvent les aspirants pigistes pensent au glamour, aux bénéfices mais ils oublient que les conditions de travail du journaliste indépendant sont complètement différentes du journaliste permanent.

    Finalement de se diversifier, d’être polyvalent, de toucher à tout et d’être passionnée car oui c’est le plus beau métier du monde. Malgré les conditions des journalistes indépendants, je ne changerai pour rien au monde car je suis libre !

  • Répondre MAtias 20 janvier 2009 - 0 h 23 min

    @ MJG, C’est à dire qu’il faut bien se renseigner auprès de la banque avant d’accorder un tarif!

    @ Josianne, Merci pour les liens! J’ai pris quelques adresses très intéressantes pour commencer

  • Répondre Anne Marie Parent 20 janvier 2009 - 0 h 39 min

    Difficile de refuser un cachet quand on se fait dire: «C’est ça ou rien»… Mais oui, on tente de résister. Parfois ça fonctionne.

    J’ajoute que si on est «expert» d’un domaine, par exemple si on a étudié en sciences, en musique, en tourisme… ou que l’ona une passion pour un sport ou un loisir en particulier, et que l’on sait bien écrire (oui, c’est encore important de maîtriser le français écrit!), on a de bonnes chances de percer. Commencez par la feuille de chou de votre association étudiante, le bulletin de l’association des accordéonistes, le site Web des ornithologues du Québec… Bref, peu importe le domaine, si vous arrivez à prouver que vous vous y connaissez en la matière et qu’en plus vous savez écrire, alors bingo, votre carrière vient de commencer! Ces «échantillons» de votre savoir-faire – parfois des textes à titre bénévole dans des publications sans but lucratif – seront votre tremplin vers les ligues majeures. Créez un site Internet dans lequel vous déposerez ces articles (numérisez-les et mettez-les en ligne): cela vous servira de carte de visite et de porte-folio.
    Je termine en confirmant que même si ce n’est pas facile, ON SE SENT LIBRE, comme le dit Cécile. Et ça vaut de l’or…

  • Répondre Gina Desjardins 20 janvier 2009 - 6 h 53 min

    Excellent article! Je ne trouve rien à ajouter! 🙂
    Surtout pour moi qui, après cinq ans dans ce métier, demande encore régulièrement des conseils à Marie-Julie, que je considère comme un mentor.
    Alors mon principal conseil: suivre ses conseils! 😉 Marie-Julie a un très beau parcours journalistique, une plume irrésistible et une tête remplie d’idées originales!
    Merci d’être là et de partager tes connaissances sur le sujet! Je suis certaine que ça va aider plusieurs personnes!

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 20 janvier 2009 - 9 h 47 min

    @ Corinne: Merci! Dis-moi, je me souviens qu’on m’a déjà dit que les pigistes en France avaient plus de mal à tirer leur épingle du jeu qu’ici, que les rédactions hésitaient à faire appel à eux. C’est encore vrai?

    @ Julien: Je ne dirai rien mais n’en pense pas moins…

    @ Cécile et Anne-Marie: La liberté reste ce qu’il y a de plus important pour moi. Ça me rend juste dingue quand on veut y mettre un prix…

    @ Gina: Oh! Merci, je suis toute émue!!!!

  • Répondre pascal lapointe 20 janvier 2009 - 22 h 53 min

    L’importance des gens avec qui on travaille est en effet un facteur sous-estimé. Une relation agréable vaut 100 fois plus qu’un titre prestigieux -pour le moral, pour l’estime de soi, pour la persévérance…

    L’expertise ou la spécialisation n’est pas à sous-estimer. Ça ne veut pas dire qu’on se met à n’écrire que dans un domaine, juste qu’on est reconnu comme quelqu’un qui s’y connait dans le domaine X. C’est que le marché québécois n’est pas si grand, et si vous avez développé une telle expertise, ça finit par se savoir vite, là où ça peut vous être utile pour d’autres contrats.

    La recherche télé n’est pas à négliger non plus. Plus difficile d’y entrer quand on est un débutant sans contacts, mais ça fournit des contrats de plus longue durée.

    Pour plus de détails, consultez l’autre livre… 🙂
    http://www.pulaval.com/catalogue/les-nouveaux-journalistes-guide-entre-precarite-8930.html

  • Répondre mathieulavallee 21 janvier 2009 - 11 h 34 min

    Bonjour Marie-Julie,

    Je suis présentement étudiant en journalisme à l’UdeM. J’écris présentement à la pige pour certaines publications, mais j’aimerais bien élargir un peu l’éventail de publications pour lesquelles j’écris (question de diversifier mes sujets et d’augmenter quelque peu mes revenus).

    Cependant, j’ai eu le malheur de tomber sur un professeur (dans un cours super fondamental) qui n’a pas été foutu de nous apprendre comment rédiger un synopsis! Est-ce qu’il y a des ressources que vous pourriez recommandez à la relève comme moi?

    Merci infiniment.

  • Répondre Julien 21 janvier 2009 - 15 h 58 min

    En parlant de Jean-Benoît Nadeau, il a justement animé une formation intitulée “Faire carrière à la pige” à la FPJQ.

    http://www.fpjq.org/index.php?id=single&tx_ttnews%5Btt_news%5D=4299&tx_ttnews%5BbackPid%5D=26&cHash=1865db4c3d

    On m’a signalé que cette formation serait de nouveau offerte, mais il n’y avait pas de date disponible pour le moment. Et je ne sais pas non plus si la formation sera de nouveau animée par Jean-Benoît Nadeau…

    Mais je me suis dis que ça intéressait 🙂

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 21 janvier 2009 - 20 h 30 min

    @pascal lapointe Merci beaucoup!

    @mathieulavallee Si ça peut te rassurer, aucun de mes profs ne m’a jamais appris à rédiger un synopsis. Il faudrait voir si l’AJIQ ou la FPJQ ont publié des articles sur le sujet (ou s’ils ont des exemples quelque part). Pour ma part, je te dirais simplement de te fier à ton gros bon sens. Tu dois résumer ton idée le plus brièvement et le plus clairement possible. L’important est vraiment qu’on saisisse ton angle en te lisant. Accroche-nous!

    @Julien Merci! Je sais qu’il donne régulièrement des formations . À surveiller!

  • Répondre Cecile Gladel 21 janvier 2009 - 20 h 41 min

    La formation de Jean-Benoit est la première que j’ai prise.
    Surveillez le programme des formations de l’AJIQ, on en offre chaque mois depuis l’automne. Voir sur notre site: http://www.ajiq.qc.ca

  • Répondre pascal lapointe 22 janvier 2009 - 0 h 33 min

    @Mathieu: l’important n’est pas la forme que prendra ton synopsis, mais la qualité ou l’originalité de l’idée que tu proposeras.

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 22 janvier 2009 - 1 h 54 min

    Tout à fait d’accord. J’avais 18 ans quand j’ai vendu mon premier texte. Mon synopsis était plutôt scolaire… mais je l’ai vendu quand même. L’essentiel était là! Avec le temps, on développe notre propre façon de travailler, d’accrocher. Il n’y a pas de formule toute faite, il faut seulement sortir du lot!

  • Répondre Julien 22 janvier 2009 - 2 h 58 min

    Ça me démange d’envoyer mon premier synopsis…

  • Répondre Gil Thériault 22 janvier 2009 - 5 h 59 min

    Mon parcours est sans doute atypique parmi les atypiques. J’ai été gestionnaire pendant presque 8 ans avant d’amorçer un lent virage vers la pige journalistique et photographique en construisant mon réseau de contacts.
    Je vois les médias comme des clients à satisfaire et mon observation du marché actuel me pousse à croire que plus vous aurez de cordes à votre arc, mieux vous vous en tirerez (vidéo, audio, photo, web,…).
    Pour ce qui est de travailler à 100$/feuillet, je préfère travailler 3 heures pour 4 feuillets à 50$ que 20 heures pour 4 feuillets à 100$… Certaines publications possèdent une bonne réputation et paraissent bien sur un CV, mais leur style d’écriture est tellement sclérosé que je ne prend aucun plaisir à écrire pour eux… mais chacun mène sa barque comme il l’entend : )
    Pour ma part, j’élargis mes horizons avec la critique culinaire, l’écriture de bouquin et les conférences.
    Je carbure au défi et à la liberté.
    “Peu importe le flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse”, disait De Musset ; ))

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 22 janvier 2009 - 8 h 22 min

    Tu soulèves un très bon point Gil. C’est bien beau de travailler pour plus de 100$/feuillet, mais si on passe une éternité en recherche, en réécriture etc, on ne gagne pas plus au bout du compte! Et le plaisir reste aussi important. J’ai récemment collaboré au Soleil, qui paie très peu, parce que j’avais vraiment envie d’écrire davantage sur les voyages et que les clients qui achètent ce genre de texte ne sont pas légion. Le plaisir que je prends à peaufiner ce type de papier fait en sorte que je suis à mi-chemin entre le boulot et le hobby. C’est aussi à considérer.

    Un autre truc dont on a pas parlé: l’achat des photos. Pour certains médias, ils font partie du «package», mais parfois, on nous les achète en plus alors c’est un bon moyen d’augmenter ses revenus.

  • Répondre Julien 22 janvier 2009 - 10 h 07 min

    Là encore la photo amène un autre sujet délicat : les droits d’auteur. Car de plus en plus de publications (surtout des quotidiens et des sites Internet) utilisent des ressources comme Getty Images, histoire de réduire leurs coûts en droits d’auteur…

    Sinon, je partage l’approche de Gil en ce qui concerne la polyvalence. Je ne suis pas encore journaliste et je vais devoir faire mes preuves avant d’en avoir le statut, mais je sais déjà que je vais aborder cette aventure avec l’idée d’y profiter de ma polyvalence.

    Maintenant, il me reste à envoyer des synopsis et les concrétiser, histoire de me rapprocher de l’obtention d’une carte de presse 🙂

  • Répondre Corinne 25 janvier 2009 - 10 h 31 min

    @Marie-Julie:
    Tu me posais la question suivante un peu plus haut: «Dis-moi, je me souviens qu’on m’a déjà dit que les pigistes en France avaient plus de mal à tirer leur épingle du jeu qu’ici, que les rédactions hésitaient à faire appel à eux. C’est encore vrai?»

    Je ne vais guère pouvoir répondre de façon précise, n’étant pas pigiste moi-même, et n’ayant aucun “pouvoir” en la matière (je ne suis qu’une journaliste “de base”, je ne m’occupe pas du choix ni du recrutement des pigistes dans mon canard).

    Les rédactions continuent de faire appel à des pigistes, du moins ceux avec lesquels elles ont l’habitude de travailler, je pense… Une chose est sûre: étant donné la situation critique de la presse en ce moment, les journaux n’embauchent plus guère, ni en CDD-CDI ni à la pige.

    Pour en savoir plus sur la situation difficile des pigistes en France, je t’invite à lire cette page sur le site du SNJ:
    http://www.snj.fr/rubrique.php3?id_rubrique=22

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 25 janvier 2009 - 12 h 51 min

    Allô! Le lien ne fonctionne pas… Je lis toutes sortes d’articles un peu contradictoires ces temps-ci sur la situation des pigistes en Europe. Ici, avec le lock-out du Journal de Montréal, ça commence à brasser pas mal. «L’embauche» de pigistes pour remplir les pages ternit l’image de ceux qui bossent fort pour démontrer que la solidarité est essentielle avec nos statuts précaires. Pire: on veut nous faire signer des contrats nous dépouillant de nos droits d’auteur et de nos droits moraux afin de réutiliser nos textes… dans le journal en lock-out (le groupe de presse possède plusieurs magazines et journaux -on en parle ici: http://www.facebook.com/ext/share.php?sid=132482350272&h=D9YZZ&u=uLnZQ).

    Bref, depuis la rédac de ce billet, j’ai l’impression que tout s’est mis en place pour me faire mentir! Disons que ces derniers jours, cette belle liberté que je chérie tant est en train de me montrer son autre visage… Pas pour rien qu’on explore tous les possibilités de publier ailleurs dans la Francophonie!

    Ou d’écrire des romans…

  • Répondre Corinne 25 janvier 2009 - 18 h 50 min

    Bizarre. Je viens de recliquer, le lien marche, depuis chez moi, en tout cas…

    De toute façon, je ne t’apprends rien en soulignant combien la presse va mal, en France comme ailleurs. Et pour les journalistes, salariés ou pigistes, la précarité gagne du terrain. Sale temps pour la profession.

  • Répondre pascal lapointe 31 janvier 2009 - 9 h 20 min

    @Marie-Julie: sans doute avais-tu eu la chance de tomber jusqu’ici sur des rédacteurs en chef sympathiques ou ouverts d’esprit – oui oui, ça existe! Mais il existe effectivement un autre pan de la réalité, plus sombre, et c’est toujours dommage quand il nous éclate en plein visage. C’est la raison pour laquelle certaines personnes, doit moi-même, avons toujours soutenu (en vain jusqu’ici!) que les programmes de journalisme des universités devraient davantage parler de la pige, ses bons comme ses mauvais côtés.

    Mais le milieu journalistique est un peu coupable lui aussi, parce qu’à l’excception de l’AJIQ, il dépeint une réalité de la pige qui est peu simpliste. A travers les formations de la FPJQ, l’impression dominante qui se dégage se résume en gros à: “travaillez fort, négociez ferme, et vous allez bien gagner votre vie”. Tu n’as donc pas à t’étonner d’avoir l’impression de voir soudain un autre visage… On aimerait bien qu’il n’existe pas, mais… 🙂

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 31 janvier 2009 - 16 h 16 min

    @Corinne: Le lien fonctionne, merci!
    @pascal lapointe: Je pige depuis 16 ans et c’est la première fois qu’on veut me faire signer pareil contrat. Je n’en reviens toujours pas! J’ai toujours alterné entre les piges en presse écrite et en télévision. Le fossé entre les deux m’apparaît encore plus grand… L’Union des artistes est très critiquée mais nous met tout de même à l’abri d’abus de ce genre.
    P.S.: On monte un cours de journalisme à la pige?

  • Répondre pascal lapointe 31 janvier 2009 - 23 h 00 min

    Effectivement, l’Union des artistes est un modèle qu’aimerait bien suivre l’AJIQ, si la loi le lui permettait. Savais-tu que le journaliste à la recherche est l’un des seuls artisans de la télé à n’avoir aucun contrat-type? Les artistes en ont (la définition d’artiste étant assez large merci!), mais aussi les éclairagistes, les caméramen, les maquilleurs, etc. Mais pas les journalistes-recherchistes.

    Heureusement, comme tu le dis, les piges de télé demeurent généralement des contrats plus avantageux que les piges de presse écrite. Ca explique d’ailleurs que, depuis le début des années 1990, beaucoup de pigistes de l’écrit quittent l’écrit à la première occasion… et ça contribue indirectement à maintenir les bas tarifs de l’écrit, puisque les éditeurs les plus avares se retrouvent avec un bon roulement de jeunes travailleurs prêts à travailleur à n’importe quelles conditions.

    Monter un cours sur la pige? Toujours prêt! 🙂

  • Répondre Veronique 1 février 2009 - 3 h 55 min

    J’admire le courage, la discipline et l’inspiration des journalistes à la pige. Pour ma part, je n’arrive pas à faire le saut. Mais il faut dire que j’aime bien ma situation actuelle: rédaction occasionnelle d’articles sur mes voyages et gestion de la communication pour une école. Ça me permet d’explorer des aspects autres que la recherche et l’écriture.

  • Répondre Mathieu Lavallée 2 février 2009 - 10 h 10 min

    Cours de journalisme à la pige? Je m’inscris 😉 !

  • Répondre nathalie 14 juillet 2009 - 6 h 27 min

    Beau travail. Très intéressant. Bonne continuation.

  • Répondre Tristan 23 juillet 2009 - 6 h 46 min

    Bonjour,
    Je suis un Français installe en Asie du Sud-est depuis quelques mois. J’ai lu avec attention tous les messages laisses sur ce blog. Je recherchais des informations précises concernant les tarifs en $ qu’un pigiste peut demander pour un article d’une dizaine de pages + des cartes géopolitiques. J’ai eu l’occasion d’écrire sur ce type de sujet durant mes études.

    Les interventions des uns et des autres m’ont permis de me faire une idee, je vous remercie !

    Mais dans le cas ou je proposerais un prix trop élevé je crains que le responsable de la revue (francaise) se tourne vers une autre source..

    Pourriez-vous s’il vous plait me conseiller sur les moyens d’imposer une remuneration correcte ?

  • Répondre Dino 31 juillet 2009 - 19 h 49 min

    Je suis loin d’être journaliste, mais j’aime écrire.

    Ma copine l’est elle, et ton texte me démontre plus le monde dans lequel vous êtes. Merci d’avoir pris ce temps à l’écrire. 🙂

  • Répondre Fabrice 22 octobre 2010 - 5 h 23 min

    Merci pour cette longue et intéressante synthèse!

  • Répondre Mario Dubé 6 février 2011 - 12 h 21 min

    Je viens juste de tomber sur ton billet. Wow! Quel résumé! Merci de partager tout ça, moi qui ne connaissait rien du métier de pigiste.

  • Répondre Tiphanya 5 juin 2011 - 9 h 52 min

    Après avoir passé 3 ans au journal de ma fac, je viens de me décider à essayer de publier ailleurs… Si on m’avait déjà donné certains des conseils que tu prends, j’ai appris pas mal de choses et je t’en remercie.
    Maintenant il ne me reste plus qu’à persévérer, car pour l’instant la seule réaction que j’ai eu, est “nous avons déjà un dossier de prévu sur ce thème l’année prochaine, nous n’avons donc pas besoin de vous. Mais on peut vous interviewer pour y figurer ?”… Je me rassure en me disant qu’au moins mes synopsis sont lus.

  • Répondre david sophie 10 décembre 2011 - 16 h 47 min

    Bonsoir MJ. Je m’interresse beaucoup à ton sujet car j’ai la même maladie, aimer écrire… Je ne vais développer je pense que tu sais de quoi je parle. Toutefois j’ai une petite question. Comme tu disais, il est difficile de vivre de ses piges… Est-il possible de rester salarié dans une entreprise et d’écrire des piges à côté??? Car quel statut on a quand on est pigiste. A savoir que j’habite en France?? Merci beaucoup et au plaisir de te lire.
    Sophie

    • Répondre Marie-Julie Gagnon 10 décembre 2011 - 17 h 00 min

      Bonjour!
      Oui, c’est possible (du moins, au Québec). Par contre, ce ne sont pas toutes les entreprises qui acceptent que leurs employés acceptent des piges, surtout si ton boulot peut entrer en conflit avec le média ou le sujet. À toi de juger, donc… Bonne chance pour la suie!
      Marie-Julie 🙂

  • Répondre enviedetreailleurs 24 janvier 2013 - 3 h 11 min

    Ha la magie de Google de tomber sur cet article hyper intéressant et poussé sur le journalisme en free!
    Ca fait du bien de relire ce genre de choses de temps en temps..
    Merci

  • Répondre mondalu 26 janvier 2013 - 6 h 45 min

    Hello ! Je viens tout juste de découvrir ton blog et vais m’empresser de fouiller un peu 🙂
    Article très intéressant. Il faut bien des qualités pour devenir pigiste et la persévérance semble en bien bonne position. C’est vite décourageant de proposer des idées, sans avoir de réponses ou des retours négatifs. Mais j’imagine la joie de voir ses premiers écrits publiés ! Ton article a du en remotiver plus d’un. Moi ça me donne envie de tenter l’expérience.
    J’imagine qu’écrire un blog peut aider à décrocher quelques piges ? Qu’en penses-tu ?
    Belle continuation à toi.

  • Répondre Arrondir ses Fins de Mois 4 janvier 2014 - 10 h 10 min

    C est maintenent la reference sur le sujet, personnellement, j en veux encore merci beaucoup.

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