«T’es tellement chanceuse!» Combien de fois ai-je entendu cette phrase depuis le début de ma vie professionnelle? À 19 ans, à mes débuts à MusiquePlus, on me la lançait parce que je voyais défiler les plus grandes stars de la planète et que j’avais accès à des dizaines de spectacles gratuitement (sans parler du fait que c’était totalement cool de faire partie de cet univers). Puis, quand j’ai balancé un super-contrat télé pour aller vivre en Asie à l’âge de 26 ans, on me l’a ressortie maintes fois. Depuis que j’écris principalement sur le tourisme et les spas, c’est mon pain quotidien.
De la chance, vraiment? D’être née avec une facilité à écrire et à m’exprimer, peut-être (quoique…). D’être encore en santé aussi (bien qu’elle ait vacillé à quelques reprises en 2010), puisque je n’ai pas tellement pris soin de moi depuis la naissance de ma fille. Mais pour le reste, c’est d’abord et avant tout une question de travail acharné. De choix et de risques pas toujours calculés, également, parce que toujours guidés par une pulsion plus forte que tout le reste.
J’ai vendu mon premier reportage à un magazine à l’âge de 18 ans. J’ai frappé à des dizaines de portes avant d’en voir une s’entrouvrir. J’ai envoyé des centaines de c.v. et passé tout autant de coups de fil. Et je ne parle pas des courriels… (Je sais, je radote, mais vous aussi, alors je me permets de le faire.) Bref, je considère qu’après 18 années de métier (ouch! c’est la moitié de ma vie, ça!), il est normal d’avoir certains acquis. J’ai mangé mes croûtes et je continue de le faire. Contrairement à ce que plusieurs pensent, écrire sur les voyages est un métier en soi. Choisir cette avenue m’a demandé (et me demande encore) une bonne dose d’humilité.
Je fais aujourd’hui ce que j’aime. Cela ne se fait pas sans sacrifices. En choisissant de rester à la pige, je gagne moins d’argent à 36 ans qu’à 25, et mon hypothèque coûte 3 fois plus cher que mon loyer de l’époque (sans oublier que j’ai un enfant et que mon mari vient juste de trouver un emploi après plusieurs années d’études).
Quand je voyage pour le travail, je ne suis pas payée. Ce sont les reportages que je vends par la suite qui me rapportent (j’ai un forfait hebdo pour mon blogue EnTransit.ca, si vous voulez tout savoir), et encore, la plupart des publications proposent des tarifs qui couvrent à peine mes dépenses personnelles sur le terrain. Je ne vous parle même pas des problèmes à gérer au quotidien: les clients qui paient en retard, la poste qui fait des siennes (il est arrivé que le facteur dépose mes chèques dans la mauvaise boîte aux lettres), les multiples délais qui font que je n’arrive pas à payer mes comptes à temps… Ma vie a peut-être l’air bien glamour de l’extérieur, la réalité est souvent bien loin des bulles de champagne que j’aime tant.
Mais il y a longtemps que j’ai choisi mes batailles. Je n’ai pas de voiture. Ni de walk-in rempli de chaussures (enfin, j’en possède bien quelques paires, mais rien comparé à la plupart de mes copines) ou d’écran géant dans mon sous-sol. Je ne vis pas au centre-ville, mais en banlieue (à une quinzaine de minutes à pied du métro, tout de même). Je ne fréquente pas les bars. Mes passions, ce sont l’écriture et les voyages. Entre un billet d’avion et un sac griffé, le choix reste facile (enfin, la plupart du temps! lol).
Oui, je fais des voyages de rêve. Mais ils ne me sont pas tombés du ciel! Alors de grâce, évitez d’utiliser le mot «chance» en ma présence… Merci! 😉
Sur des sujets similaires: Je suis comme je suis, La pige? Oui, mais…, Journalisme à la pige 101, On ne peut pas plaire à tout le monde, Du journalisme ou du reportage promotionnel? et Je pète ma coche.
42 Commentaires
LOL. On me dit la même chose lorsque je vais dans ma famille en France… Ou lorsque je pars en voyage de presse au Gite du Mont-Albert comme en fin de semaine prochaine. Ou lorsque je travaille à Radio-Canada. On oublie tellement les moments sans contrats et autres mauvais côtés de la pige.
Une chance qu’on est heureuse et qu’on aime ça 😉 Une véritable chance…
Ça fait lontemps que je le dis aussi : Chance has nothing to do with it!!!!
Félicitations =)
Je pense que la chance qu’on a eu c’est de capitaliser sur nos forces. Toi, l’écriture, moi, les maths. =)
:-))) Avant ça, je pense qu’on a aussi eu la chance d’avoir des parents qui nous laissaient explorer et les trouver, ces forces.
WOW!
WOW!
WOW!
Tu me frappes ‘DRETTE DIN DENTS!’ toi.
Je suis justement en train de me poser cette question. Gagner moins mais faire ce que j’aime ou continuer à gagner un bon salaire mais toujours devoir me payer des grosses aventures pour compenser mon travail très exigeant. J’aime mon travail, mais plus que tu as un gros salaire, les responsabilités et le stress vient avec.
Ouf. Quel texte. Bravo.
Tellement, tellement, tellement !
Quand j’étais étudiante et que j’annonçais que jeREpartais en voyage, ça ne manquait pas, j’avais de la “chance”. Les personnes qui me disaient ça avaient une maison, voiture, la télé grande comme ça, une caméra vidéo, un cellulaire (toutes des choses qui coûtaient CHER dans les années ’90, LOL), des meubles neufs, plein d’électroménagers, ils ne se faisaient jamais de lunchs, n’achetaient que du neuf, etc. etc. etc. Bref, ils dépensaient l’équivalent d’un de mes voyage annuel chaque mois. Pff !
Marie-Ju, j’admire ton guts, ta créativité, ton instinct, ton talent, ta passion… mais je ne te dirai pas que tu es chanceuse ! 🙂
On fait des choix et ceux qui crient à la chance devant les beaux côtés de nos choix ne sont pas toujours prêts à faire ces même choix pour obtenir les même bénéfices. 😉
On fait tous notre chance, à force d’huile de bras et de débrouillardise.
Excellent!
C’est vrai que c’est frustrant. À chaque fois que je pars en voyage, on me dit la même chose. Me priver pendant des mois pour économiser, quitter mon emploi, faire garder mon chien et sous-louer mon appart, je ne vois pas ou est la chance là-dedans!
J’imagine que ce que les gens VEULENT dire, c’est qu’ils sont envieux des personnes qui ont des vies excitantes parce qu’elle ont fait des choix qu’ils n’ont pas eu le courage de faire…
Bon, bon 🙂 Je suis pigiste et rédactrice. J’écris des livres, souvent comme nègre. Je vis en banlieue et j’ai une voiture. J’ai 49 ans (!), un petit garçon de 4 ans (!) et un mari qui s’est parti en affaires voilà 22 mois, bon yosse que c’est dur… Je bosse comme une défoncée, en ce moment même (22 h 10), je termine un texte demandé d’urgence par un client. J’ai les yeux qui brûlent d’être encore devant mon ordi… mais je te lis. Et, en toute honnêteté, je me considère chanceuse. J’aurais pu naître dans un pays où rien n’est donné sinon la misère et l’absence d’espoir (mon chum est africain, donc ce n’est pas une opinion basée sur la une de La Presse, le Tiers-Monde qui n’en est plus, il appelle toutes les semaines pour demander de l’aide). Ma «chance», oui je l’ai voulue, mets-en je l’ai entretenue et bon Dieu que j’ai sacrifié à son autel. Mais c’est une chance pareille. Sans rancune ? 😀
Je bosse 7 jours sur 7 et je suis aussi mariée à un Africain… 😉 On a effectivement aucun contrôle sur notre lieu de naissance. Mais justement, quand on naît dans un pays comme le nôtre, c’est notre responsabilité de tout faire pour avoir une vie qu’on aime, puisqu’on en a la possibilité (il y a bien sûr des exceptions, personne ne choisit la maladie ou un handicap, par exemple).
JasDupuis : et vlan. Demande-leur juste s’ils sont prêts à sous-louer leur appart, eux : ils vont paniquer. À chacun ses choix !
#nepaslâcher
😉
À ceux qui m’ont dit “tu es chanceuse”, je leur réponds que je chacun fais sa chance. Certes, il y a parfois des coups du destin (maladies ou accidents), mais ça reste essentiellement une question de choix. Les opportunités saisies au vol ou manquées ouvrent ou ferment des portes. J’ai habité Londres pendant près d’un an. On me disait “chanceuse”; non, je n’étais pas”chanceuse”. Je l’ai travaillé ce rêve pour le réaliser. La chance de rencontrer des gens fabuleux, peut-être, mais pas le voyage comme tel. Chacun ses buts et ses rêves; souvent il ne suffit que de se donner les moyens de les accomplir (y compris les sacrifices à faire).
Et si on comptait juste sur la chance pour avancer dans la vie et se réaliser, ben on attendrait longtemps! Il ne faut pas attendre de gagner à la loterie pour réaliser ses rêves. Si non, ben je pense qu’on passe à côté. Ce qui est dommage, c’est que beaucoup de personnes semblent penser comme ça, et ils attendent, (en chialant qui leurs arrivent jamais rien dans la vie, pis ça énerve tu ça !!!) en regardant les autres en pensant qu’ils ont de la chance. Continue de profiter de la vie, à faire ce que tu aimes, à “tripper” ! Et à assumer tes choix de vie qui visiblement te rendent heureuse!
Je trouve ça beau ce que tu écris, un bel exemple de détermination… Je crois que la locution “t’es-bien-chanceuse” devient un automatique… Mais en effet, il ne faut rien prendre pour acquis! L’autre jour je disais à une amie que je planifiais un stage en France pour le printemps prochain… “T’es-bien-chanceuse!” T’es bien drôle toi! J’envoie des centaines de courriels à autant de lycées pour me trouver un milieu de stage! C’est pas de la chance, c’est du travail!
Continue avec ta belle détermination…
Ahhh! Tu m’enlèves les mots de la bouche! Tellement!
Je me fais aussi «servir» le mot chance souvent! Chanceuse de travailler de la maison, chanceuse de pouvoir garder les enfants souvent avec moi (mais qui sait qu’on compense en travaillant le matin ultra-tôt la nuit dans ce temps-là!), chanceuse d’écrire des livres, chanceuse… On pense que «cette chance» nous est tombée dessus comme cela, par magie!
Chaque fois, je suis mal à l’aise. Je n’ai pris la place de personne. J’ai fait la mienne. Je n’ai pas attendu que qqn fasse les choses à ma place… Ça n’a pas toujours été sur des roulettes (ça ne l’est pas plus toujours aujourd’hui!). J’ai fait des choix. Choix de ne pas avoir de gros salaires, ni de stabilité d’emploi. Choix d’user à la corde ma vieille auto. Choix aussi (et surtout!) de faire ce que j’aime. Quand j’ai «plongé» dans la pige, je ne savais pas ce qui m’attendait. Mais pour moi c’était plus important de me faire une vie à moi, à mon image que de suivre un modèle qui ne me convenait pas. Je ne l’ai jamais regretté, mais j’ai travaillé fort aussi. Alors moi aussi quand on me parle de «chance», je ne suis pas d’accord…
Je suis très d’accord avec Esther qui dit «On fait tous notre chance, à force d’huile de bras et de débrouillardise.».
Je n’ai jamais compris le «chanceuse d’écrire des livres» mon non plus. On se retrousse les manches et on travaille, où est la chance là-dedans? J’aime croire à une certaine magie dans la vie en général, mais pas quand il s’agit du travail! 😉 Non, ce n’est pas toujours rose. Mais au moins, je n’entre pas au bureau tous les matins avec la hâte d’en ressortir…
A-MEN.
Oui à la magie… aux occasions saisies, au plongeon sans assurance de filet si ça dérape et surtout oui aux “oui” que l’on dit à soi… 🙂 Merci pour ton texte!
Chère Marie-Ju… t’es pas chanceuse, t’es courageuse mais, comme moi, j’en suis certain, tu as compris depuis longtemps que le bonheur il se fait avec nos choix et le courage qu’ils demande. Faut dire qu’en plus, t’es bonne… Ça aide un brin…
Merci Marc. Venant de toi, ça me touche particulièrement!
Derrière les apparences…Merci de remettre les pendules à l’heure !
N’empêche, faire d’abord et avant tout ce qui te fait vibrer, avoir la possibilité de faire ce choix avec toutes les doses d’insécurité et d’incertitudes qu’il contient, mettre ses passions devant le cadre rassurant d’un emploi stable, c’est un privilège.
Un privilège… choisi! Et qui a aussi ses «effets secondaires». Quand on me parle de REER, j’ai le goût de hurler. Je ne vois pas le jour où j’aurai les moyens de mettre de l’argent de côté pour une éventuelle retraite. En même temps, j’espère pouvoir continuer à écrire et voyager jusqu’à ma mort…
Merci pour ton texte qui provoque une réflexion sur mon propre cheminement personnel. Moi aussi j’aime voyager et écrire sur lesdits voyages. Mais c’est aussi vrai que ce n’est pas un métier des plus payants. Mon reportage sur le nord du Québec a été publié sans que je ne touche un rond. Bon les publications étudiantes ne roulent pas sur l’or mais ca aurait quand même été intéressant d’avoir une petite reconnaissance pécuniaire, même symbolique.
Cette réflexion est d’autant plus difficile car j’occupe présentement un emploi aux conditions avantageuses, mais qui ne provoque pas les passions. Rendu moi aussi à la moitié de ma vie (si on considère l’espérance de vie qui tourne autour de 80 ans), je devrai un jour ou l’autre faire un choix.
Pas évident…
Certains choisissent d’occuper des emplois stables et payants qui leur permettent de se payer leurs voyages de rêve et sont très heureux ainsi. D’autres privilégient la stabilité pour s’offrir une année sabbatique (ce qui leur permet de garder le cap pendant les périodes d’ennui). Il n’y a pas de «meilleur modèle». Il n’y a que celui qui nous convient! Dans un cas comme dans l’autre, la chance n’a rien à voir là-dedans. 😉
@Cecile Gladel @JasDupuis @marianik @Daniel Bigras @Marie l’urbaine @Esther @Meloyul: Je pense qu’on se comprend… Merci!
L’important est de l’assumer avec tout ce qu’il contient de possibilités…et de côtés sombres ! À chacun d’évaluer si le jeu en vaut la chandelle !
Je prends toujours mes décisions avec le coeur plutôt qu’avec mon côté rationnel. Je suis moins riche que je pourrais l’être, mais je suis (presque, et c’est pour cela que je grogne parfois :o))) en paix avec mes choix.
Tes lecteurs ont la chance de lire les textes qui ont été acceptés. Mais pour un vendu, j’imagine la quantité qui ont pu etre refusé!! Marie, depuis longtemps tu es mon idole. J’ai essayé de te suivre, depuis l’université jusqu’à Taxi-Brousse, en passant par le petit journal et les nerds. Il y a deux ans, j’ai été tres heureux de retrouver ta piste. Pouvoir encore partager ta spontanéité, ta folie, ton exubérence… Tu ne fais pas un métier facile car tu dois le renouveler tout les jours. Je te leves mon chapeau! Il serait facile de tout abandonner et trouver un boulot plus “confortable”, plus sécurisant. Mais souvent, ce choix se fait au détriment de l’autonomie et de la créativité, ce qui est mortel pour une boulimique de connaissance comme toi. Ceux qui disent que tu es chanceuse sont souvent les memes qui vivent avec des regrets. Regret de ne pas avoir foncé, regret de ne pas vivre la vie que l’on souhaitait, regret de ne pas etre nous-meme. Ce qui, à mon avis, n’est pas ton cas. Alors continues à nous épaté et à nous étonné encore longtemps, maudite “chanceuse”!!!
P.S: Par contre, je ne suis pas fiere de tes allusions à Postes Canada!!! C’est impossible un facteur qui se trompe de boite!! Hahahahahaaha…
je n’ai pas eu d’opération, je nesuis pas fier sans e!!
Chose certaine, je suis CHANCEUSE d’avoir un ami comme toi! 🙂 En ce qui concerne les textes, ces temps-ci, j’ai beaucoup de liberté grâce à mon blogue sur MSN.ca. C’est mon «dream job». Quand je propose des idées à d’autres médias, je n’écris bien sûr pas les textes avant! Envoyer des idées n’est pas (plus, en tout cas) ce qui me demande le plus de temps puisque je sais désormais à qui envoyer mes suggestions et comment. P.S.: Je suis SÛRE que tu ne t’es jamais trompé de boîte aux lettres! Hahahaha!
J’adore ce billet et j’endosse la même philosophie… tu sais que maintenant la tendance veut que l’on ne souhaite plus “bonne chance” à quelqu’un mais “bon succès” ? Car le succès vient avec le travail, la discipline, les choix de vie, etc… Rien n’est donné et ceux qui réussissent connaissent la réelle définition du mot succès… La chance n’est rien d’autre bien souvent qu’un chemin que l’on construit soi-même… plus il est solide, plus on connaîtra de succès. Ciao !
Merci Marie-Julie (et aussi à tes lecteurs) pour cette réflexion…
Depuis longtemps, je cherche d’autres expressions à “chance” et “pas de chance “. Il y en a qui vont dans la catégorie “c’est ainsi, on n’y peut rien” et d’autres dans celle de”ce sont des choix, on paye pour d’une façon ou d’un autre”, mais la chance n’a rien à voir avec ça…
Je pense que tu le démontres bien dans ton texte. Je remarque aussi que c’est comme dire “comment ça va ?” pour certains, ils n’attendent pas de réponse (surtout pas d’explication).
Moi, je te lève mon chapeau, à toi et à toutes les autres pigistes qui ont choisi liberté plutôt que stabilité!
Merci Marie-Julie d’avoir écrit le texte que je veux écrire depuis longtemps pour expliquer notre réalité!!! Je vais TELLEMENT le faire lire à mon entourage!!
Ca n’a effectivement RIEN à voir avec la chance, mais tout, comme tu dis, avec la prise de risques, le fait qu’on cogne à plein de portes avant qu’UNE ne s’ouvre, qu’on ne lâche pas malgré les tellement nombreux revers, et qu’on s’entête à faire ce qu’on aime.
Quand quelqu’un me dit que je suis «donc ben chanceuse», je me gêne pas pour lui répondre, «JE FABRIQUE MA CHANCE». À coup d’audace, de travail…. et d’incertitudes.
Comment se passe le retour de Floride??
Geneviève
Merci! Dur de repartir la machine, mais ça s’en vient! (Maya vit une autre dépesssion post-Disney, elle pleurait dans l’avion dimanche parce qu’elle voulait retourner faire des manèges…). Et toi?
Quand on est sortis du super-aéroport «international» de Québec (qui dans un champs ouvert aux vents), on s’est tous fait cryogéniser instantanément comme ce cher Walt. Charlotte vendrait sa soeur pour retourner voir les mascottes, Alex trouve ses jeux à mourir d’ennui depuis qu’il a goûté au Oceaneer Club, et moi je dois dealer avec une fillette qui s’est beaucoup ennuyée (celle de 3 ans), et trouver l’inspiration pour coucher l’univers magique de Disney sur ordi, inspirée par un bon nordet qui claque. Sans blague ça va bien, on est rechargés par le soleil.
Bravo! Je répondais exactement la même chose lorsque mon entourage me disait que j’étais chanceuse de partir en voyage en Asie pendant six mois avec mon chum et nos deux filles. Il faut dire qu’on avait eu la «chance» de perdre tous les deux nos jobs au même moment! Ahahaha!
Pour avoir eu pendant 15 ans des jobs permanentes avec fonds de pension et tout le kit, je peux témoigner que le choix de travailler maintenant à la pige procure un sentiment de liberté qui vaut bien des fonds de pension…
Mon truc pour rester à la pige? Ne pas demander le salaire des jobs qu’on me propose, ce serait trop tentant… 😉
On me dit aussi que j’ai de la chance, pourtant ce n’est pas la chance qui m’a fait quitter mon job au Journal Métro et acheter un billet pour l’Inde pour retourner vivre de la pige (à la rigueur je préfère le mot inconscience!)
À l’invers, une autre expression que j’aime pas: “Il aurait tellement pu faire de grandes choses avec tout son talent”. Avec des “si” on mettrait des cachalots dans une boite d’allumettes! On sous-estime tellement le travail…
Bonjour Marie-Julie,
ton billet tombe à point. Je travaille dans le domaine du voyage depuis 20 ans et j’ai commencé un blogue sur les voyages l’automne dernier. Pour l’instant j’écris par plaisir mais j’aimerais peut-être un jour pouvoir vendre mes articles et je voulais te contacter pour des conseils. Ton billet m’a apporté certaines réponses, à savoir qu’il faut persévérer et travailler dur, et que ce n’est pas toujours rose et “glamour” comme tu l’as dit. Pas facile d’y voir clair non plus alors que j’ai un emploi stable et un salaire stable. En tout cas, merci de partager les réalités de ton métier, et continue ton travail merveilleux!
Ça fait tellement plaisir de lire des billets et des commentaires sur ce sujet ! 🙂
Chacun a le pouvoir (à part des situations extrêmes bien sûr ! ) de suivre son chemin et
de vivre une vie à son image. Ce n’est pas de la chance, mais de la volonté et de l’audace !
On fait tous des choix à un moment ou un autre de notre vie et souvent ça peut déplaire aux autres qui vont essayer de nous en dissuader….Quand on se lance dans un projet et que ça foire, les autres vont nous dire “tu vois, on t’avait prévenu”….Par contre, quand ce projet fonctionne, on a rarement droit à des félicitations. On nous dit plutôt “T’as eu beaucoup de chance”…
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